Communiqué -

MONTREAL, le 14 mai /CNW Telbec/ - A la veille du Rendez-vous de l'éducation organisé à Montréal par la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), la Fédération des enseignantes et enseignants de cégep (FEC-CSQ) a fait connaître ses positions quant à l'avenir de l'éducation publique au Québec. "Nous constatons que les objectifs du rapport Parent et les bonnes résolutions gouvernementales qui ont suivi les Etats généraux sur l'éducation n'ont pas donné tous les résultats attendus en enseignement supérieur comme ailleurs. Il est nécessaire de réaffirmer notre attachement aux valeurs qui ont fait naître notre système d'éducation publique", déclare Mario Beauchemin, président de la FEC-CSQ.

Au-delà de l'accessibilité, la persistance d'inégalités

La FEC-CSQ constate l'écart qui nous sépare encore des objectifs fixés en 1997 par le gouvernement à la suite des Etats généraux sur l'éducation. Il s'agissait alors d'augmenter le taux de diplomation de 20 % d'ici 2010 pour que 60 % des jeunes Québécoises et Québécois obtiennent leur diplôme d'études collégiales. Les origines sociales et culturelles, mais également la situation géographique et le sexe, influencent encore énormément la réussite scolaire. "Même si la création des cégeps a permis une formidable croissance de l'accessibilité aux études, avec une augmentation de plus de 100 000 étudiants depuis les années 70, le taux de diplomation a relativement stagné depuis les Etats généraux en demeurant légèrement en dessous de 40 %", affirme Mario Beauchemin.

Entre financement public du privé et privatisation de l'enseignement public

Pour la Fédération, en rendant accessibles gratuitement à toutes et à tous les établissements scolaires, les auteurs du rapport Parent souhaitaient favoriser l'égalité des chances et l'apprentissage du vivre ensemble. "Nous dénonçons les pratiques gouvernementales ayant plutôt tendance à fragmenter le réseau de l'éducation en favorisant la sélection et la compétition. Il faut rappeler que l'Etat assume plus de 55 % des dépenses des collèges privés, que nous assistons également à une privatisation des modes de financement en enseignement supérieur avec la multiplication des fondations, l'augmentation des frais afférents et des frais de scolarité, ou encore les politiques favorables aux crédits d'impôt pour les régimes enregistrés d'épargne-études", ajoute Mario Beauchemin.

Réduire les inégalités scolaires et favoriser la cohésion sociale

Pour réduire les inégalités scolaires et favoriser la cohésion sociale, la FEC-CSQ propose avant tout de réaffirmer le rôle du système d'éducation publique. "Pour ne pas favoriser la sélection précoce et la compétition, nous proposons notamment de mettre fin progressivement au financement public des écoles et collèges privés, tout en recherchant la meilleure façon de les intégrer au secteur public. Il faut également offrir un financement public adéquat, s'assurer de l'intégration des immigrantes et des immigrants et orienter les ressources vers les élèves et les régions qui en ont le plus besoin", affirme M. Beauchemin.

Compte tenu de l'importance des déterminants sociaux sur la réussite scolaire, comme le niveau d'éducation ou de revenu des parents, le système d'éducation ne pourra pas, à lui seul, favoriser l'égalité des chances. "La réduction d'inégalités sociales mises récemment de l'avant dans un rapport de Statistique Canada aurait un impact positif sur l'éducation des jeunes Québécoises et Québécois, mais également sur l'ensemble de la société", conclut le président de la FEC-CSQ.

Le mémoire de la FEC-CSQ a été préparé à la suite d'une consultation auprès des enseignantes et enseignants de la FEC-CSQ provenant de toutes les régions du Québec dans le cadre de la Campagne pour une éducation publique, juste et égalitaire de la Centrale depuis plus d'un an. Le mémoire Du rapport Parent à la démocratisation sélective de notre système d'éducation est disponible sur le site Web : www.csq.qc.net

Profil de la FEC

La FEC-CSQ est un regroupement de syndicats d'enseignantes et d'enseignants provenant de plusieurs régions du Québec. Elle a toujours lutté pour que les cégeps aient les moyens d'offrir aux étudiantes et aux étudiants une formation de qualité, préparatoire au marché du travail ou à l'université, tout en contribuant au développement de personnes libres, autonomes et responsables.

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