Entre un idéologue obtus et un opportuniste, les droits des femmes sont en danger à Ottawa

Entre un idéologue obtus et un opportuniste, les droits des femmes sont en danger à Ottawa

Avant Stephen Harper, jamais un premier ministre canadien ne s’est montré à ce point hostile aux mesures destinées à rétablir un certain équilibre entre les sexes dans la société. C’est à se demander si cet homme ne nourrit pas de l’aversion, à tout le moins un profond malaise, à l’idée même d’égalité des sexes et envers les femmes. C’est cet homme, chef du pays, qui a refusé d’être interviewé par une femme journaliste à Radio-Canada, demandant à l’être par Daniel Lessard et non Céline Galipeau, la cheffe d’antenne au Téléjournal, ce que Radio-Canada a heureusement refusé. Selon l’analyste politique Chantal Hébert, M. Harper penserait que les femmes ne l’aiment pas beaucoup et se montrent plus critiques de ses politiques que ne le sont les hommes. Y aurait-il des motifs ? Comment comprendre que le premier ministre Stephen Harper s’acharne, depuis son premier mandat en janvier 2006, à détruire systématiquement le fruit des luttes des femmes pour l’égalité, en menant au Parlement d’Ottawa une véritable guerre idéologique ? Le chef de l’opposition officielle, le libéral Michaël Ignatieff, appuie le gouvernement sans même lui poser de condition, ce qu’il est pourtant bien placé pour faire. Il agit plus par opportuniste que par "sens des responsabilités". La lutte pour protéger l'équité salariale dans le secteur public se porte auprès des sénatrices et des sénateurs auxquels les femmes demandent d'amender le projet de loi C-10. Et si un député conservateur s'avisait de présenter un autre projet de loi pour criminaliser l'avortement? Les libéraux le soutiendraient sans doute. Danger, danger sur tous les fronts.
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