PAPOUASIE-NOUVELLE GUINÉE: La violence domestique, une épidémie à enrayer
PORT MORESBY, 20 octobre 2008 (IRIN) - Une femme de 38 ans s’est présentée pour la première fois au Centre de soutien familial (CSF) de l’hôpital général de Port Moresby en août 2008. « Cela fait des années que je subis des violences », a-t-elle dit à IRIN. « En juillet, mon mari m’a fait un œil au beurre noir et des bleus ».
Le CSF lui a recommandé de s’adresser au Forum de plaidoyer en faveur des droits communautaires individuels (ICRAF), une organisation non-gouvernementale (ONG) locale, qui l’aiderait à rédiger une injonction à l’encontre de son époux, mais cette procédure prend du temps et l’intéressée est finalement retournée chez elle.
Au début du mois de septembre, elle était de retour au centre, cette fois, avec un bras cassé. Son mari l’avait traînée jusqu’au distributeur de billets, la forçant à retirer toutes les économies de sa famille, en lui intimant ensuite de « foutre le camp », a-t-elle raconté. « Mon plus gros souci, c’est que mon enfant de cinq ans est encore avec lui ».
La Papouasie-Nouvelle-Guinée (PNG) présente un des taux de violences et de maltraitances contre les femmes et les enfants les plus élevés du monde. Soixante-quinze pour cent des enfants déclarent être victimes de maltraitances physiques et environ 80 pour cent, de violences verbales au sein du foyer, selon une enquête régionale menée par le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF).
La majorité des 800 tribus du pays vivent dans des régions reculées et inaccessibles où les proches parents représentent la principale autorité. La violence et les maltraitances domestiques ont été imputées par l’UNICEF et d’autres organismes à une culture dominée par l’homme, où les femmes et les filles se voient accorder moins de valeur que les garçons.
Les enfants adoptés ou orphelins en souffrent particulièrement. Selon un rapport de Human Rights Watch, environ 75 pour cent des enfants en conflit avec la loi sont victimes de violences policières, sous une forme ou une autre, et notamment de « panel beating » [« réparation de carrosserie » : passage à tabac avec la crosse d’une arme à feu ou à l’aide de barres de fer]. Certains parents considèrent cette pratique comme une forme acceptable de discipline sévère, selon l’UNICEF.
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Source : IRIN News, retransmis par l'AWID