International - Dans le monde de l'après-11 septembre, seule la paix protège les libertés
MONTREAL, le 22 oct. /CNW Telbec/ - Ce n'est pas la prospérité économique, mais la paix qui garantit la liberté de la presse. Tel est l'enseignement principal du classement mondial de la liberté de la presse, établi comme chaque année par Reporters sans frontières, et dont l'édition 2008 est rendue publique le 22 octobre. L'autre conclusion tirée de cette liste, où l'on trouve une nouvelle fois en dernière place le "trio infernal" Turkménistan (171e), Corée du Nord (172e), Erythrée (173e), est que le comportement de la communauté internationale envers des régimes autoritaires comme Cuba (169e) ou la Chine (167e) n'est pas assez efficace pour donner des résultats.
"Le monde de l'après-11 septembre est désormais clairement dessiné. Les grandes démocraties sont déstabilisées et placées sur la défensive, grignotant peu à peu l'espace des libertés. Les dictatures les plus puissantes économiquement revendiquent leur autoritarisme avec arrogance, profitant des divisions de la communauté internationale et des ravages des guerres menées au nom de la lutte contre le terrorisme. Les tabous religieux ou politiques s'imposent chaque année davantage à des pays qui avançaient auparavant sur la voie de la liberté", a déclaré Reporters sans frontières.
"Dans ce contexte, le musellement général à l'oeuvre dans les pays fermés au monde, dirigés par les pires prédateurs de la liberté de la presse, continue dans une absolue impunité, à mesure que les organisations internationales, comme l'ONU, perdent toute autorité sur leurs membres. Cette dérive mondiale donne d'autant plus de relief aux petits pays économiquement faibles, qui garantissent malgré tout à leur population le droit de n'être pas du même avis que le gouvernement et de le dire publiquement", a ajouté l'organisation.
Guerre et paix
La liste établie pour la période allant du 1er septembre 2007 au 1er septembre 2008 met non seulement en évidence la place prééminente occupée par les pays européens (les 20 premières places sont tenues par les pays de l'espace européen, à l'exception de la Nouvelle-Zélande et du Canada), mais également la position très honorable de certains pays d'Amérique centrale et des Caraibes. En effet, en 21e et 22e positions, la Jamaique et le Costa Rica côtoient la Hongrie (23e), à quelques positions devant le Surinam (26e) ou Trinidad et Tobago (27e). Ces petits pays caribéens se classent même bien mieux que la France (35e), qui recule encore cette année en perdant quatre places, ou que l'Espagne (36e) et l'Italie (44e), deux pays toujours plombés par la violence mafieuse ou politique. Selon les critères retenus pour ce classement, il ne manque qu'un point à la Namibie (23e), un grand pays pacifié d'Afrique australe, qui se classe cette année en tête des pays africains devant le Ghana (31e), pour entrer dans le peloton des vingt pays les mieux classés.
Le point commun des pays du peloton de tête, aux disparités économiques immenses (le ratio entre le PIB par habitant de l'Islande et celui de la Jamaique est de 1 à 10), est d'être gouvernés par un système démocratique parlementaire. Et, surtout, de n'être pas engagés dans une guerre.
[...]
Lire le communiqué avec entre autres une appréciation par région du monde :
http://www.cnw.ca/fr/releases/archive/October2008/22/c8496.html