Projet de loi no 50 modifiant le Code des professions - Protéger le public, c'est aussi assurer l'accessibilité aux services
Montréal, le 3 mars 2008. – À la veille de la commission parlementaire concernant le projet de loi no 50 modifiant le Code des professions, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et quatre de ses fédérations du secteur de l’éducation, de la santé et des services sociaux, conviennent que certaines activités professionnelles doivent être réservées aux membres d’ordres professionnels parce qu’elles comportent un risque réel de préjudice. Cependant, la CSQ s’inquiète des impacts de l’application du projet de loi et de certaines activités professionnelles qu’il réserve dans les établissements où travaillent ses membres tant personnel professionnel que personnel de soutien. Ainsi, certains membres de la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ) ont aussi exprimé de l’inquiétude au regard des interprétations possibles de certains articles.
« Nous sommes d’avis que pour protéger le public, il faut aussi préserver l’accessibilité aux services. Il est donc nécessaire d’accorder des clauses transitoires et des clauses de protection des droits acquis pour le personnel déjà employé par les établissements, qui exerce ces fonctions sous titres alternatifs », affirme la 1re vice-présidente de la CSQ, Louise Chabot.
Des risques de préjudice clairement démontrés
De l’avis de la CSQ, « la réserve d’activités à des professionnels membres d’un ordre doit se restreindre à des actes pouvant représenter un risque de préjudice clairement démontré », précise Louise Chabot. La CSQ considère ainsi les actes pouvant conduire au retrait d’un droit ou d’un privilège (évaluation de l’inaptitude par exemple), à un changement de cheminement de vie pour une personne (adoption) ou à un résultat d’évaluation qui présente un caractère irrémédiable (évaluer les troubles mentaux).
À cet égard, certaines activités réservées par le projet de loi doivent être modifiées. En ce qui concerne l’évaluation effectuée auprès des élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation dans le milieu de l’éducation par exemple, « c’est l’évaluation posant le jugement clinique qui détermine si l’élève présente effectivement ou non un handicap ou une difficulté d’adaptation qui est préjudiciable et qui doit absolument être effectuée par un professionnel habilité, explique Jean Falardeau, président de la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ). C’est cette phase d’évaluation qui présente un risque important de préjudice pour l’élève, car c’est à partir de là que des décisions importantes seront prises à son égard relativement à des services éducatifs adaptés », conclut-il.
En ce qui concerne les évaluations et les interventions professionnelles auprès de personnes dites vulnérables, parce qu’elles ont reçu un diagnostic de troubles mentaux ou neuropsychologiques, celles-ci ne présentent pas le même caractère préjudiciable. « Les professionnels en relations humaines du réseau de l’éducation comme ceux du réseau de la santé et des services sociaux sont embauchés parce qu’ils ont la formation et les compétences adéquates pour travailler auprès de ces clientèles. Leurs interventions d’évaluation ou la détermination d’un plan de services auprès de ces personnes représentent rarement un caractère irrémédiable », ajoute la vice-présidente de la CSQ.
Pour la CSQ, le réseau de l’éducation et celui de la santé et des services sociaux s’avèrent une source indispensable de services de proximité dans le domaine de la santé mentale et des relations humaines pour des personnes qui, autrement, n’auraient pas accès à ce type de services. « Plusieurs professionnels, détenteurs de baccalauréats dans le domaine des relations humaines, rendent d’excellents services de soutien psychosocial, de relations d’aide et de réadaptation aux personnes qui les consultent dans ces réseaux, affirme René Beauséjour, président de la Fédération des syndicats de la santé et des services sociaux (F4S-CSQ). Ces services doivent continuer d’être accessibles. De plus, l’encadrement institutionnel lui-même, par ses politiques, ses normes et ses protocoles, constitue une mesure de protection pour la personne qui reçoit le service en établissement. »
Le cas particulier de la psychothérapie
En ce qui concerne la psychothérapie, la CSQ convient qu’il est opportun de mieux en encadrer la pratique. « Cependant, les interventions de relation d’aide continue, de réadaptation et les interventions visant la modification de comportement effectuées par le personnel professionnel de l’éducation et du réseau de la santé et des services sociaux devraient être explicitement exclues de la définition », précise Louise Chabot.
Le réseau de l’éducation et celui de la santé et des services sociaux ne peuvent se permettre des ruptures de services et la population ne peut se priver de la qualité des services professionnels disponibles dans ces réseaux.
Vous pouvez consulter le mémoire de la CSQ Protéger le public, c’est aussi assurer l’accessibilité aux services présenté aux membres de la Commission des institutions lors des auditions publiques sur le projet de loi no 50 modifiant le Code des professions et d’autres dispositions législatives dans le domaine de la santé mentale et des relations humaines, en cliquant sur le lien ci-dessous.
Profil de la CSQ et de ses fédérations
La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) représente 155 000, dont plus de 100 000 dans le secteur public. Quatre fédérations représentent du personnel professionnel dont les titres d’emploi sont concernés. Il s’agit de la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE), de la Fédération des syndicats de la santé et des services sociaux (F4S-CSQ), de la Fédération du personnel professionnel des collèges (FPPC) et de la Fédération du personnel de l'enseignement privé (FPEP) qui comprend des professionnelles et professionnels.
Source : Hélène Le Brun, conseillère CSQ
Renseignements : Marjolaine Perreault
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