Un réseau d’organismes de femmes du Sénégal appelle à une journée nationale de mobilisation contre l’impunité des auteurs de violence à l’égard des femmes et demande à l’État sénégalais
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Montréal, le 3 avril 2008. Le Réseau Siggil Jigéen[1], invite ses organismes membres, le 9 avril prochain, à dire publiquement leur indignation et réclamer justice face à l’impunité des hommes coupables de crimes de violence envers les femmes, alors que le Sénégal connaît une augmentation des cas de femmes qui sont victimes de violences physiques, sexuelles, psychologiques et économiques. À l’occasion de cette journée de mobilisation nationale, le Réseau veut rappeler aux autorités politiques et judiciaires du pays leur devoir d’assurer l’application de la loi qui sanctionne les violences faites aux femmes dans les sphères de la vie publique et privée, en vigueur depuis janvier 1999.
Le Réseau Siggil Jigéen souhaite également interpeller les responsables de la police et de la gendarmerie, les chefs religieux, les leaders d’opinion, les différents acteurs sociaux liés à la problématique des violences faites aux femmes, à l’application de la loi et pouvant contribuer à sensibiliser la population aux droits des femmes.
Le Sénégal demeure une société patriarcale où le statut social des femmes est tributaire de stéréotypes sexistes, alors que les filles sont encore contraintes au mariage forcé et à l’excision (près du tiers d’entre elles) et que les femmes mariées peuvent être répudiées et soumises à la violence conjugale qui est socialement acceptée. C’est parmi les femmes et les filles que le taux d’analphabétisme est le plus élevé. Les femmes sont aussi plus vulnérables à la violence parce qu’elles sont plus démunies économiquement, qu’elles ignorent de leurs droits ou ne parviennent pas à les faire respecter.
Le Réseau Siggil Jigéen œuvre au renforcement du statut de la femme dans toutes les sphères de la société sénégalaise. Il regroupe 17 organisations à travers le pays qui s’activent à défendre et promouvoir les droits des femmes, qui interviennent auprès des femmes victimes de violence conjugale tout en contribuant au développement de l’empowerment social et économique des femmes. Par des activités d’éducation et de sensibilisation, le Réseau dénonce les freins culturels à l’origine des résistances au changement et fait pression auprès des instances politiques qui manifestent encore trop peu d’intérêt à la cause des femmes.
Depuis décembre 2007, le Réseau Siggil Jigéen est partenaire de la Fédération de ressources d’hébergement pour femmes violentées et en difficulté du Québec et de l’ONG Carrefour canadien international dans un projet de coopération qui vise le renforcement des capacités du Réseau, notamment dans ses actions de plaidoirie auprès des instances politiques et du système judiciaire du Sénégal. La Fédération profite de l’occasion pour manifester son appui et sa solidarité à la lutte contre les violences faites aux femmes du Sénégal et sensibiliser la population québécoise et canadienne aux conditions de vie des femmes africaines.- 30 -
Source :
Lucie Lortie, agente aux programmes et aux communications
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