Décrochage scolaire : la centrale des syndicats du Québec (CSQ) s'inquiète

Décrochage scolaire : la centrale des syndicats du Québec (CSQ) s'inquiète

"Le prochain ministre de l'Education doit s'attaquer au décrochage scolaire de façon urgente" - Réjean Parent, président de la CSQ

    MONTREAL, le 16 déc. /CNW Telbec/ - La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) s'inquiète de l'augmentation du taux de décrochage scolaire rendue publique par l'Institut de la statistique du Québec (ISQ) à l'occasion de la présentation des données 2006-2007 sur le décrochage scolaire au Québec. Le Québec se classe ainsi au 9e rang des dix provinces canadiennes ayant le plus haut taux de décrochage dans la période comprise entre 2003 et 2006. En 2007, un élève sur quatre a abandonné ses études secondaires, c'est-à-dire un garçon sur trois et une fille sur cinq qui n'obtiendront pas leur diplôme secondaire.
"C'est extrêmement préoccupant et troublant. Il est urgent que le prochain ministre de l'Education fasse du décrochage scolaire une priorité et s'y attaque sans plus tarder", affirme le président de la CSQ, Réjean Parent.

    Un portrait inquiétant du décrochage scolaire

    En fait, entre 2006 et 2007, le taux de décrochage est passé de 24,2 % à 25,3 % dans l'ensemble du Québec. Cette moyenne cache une réalité fort préoccupante, à savoir que certaines régions sont touchées de plein fouet par cette augmentation du décrochage scolaire. C'est le cas pour les régions de la Gaspésie - Iles-de-la-Madeleine (+ 4,8 %), de l'Abitibi-Témiscamingue (+4,7 %), de la Côte-Nord (+3,3 %), du Saguenay - Lac-Saint-Jean (+3,1 %) et du Centre-du-Québec (+3,0 %). D'autres régions tirent beaucoup mieux leur épingle du jeu soit le Nord-du-Québec (- 2,8 %), Chaudière-Appalaches (- 2,0 %) et Laval (- 1,4 %) qui enregistrent une diminution de leur taux de décrochage scolaire.

    Le décrochage des garçons

    La moyenne du décrochage scolaire pour 2006-2007 cache encore une autre réalité. Dans certaines régions, les garçons ont enregistré des hausses très importantes du décrochage scolaire comme c'est le cas dans les régions de la Gaspésie - Iles-de-la-Madeleine (+8,1 %), la Côte-Nord (+8,1 %), le Saguenay - Lac-Saint-Jean (+5,0 %) et l'Abitibi-Témiscamingue (+4,3 %). Dans trois régions, les garçons ont fait des gains comme dans le Nord-du-Québec (- 4,9 %), Chaudière-Appalaches (- 3,9 %) et Laval (- 2,2 %). Quoique touchées moins durement, les filles enregistrent tout de même un recul dans certaines régions comme en Abitibi-Témiscamingue (+ 4,3 %), dans le Centre-du-Québec (+ 4,1 % et dans Lanaudière (+ 3,3 %).

    Le décrochage dans d'autres secteurs

    Le phénomène touche d'autres secteurs ou ordre d'enseignement. Par exemple, à l'éducation aux adultes, quatre jeunes sur dix de moins de 20 ans ne terminent pas leurs études avec un diplôme en poche par manque de soutien convenable. A la formation professionnelle, un élève sur trois abandonne avant d'obtenir son diplôme. Au collégial, près d'une étudiante et d'un étudiant sur quatre et un sur cinq à l'université, abandonnent leurs études.

    Agir tôt et ensemble pour contrer le décrochage scolaire

    A quelques heures de la nomination du prochain titulaire du ministère de l'Education, le président de la CSQ lance un cri d'alarme. "Il faut agir de manière prioritaire, et ce, dès les premières années de la vie des enfants, si l'on veut augmenter leurs chances de réussite éducative. L'intervention précoce et intensive, soutenue particulièrement par du personnel professionnel et de soutien en nombre suffisant, demeure encore aujourd'hui un moyen privilégié pour assurer la réussite éducative des jeunes, notamment ceux provenant de milieux défavorisés. De plus, l'alphabétisation des adultes faiblement scolarisés vivant avec des enfants constitue un autre moyen fort important pour aider les jeunes dans les débuts de leur scolarité", ajoute Réjean Parent.

    Six grands axes d'intervention doivent être prioritaires pour la CSQ :

        1. Agir tôt, avant et au début de la scolarisation, notamment en milieu défavorisé;

    2. Assurer de meilleures conditions d'apprentissage pour les jeunes et les adultes en formation dans les établissements d'enseignement;

    3. Favoriser la mixité sociale et scolaire à tous les ordres d'enseignement;

    4. Favoriser l'accessibilité et la persévérance à la formation professionnelle et technique ainsi qu'aux études supérieures;

    5. Améliorer les conditions d'exercice du personnel de l'éducation, notamment en reconnaissant et en valorisant son travail.

    6. Considérer le décrochage scolaire et l'abandon des études comme un problème social qui commande une approche intégrée et une implication de toutes et de tous.
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    "Les ministres se succèdent et le taux de décrochage augmente. A quand un ministre de l'Education qui s'attardera réellement à cette problématique ? C'est l'avenir de nos jeunes qui est en jeu", conclut le président de la CSQ.

    Profil de la CSQ

    La CSQ représente quelque 160 000 membres, dont plus de 100 000 dans le secteur public. Elle est l'organisation syndicale la plus importante en éducation au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.


Renseignements: Marjolaine Perreault, Attachée de presse CSQ, Cell.: (514) 235-5082, perreault.marjolaine@csq.qc.net
Pour en savoir plus, consultez les sites de la Centrale des Syndicats du Québec (CSQ) et de l'Institut de la Statistique du québec (ISQ).