Enfants et conflits armés : la violence sexuelle doit cesser d'être une arme de combat

Enfants et conflits armés : la violence sexuelle doit cesser d'être une arme de combat

ENFANTS ET CONFLITS ARMÉS : LA VIOLENCE SEXUELLE DOIT CESSER D'ÊTRE UNE ARME DE COMBAT

ONU, New York, 12 février 2008

Malgré certains progrès, la situation générale des enfants victimes des conflits armés demeure gravement préoccupante, a regretté aujourd'hui Radhika Coosmaraswamy, la Représentante spéciale du Secrétaire général, devant le Conseil de sécurité. La violence sexuelle, en particulier le viol d'enfants, est une des conséquences les plus dévastatrices des conflits armés.

« Il faut refuser la fatalité, il faut refuser la dimension barbare de l'utilisation de la violence sexuelle comme arme de guerre », a lancé le ministre belge pour le développement et de la coopération, Charles Michel, à la suite d'un débat public sur les enfants et les conflits armés organisé ce matin au Conseil de sécurité.

Radhika Coosmaraswamy, qui présentait au Conseil le septième rapport annuel du Secrétaire général sur les enfants et les conflits armés, a signalé que six types de graves violations avaient été enregistrés de manière systématique : le meurtre ou les mutilations faites aux enfants, le recrutement ou l'utilisation d'enfants soldats, les attaques contre les écoles ou les hôpitaux, le viol et les autres formes de violences sexuelles aggravées, l'enlèvement d'enfants et le refus de l'accès humanitaire aux enfants.

« Au total, 58 parties impliquées dans 13 situations ont été identifiées et figurent sur la liste des parties qui recrutent ou utilisent des enfants dans des situations de conflit et commettent de graves violations et sévices à l'encontre des enfants », a déclaré la Représentante spéciale.

Elle a attiré l'attention des membres du Conseil sur les défis urgents : la nécessité de reconnaître la nature changeante des conflits, les attaques délibérées contre les écoliers, enseignants et écoles, le recrutement transfrontaliers d'enfants se trouvant dans des camps de réfugiés, la mise en détention d'enfants pour association présumée avec des groupes armés, le recours à des armes de destruction aveugle, comme les munitions à dispersion qui ont des effets graves sur les enfants, ceci même longtemps après la fin d'un conflit, et la violence sexuelle, y compris le viol d'enfants, qui est « une des conséquences les plus dévastatrices des conflits armés ».

« Dans la région des Grands Lacs et au Burundi, nous avons reçu des informations faisant état de violences sexuelles d'une ampleur effarante », a regretté la Représentante spéciale.

Elle a demandé aux membres du Conseil d'agir à l'encontre des « 16 parties responsables de violations inscrites sur la liste [en annexe au rapport du Conseil] pendant cinq années consécutives ».

Lors d'un point de presse à la suite du débat, Bernard Kouchner, le ministre des Affaires étrangères de la France, a estimé que quelques avancées avaient été réalisées, notamment au Burundi, en Côte d'Ivoire ou en RDC. « Mais il faut maintenant aller plus loin », a-t-il lancé. Il s'est félicité des travaux du Groupe de travail du Conseil de sécurité sur les enfants dans les conflits armés, créé en 2005, qui selon lui a permis à la communauté internationale d'agir.

Pour sa part Ann M. Veneman, la directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), a dénoncé devant le Conseil les attaques dirigées contre des établissements scolaires, comme cela a été le cas en Afghanistan.

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Source : le Centre de nouvelles de l'ONU - http://www.un.org/french/newscentre/