La bibliothèque portable

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Un article de Isabelle Paré, Le Devoir, édition du samedi 19 et du dimanche 20 avril 2008

« L'arrivée du téléphone de poche annonçait l'hégémonie du règne oral. Or le mobile est en train de réinventer l'univers du monde écrit. À quelques jours de la Journée mondiale du livre (le 23 avril), des millions de personnes ouvrent d'abord leur combiné pour plonger dans leur thriller préféré, bien plus que pour appeler maman.»

« Au Japon, les romans lus sur cellulaire sont le phénomène culturel de l'heure. L'an dernier, trois romans écrits pour cellulaire trônaient en tête du palmarès des livres les plus vendus. Sur les 10 titres les plus populaires en 2007, la moitié étaient des keitai shosetsu (romans mobiles), des romans d'abord «diffusés» sur téléphone cellulaire, avant d'être vendus sous forme imprimée. Depuis 2000, plus d'une soixantaine de keitai shosetsu ont été publiés sous forme de livre, d'autres ont été adaptés en manga.»

« On télécharge ces néo-romans sur le portable, on les déguste chapitre par chapitre, entre deux trains, sur le quai de la gare ou dans le métro. Et le lecteur peut même commenter sa lecture en envoyant un courriel à l'auteur, qui en tient compte dans la poursuite de son récit. Du roman interactif, quoi.

« Si Gutenberg a révolutionné le livre en inventant l'imprimerie, le cellulaire est en passe d'amorcer une seconde révolution dans le rapport de l'humain au livre. De ce côté-ci de l'Amérique, les usagers du cellulaire se contentent encore d'appeler leurs douces, de pitonner des textos ou de consulter leurs courriels. Mais en Asie, la révolution littéraire est bel et bien en branle.»

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Source et suite de cet article:
http://www.ledevoir.com/2008/04/19/185883.html?fe=3686&fp=85781&fr=79582