Conclusions du Colloque sur la francisation et l’intégration des nouveaux arrivants allophones en Estrie, présenté par Collège Frontière le 25 février 2009.

Conclusions du Colloque sur la francisation et l’intégration des nouveaux arrivants allophones en Estrie, présenté par Collège Frontière le 25 février 2009.

Communiqué
Sherbrooke, 16 mars 2009

Le 25 février dernier se tenait un colloque sur la francisation et l'intégration des nouveaux arrivants allophones en Estrie. L'objectif de cet événement présenté par Collège Frontière était de créer un espace de dialogue entre les diverses instances œuvrant en francisation et se voulait l'occasion d'un partage des bonnes pratiques et des compétences entre les divers intervenants qui travaillent dans un même but. Ce fut donc un lieu d'échanges et d'apprentissage pour faire connaître les services qui existent, mais également les besoins qui sont à combler et comment tous les acteurs impliqués peuvent collaborer afin d'y répondre. Environ 45 représentants des milieux gouvernementaux, scolaires, communautaires et universitaires se sont réunis pour discuter de la question.

La journée a débuté avec une allocution de Madame Joëlle Marion, coordonnatrice communautaire de Collège Frontière pour la région de Sherbrooke. Madame Marion a présenté les activités de l'organisme, plus spécialement celles de francisation des nouveaux arrivants par le biais d'un réseau de bénévoles à travers le Québec. Madame Sophie Jeukens, tutrice bénévole de longue date à Collège Frontière, a ensuite pris la parole en tant qu'animatrice de la journée. Elle a présenté l'action de Collège Frontière dans la région de Sherbrooke, précisant qu'une cinquantaine de bénévoles Sherbrookois s'impliquent à Collège Frontière chaque année et travaillent en partenariat avec des organismes de la région pour rejoindre les nouveaux arrivants qui ne peuvent bénéficier des services gouvernementaux de francisation ou qui ont besoin d'un soutien supplémentaire.

Henry Vergara, président de l'Association des Colombiens de l'Estrie nous a ensuite fait part de son expérience de francisation à son arrivée au Québec. Bien que son expérience ait été positive, Monsieur Vergara nous a cependant expliqué que la situation varie d'un individu à l'autre et que certains immigrants font face à plus d'obstacles dans leurs démarches de francisation. Il a aussi souligné le fait que les services de francisation doivent être offerts en tango. Sa conclusion : « Nous, les immigrantes francisés, nous avons le désir de nous intégrer à la société d'accueil, nous voulons avoir un bon travail et offrir à la société toute nous compétences, mais comme dit un ami : il faut regarder le phénomène de l'immigration comme un tango.  Pour bien le faire, il faut le danser à deux.  Il faut continuer à faire des efforts au niveau gouvernemental pour briser des obstacles de l'immigration.  Au niveau local, il faut encourager des programmes comme le Collège Frontière qui aide aux immigrants non francophones dans la dure tâche d'apprendre une autre langue. »

Madame Siham Zouali, du Ministère de l'Immigration et des Communautés Culturelles, nous a ensuite présenté la nouvelle vision du Ministère pour 2008-2011: Le MICC se veut leader d'un réseau de partenaires déterminés à renforcer la contribution de l'immigration au développement durable du Québec et des régions, dans le respect des valeurs communes.

En francisation, les objectifs généraux sont les suivants :
-Accroître le degré d'harmonisation de l'offre de service ;
-Mesurer le niveau d'intégration socioéconomique et linguistique des immigrants ;
-Accroître de 5% par année le nombre d'immigrants utilisant les services -gouvernementaux de francisation ;
-Diversifier l'offre de service ;
-Favoriser la maîtrise du français à des niveaux de compétence plus avancés.

Madame Zouali nous a ensuite tracé un portrait de l'immigration au Québec et en Estrie, ainsi que de l'offre gouvernementale de services en matière de francisation.

Madame Louise Carrier du Service d'accueil pour les nouveaux arrivants et Monsieur Serge Courchesne du Centre d'éducation populaire de l'Estrie ont ensuite poursuivi avec la présentation du mandat de leur organisme respectif en matière d'intégration et de francisation.

Les organismes ont souligné la richesse des ressources de Sherbrooke en matière d'accueil des nouveaux arrivants. La ville, de par sa taille, ses gens et son dynamisme est un bel exemple d'intégration des nouveaux arrivants. Au niveau de l'offre de service de francisation, tous s'entendent sur le fait que la francisation doit être offerte conjointement par le MICC et par les groupes communautaires et ce, afin de répondre aux besoins et situations spécifiques de chaque individu.

Malgré les réussites, plusieurs défis demeurent dans la région :


-Manque de concertation de tous les acteurs ;
-Délais de réponse à la demande trop longs bien qu'il y ait eu des améliorations ;
- Certains acteurs clés ne sont pas représentés dans la discussion. Par exemple, le milieu des affaires et les employeurs.


En se tournant vers l'avenir, tous les participants se sont entendus sur le fait que des tables rondes et des occasions d'échange et de partage d'idées sur la francisation des nouveaux arrivants devraient se produire sur une base régulière et rassembler tous les acteurs concernés par la question de l'intégration des nouveaux arrivants. Collège Frontière a été remercié d'avoir mis sur pied cette initiative.