L'AFPC continue la lutte même si le projet de loi C-10 a été adopté
13 mars 2009 - La Loi sur l'exécution du budget a reçu la sanction royale. Les conservateurs, ne pouvant accepter leur statut de gouvernement minoritaire, ont fait adopter à toute vapeur ce projet de loi omnibus, qui renferme de mesures législatives n'ayant absolument aucun rapport avec le budget. Crise économique oblige, on ne pouvait prendre le temps d'étudier à fond les mesures législatives. Encore une fois, les conservateurs bafouent la démocratie parlementaire.
Le projet de loi C-10 est rempli de pilules empoisonnées : des réductions de salaire, une loi qui prône tout sauf l'équité salariale, des normes diluées en matière de protection des eaux navigables, l'assouplissement substantiel de la réglementation en matière de propriété étrangère et bien d'autres encore.
Pour ce qui est des investissements sociaux, par contre, les conservateurs n'ont pratiquement rien à offrir. Le plan de relance économique ne vise que les secteurs et industries qui ont des projets « prêts à démarrer ».
Pour faire adopter leur budget, les conservateurs se sont servis des personnes en chômage en faisant valoir que la prolongation de la période de prestations n'entrerait en vigueur qu'une fois la loi adoptée. C'est un stratagème éhonté et répréhensible, tout comme leur refus de modifier le régime d'assurance-emploi afin qu'un plus grand nombre de travailleuses et travailleurs, celles et ceux qui garnissent les coffres de l'AE, aient accès aux prestations (les femmes, surtout) et de hausser le niveau des prestations. Les conservateurs ont d'ailleurs réitéré leur position dernièrement en votant contre une motion de l'opposition visant à bonifier l'AE. La motion a été adoptée, mais le gouvernement n'en tiendra pas compte.
Le gouvernement Harper aurait pu agir autrement. Il aurait pu présenter un simple budget, sans plus. Rien ne justifiait d'ajouter une kyrielle de mesures législatives, des propositions qui, normalement, auraient été soumises sous forme de projets de loi distincts et qui auraient été soigneusement examinées par la Chambre des communes et le Sénat. Mais non, les conservateurs ont préféré abuser de la démocratie parlementaire.
Ainsi, un projet de loi de quelque 550 pages a maintenant force de loi. J'ai bien peur que seule une poignée de députés et de sénateurs connaissent la portée de ce projet de loi et peuvent prédire l'impact qu'il aura sur la population, l'économie, l'environnement et le pays.
Les membres du syndicat et du personnel ont mené une campagne intensive auprès des parlementaires pour renverser la vapeur : appels, courriels, pétitions, rassemblements et manifestations avec des groupes de femmes, de personnes en chômage et de citoyennes et citoyens inquiets. Ils ont manifesté leur indignation et ont mis en lumière les horreurs que recèle le C-10. Je les remercie d'avoir lutté si vaillamment.
L'AFPC continuera à dénoncer cette loi injuste. Le syndicat se tournera sans doute vers les tribunaux, mais ce n'est pas suffisant. Nous devons parler à nos familles, nos connaissances, nos voisins. Nous devons tisser des liens avec d'autres membres de la collectivité qui croient, comme nous, que la loi est injuste et que le gouvernement agit de manière antidémocratique. Il faut continuer à exercer des pressions sur les députés pour qu'ils rendent des comptes à la population. Il faut se préparer en vue des prochaines élections. Et il faut commencer dès aujourd'hui.
Le président national, Alliance de la Fonction publique du Canada (AFPC),
John Gordon
Source :
http://www.psac.com/news/2009/messages/20090313-f.shtml