Demande d’appel de Gaz Métro : Combien de temps les contribuables devront-ils continuer de payer?
Demande d’appel de Gaz Métro : Combien de temps les contribuables devront-ils continuer de payer?
Montréal, le 17 octobre 2008 - « Nous sommes outrées de cette décision, mais néanmoins non surprises. En effet, cela fait plus de 12 ans que Gaz Métro s’obstine à ne pas reconnaître ses pratiques discriminatoires. Pour Action travail des femmes cette bataille contre Gaz Métropolitain, c’est un peu David contre Goliath : les ressources humaines et matérielles n’étant pas de la même ampleur », de déclarer Darline Raymond, coordonnatrice d’Action travail des femmes (ATF).
Le 11 septembre dernier, le Tribunal des droits de la personne du Québec rendait une importante décision pour le droit des femmes à l’égalité en emploi. Au terme d’une bataille qui avait duré douze années contre Gaz Métropolitain (GMI) pour discrimination à l’embauche de femmes au poste de préposée à l’entretien du réseau, Action travail des femmes (ATF) et les sept (7) plaignantes obtenaient enfin gain de cause. Gaz Métropolitain se voyait imposer un programme d’accès à l’égalité comportant un objectif numérique d’embauche de 40% pour les femmes au sein de ces postes à Gaz Métropolitain, et le paiement de dommages aux plaignantes de l’ordre de 210 000$.
Ce procès devant le Tribunal, rappelons-le, aura duré 52 jours étalés sur une période de 2 ans et demi au cours desquels Gaz Métro, sous l’égide de sa puissante firme d’avocats, aura déployé tous les moyens pour continuer à bafouer les droits des femmes. Parions que les dommages à verser aux plaignantes sont dérisoires à côté des honoraires d’avocats que Gaz Métro aura dépensés pendant ces douze années.
Paradoxalement, ces mêmes femmes, qui se sont fait claquer la porte au nez par GMI, auront pourtant participé elles aussi, au même titre que les autres contribuables, à financer le paiement des frais d’avocats de Gaz Métropolitain dans cette affaire. On dit que l’argent n’a pas d’odeur, mais la discrimination semble bien pourtant avoir un sexe!
Certes, Gaz Métro est une entreprise privée, mais qui vit et fructifie, en grande partie, grâce à nos fonds publics. Est-il besoin de rappeler qu’Hydro-Québec, notre société d’État, détient près de 30% des actions de Gaz Métro? Comme si cela ne suffisait pas, Gaz Métro est l’une de ces grandes entreprises privées qui contractent avec le gouvernement fédéral dans le cadre du Programme de contrats fédéraux (PCF) pour un montant qui s’établit à plus de 200 000$. Alors, c’est nous toutes et nous tous qui payons les frais depuis 12 ans des pratiques discriminatoires qui persistent toujours chez Gaz Métro.
De plus, toujours selon la coordonnatrice d’Action travail des femmes, « à voir la trajectoire professionnelle parcourue par ces femmes depuis leur exclusion du poste de préposée à l’entretien du réseau, on ne peut s’empêcher de dire que Gaz Métro a manqué une belle occasion d’embaucher la crème de la crème ». Jointeure et monteuse de ligne chez Hydro-Québec, technicienne en géodésie et préposée à l’entretien du réseau d’aqueduc à la Ville de Montréal, émondeuse entrepreneure, tels sont quelques-uns des métiers exercés aujourd’hui par ces femmes.
De la discrimination à l’égard des femmes aux sommes indécentes puisées «à même nos poches» pour payer leurs frais d’avocats : Gaz Métro ajoute désormais l’insulte à l’odieux! Action travail des femmes estime qu’il est grand temps que cela cesse.
-30-
Information : Yohane Cassabois, 514-768-7233
Source : Action travail des femmes