Les jeunes Autochtones du Canada : Nouveaux enjeux, priorités de recherche et incidences politiques

Les jeunes Autochtones du Canada : Nouveaux enjeux, priorités de recherche et incidences politiques

Le 17 mars 2008 a eu lieu une table ronde organisée dans le cadre du Projet de recherche sur les politiques, en partenariat avec Affaires indiennes et du Nord Canada. L’atelier visait à discuter des réalités changeantes auxquelles sont confrontés les jeunes Autochtones, et à traiter des répercussions qu’entraînent ces nouvelles réalités en termes de politiques publiques. Ce rapport identifie l’éducation, le bien-être en famille et en communauté, et la justice pénale comme les priorités d’un agenda de recherche à moyen terme. Le document rapporte aussi les recommandations formulées par les participants pour améliorer la recherche et le développement des politiques. Ceux-ci suggèrent notamment d’adopter des pratiques plus coopératives en recherche, et de mettre en place des mesures plus localisées en termes de politiques publiques. [Source; Bulletin SantéPop, 25 mars 2009]

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Extrait du rapport :

Les futures orientations de recherche

  • La formation de familles autochtones, la paternité et les parents en général : Les services qui s’occupent de la violence familiale, le milieu pénal et les autorités chargées de la protection des enfants autochtones demandent que des actions d’information soient menées auprès pères de famille. De nombreux projets visent à renforcer le rôle des pères. Des recherches menées dans les milieux non-autochtones montrent que l’engagement positif du père conduit à des taux de suicide et d’accidents avec blessures moins élevés, à une diminution des cas de maladies mentales, à une participation scolaire plus forte et à des taux d’incarcération plus bas, entre autres avantages. L’engagement paternel est positif non seulement pour les enfants mais aussi pour les pères. Voilà pourquoi les participants à la table ronde ont recommandé de mettre en évidence les pratiques innovatrices et les modèles de paternité positifs. Ils suggèrent en outre d’aider les jeunes pères de famille à jouer un rôle positif auprès de leur conjointe et de leurs jeunes enfants.
  • Déterminer des « centres de connaissances » et étudier les caractères distinctifs des communautés prospères. Les participants ont convenu qu’il est essentiel de créer des mécanismes de suivi des réussites afin de négocier des solutions et de faciliter les transferts de connaissances acquises par les communautés qui se débrouillent bien vers celles qui connaissent des dysfonctionnements. Certaines communautés et organismes autochtones disposent de connaissances fondées sur les faits. Ces « centres de connaissances » peuvent offrir des solutions adaptées aux réalités des Autochtones. Le transfert de ces connaissances vers les groupes qui en ont besoin est une tâche difficile qui nécessite des démarches innovatrices. De plus, les participants ont averti que les communautés prospères sont souvent débordées, ont des ressources insuffisantes et que, par conséquent, il peut s’avérer difficile de leur demander de rediriger leurs précieuses ressources en temps, en argent et en personnes disponibles pour partager les connaissances acquises.
  • Un autre défi est celui de définir les pratiques prometteuses : Parfois, les résultats positifs passent inaperçus car ils n’étaient pas prévus. Dans d’autres cas, les communautés hésitent d’admettre qu’elles ont connu des réussites. Les participants ont remarqué que les organismes autochtones ont parfois peur de dévoiler des résultats positifs s’ils ne se produisent pas de la manière attendue ou si la méthode utilisée pour parvenir au résultat escompté n’est pas conforme à la procédure prescrite. Ce constat illustre la nécessité d’établir une relation de confiance favorisant des solutions innovatrices pour résoudre des problèmes locaux là où les normes prescrites sont inadéquates.
  • Adopter une approche globale : Les stratégies fructueuses de lutte contre la pauvreté sont constituées d’un ensemble de pièces qui s’imbriquent pour former un système cohérent. Les participants à la table ronde ont discuté des limites dans la résolution des problèmes des Autochtones si la perspective abordée n’est pas globale. Du point de vue de la recherche, ils ont proposé de passer en revue les cadres théoriques actuels. Plutôt que de centrer les efforts sur la confrontation entre la société moderne et traditionnelle, il faudrait se concentrer sur les changements intergénérationnels résultant plus généralement de l’apparition de nouvelles conjonctures.