Ne suis-je pas une femme? Les droits des travailleuses du sexe sont des droits des femmes
Ne suis-je pas une femme? Les droits des travailleuses du sexe sont des droits des femmes
Les mouvements des femmes se heurtent depuis toujours aux problèmes de l’inclusion et de la diversité croissantes. En 1851, Sojourner Truth, une ancienne esclave afro-américaine et militante de l’abolition de l’esclavage, prononçait son fameux discours Ain’t I a Woman? (Ne suis-je pas une femme?) devant la Convention des droits de la femme de l’Ohio. À cette époque a-t-elle mentionné, les hommes galants aidaient les femmes blanches et non pas noires à éviter les rigoles et à monter dans les calèches. Sojourner se demandait pourquoi ses bras solides, sa capacité de travailler dans les champs, sa résistance aux coups de fouet et à la vente de ses enfants comme esclaves modifiaient en quoi que ce soit sa condition de femme. Les idées féministes sur les droits des femmes ont progressé depuis lors mais certaines catégories de femmes restent marginalisées au sein des mouvements féministes.
Du 12 aux 14 mars 2009, un dialogue unique intitulé « Ain’t I a Woman? » réunissait des travailleuses du sexe et des militantes qui luttent pour l’élimination de la violence faite aux femmes. Cette rencontre, qui s’est tenue à Bangkok, a permis de dresser un constat du phénomène de la violence dans la vie des femmes qui se consacrent au travail du sexe. Il a fait ressortir l’existence d’une violence qui est le fait de l'État et de la société et qui se traduit par une marginalisation des travailleuses du sexe qui, par ailleurs, incluent des hommes et des transsexuels.
Le titre de la réunion a été proposé par Shabana Kazi de VAMP qui voulait savoir pourquoi les droits des travailleuses du sexe ne sont pas considérés comme des droits des femmes et pourquoi la violence à l’encontre des travailleuses du sexe n’est pas considérée comme une violence faite aux femmes. L’évocation du titre «Ain’t I a Woman?» oblige les militantes du courant traditionnel des droits des femmes à se poser la même question vis-à-vis des travailleuses du sexe. Les principaux thèmes abordés ont été la nécessité d’analyser la tendance à assimiler le travail du sexe au trafic, le non-respect fréquent et généralisé des droits des travailleuses du sexe et la nécessité de décriminaliser le travail du sexe.
Lire la suite de cet article de Kathambi Kinoti de l’Association pour les droits de la femme et le développement (AWID) qui a pour mission d’amplifier la voix, de renforcer l’impact et l’influence des organisations, mouvements et défenseur-es des droits des femmes sur la scène internationale, en vue de promouvoir efficacement les droits des femmes.