Le FRAPRU : dans la rue depuis trente ans et pour longtemps

Le FRAPRU : dans la rue depuis trente ans et pour longtemps

Le FRAPRU : dans la rue depuis trente ans et pour longtemps
MONTREAL, le 10 sept. /CNW Telbec/ - Le Front d'action populaire en réaménagement urbain, mieux connu sous le nom de FRAPRU, a trente ans. L'organisme célébrera cet anniversaire en procédant demain au lancement d'une brochure de 64 pages intitulée Dans la rue... depuis trente ans et pour longtemps. Elle relate les faits marquants de son histoire, mais aussi de celle, beaucoup plus longue, des luttes menées pour l'amélioration des conditions de logement à partir de la fin du 19ième siècle. Né de l'opposition à la rénovation urbaine La naissance du FRAPRU en 1978 s'est inscrite dans le sillage des luttes menées durant les années 1960 et 1970 contre les opérations de rénovation urbaine qui ont entraîné la démolition de milliers de logements dans les quartiers populaires de villes comme Montréal, Québec ou Hull. Pour les comités de citoyens et de citoyennes qui se battaient, certains depuis plus d'une décennie, afin de faire entendre leur voix, il s'agissait de se doter d'un regroupement national à "caractère principalement revendicatif", visant "à établir le rapport de forces qui obligera l'Etat à adopter des mesures qui profiteront à chacun de nos quartiers". Priorité au logement social C'est à son premier congrès tenu en 1981 que le FRAPRU a décidé de prioriser la lutte pour le logement social. Celle-ci est encore aujourd'hui au coeur de son travail. On ne compte plus le nombre d'actions et d'interventions que le FRAPRU a organisées depuis pour revendiquer des HLM, des coopératives d'habitation et des logements gérés par des Organismes à but non lucratif. Les plus spectaculaires de ces actions ont été l'occupation en 2000 de l'Edifice Langevin abritant les bureaux de l'ex-premier ministre du Canada, Jean Chrétien, à Ottawa, ainsi que le squat en 2005 de Rideau Hall la résidence officielle de la gouverneure générale, Michaelle Jean. A la fin de juin dernier, le FRAPRU a organisé l'action la plus importante de son histoire avec le Camp des 4 Sans (les Sans toit, les Sans l'sou, les Sans droit et les Sans voix) qui s'est déroulé à Québec à l'occasion des Fêtes des 400 ans de la Vieille Capitale. Le Camp a alors reçu l'appui de dizaines de personnalités publiques et rassemblé plus de 1300 manifestants et de manifestantes. Selon François Saillant, coordonnateur de l'organisme depuis 1979, "après toutes ses années de lutte, la plus grande fierté du FRAPRU est d'avoir fait du logement social un enjeu incontournable et d'avoir contribué à ce que tous les gouvernements qui se sont succédés à Québec, qu'ils soient libéraux ou péquistes, continuent à en financer, contrairement à ce qui se passe ailleurs au Canada". Il avoue du même souffle que le tort causé par le retrait du gouvernement fédéral du financement de nouveaux logements sociaux, depuis le 1er janvier 1994, n'a jamais été réparé : "C'est, et de loin, la défaite la plus dure que le FRAPRU ait eu à subir". Lundi le 15 septembre, l'organisme rendra d'ailleurs public, à l'occasion des élections fédérales, un document évaluant les pertes causées au Québec par ce retrait survenu il y a quinze ans. Au front sur bien d'autres fronts C'est le FRAPRU qui, en juin 2001, à quelques jours de la date fatidique du 1er juillet, a déclenché l'alarme pour réclamer la mise en place de mesures d'urgence pour les centaines de familles qui allaient se retrouver sans logis en raison de la pénurie de logements locatifs. Après avoir prédit un "1er juillet comme les autres", les autorités avaient dû se raviser pour financer un train de mesures d'aide qui sont revenues au cours des années suivantes et qui ont au total aidé des milliers de sans-logis. Le FRAPRU s'est également battu, en partie victorieusement, contre la conversion de logements locatifs en condominiums, la saisie des chèques d'aide sociale dans les cas de non-paiement de loyer ou les coupures dans les chèques d'allocation-logement. En 1987 et 1988, il a été aux premières lignes de la très dure lutte contre la démolition des 77 logements et chambres de l'Ilot Overdale, situé au centre-ville de Montréal et qui, depuis 20 ans presque jour pour jour, ont fait place à un vaste terrain de stationnement où ne subsiste que le cadavre de la maison historique Louis Hippolyte Lafontaine. A l'été 2003, il était aux côtés des locataires à faible revenu des sept maisonnettes de Guindonville pour s'opposer à leur démolition par la municipalité de Val David. Le FRAPRU a aussi été partie prenante de plusieurs luttes sociales majeures, que ce soit contre les reculs successifs imposés aux personnes assistées sociales, contre les volontés de réingénierie de l'Etat du gouvernement Charest ou pour la pleine reconnaissance des droits sociaux. Le FRAPRU qui avait sept groupes membres à ses débuts en compte maintenant près de 130 dont 27 qui le représentent et sont au centre de ses activités à Montréal, Québec, Rimouski, Laval, en Outaouais, au Saguenay, en Montérégie, en Estrie, en Mauricie et dans Lanaudière. -------- Source : communiqué au http://www.cnw.ca/fr/releases/archive/September2008/10/c2757.html