Documents de la Conférence internationale sur le financement de l’éducation des adultes pour le développement

Documents de la Conférence internationale sur le financement de l’éducation des adultes pour le développement

Mise en contexte

La conférence internationale sur le "Financement de l'Education des Adultes pour le Développement" a eu lieu à Bonn du 23 au 24 Juin 2009.   «Cette nouvelle réunion sur le financement a été planifiée à l’origine comme une première réunion de suivi de la CONFINTEA VI par rapport à la Conférence Mondiale de Belém en mai 2009, dont le programme comprenait une Table ronde sur le financement et un Atelier sur le financement de l'éducation des adultes pour le développement. Étant donné que la conférence de Belém a été reportée à décembre 2009, la conférence de Bonn fournit une opportunité pour préparer plus minutieusement cette partie tellement importante du programme de la CONFINTEA.»

> Lire la déclaration finale

Cette déclaration comprend des recommandations aux gouvernements nationaux, aux organismes intergouvernementaux, à l'Union européenne et à la Commission européenne ainsi qu'un appel aux personnes qui se réuniront à Belém en décembre 2009 pour s'assurer de niveaux d’affectation de ressources suffisants pour l’éducation des adultes et l’apprentissage tout au long de la vie dans les programmes internationaux d’aide et dans les budgets de tous les pays.


> Lire la note d'information

Cette note préparée par Chris Duke et Heribert Hinzen, rappelle les étapes importantes du développement du soutien économique de l'apprentissage tout au long de la vie depuis la Seconde Guerre Mondiale.

 

Note d'information (extraits)

Un nouvel effort pour des temps nouveaux
– Des pas dans la longue marche vers Belém :
Note d’information pour la Conférence internationale sur le financement
de l’éducation des adultes pour le développement

Chris Duke, Heribert Hinzen
 

 

Le but et le défi de cette note d’information

Ce travail n’examine pas des questions techniques qui ont trait à des modes de financement de l’éducation des adultes dans le contexte du développement. Celui-là est le travail de la réunion elle-même. Il nous rappelle plutôt comment nous sommes arrivés où nous sommes en 2009, quelques uns des pas et des étapes importantes le long du chemin depuis que l’internationalisme a acquit sons sens moderne après la Seconde Guerre Mondiale.

Ce travail a pour but de nous défier à voir la réalité de notre échec en face – explicable et inévitable comme elle a pu être – à bouger le sujet de notre profession, de notre passion et de notre but de la périphérie au centre du plan d’action mondial pour le développement.


La prospérité décevante de l’apprentissage tout au long de la vie

Nous pouvons être fiers car nous sommes arrivés loin depuis la Seconde Guerre Mondiale, sans être nonchalants par rapport à ce que nous n'avons pas réussi à faire. À ce moment-là, une grande partie du monde était encore sous l’emprise du colonialisme. Le développement, l’aide au développement et les relations Nord-Sud étaient inconnus. Piaget régnait dans la psychologie du développement personnel et il était considéré comme allant de soi qu’à partir du début de l’âge adulte l’apprentissage était presque fini et le déclin commençait. La scolarisation pour les jeunes, l’enseignement supérieur pour une toute petite minorité et, pour la plupart des gens, ce que l’on apprend jusqu’à vingt ans ou beaucoup avant dans la pratique, déterminait tout ce qui venait après. Il est évident que nous avons parcouru un long chemin depuis cette époque.

Avec les années soixante et l’essor de l’internationalisme après la Guerre, un grand progrès s'est produit, depuis l’époque du discours de la fin du colonialisme de Harold Macmillan du « vent de changement » : de nouvelles idées, de nouvelles manières de voir l’espoir d’un monde meilleur, le développement et l’émancipation prenant diverses formes.

Pourtant, malgré l'essor de « l’apprentissage tout au long de la vie » à ce moment-là, avec les premiers articles déterminants de l’UNESCO, de l’OCDE, etc. et leur presque immédiate adoption rhétorique par les gouvernements, d’abord du Nord et puis du Sud, à partir du milieu des années 90, nous avons vu l’appui à l’éducation des adultes augmenter mais après nous l’avons vu s’éloigner dans la plupart des plans d’action politique nationaux et même internationaux. Leur offre publique a baissé, et ses ambitions et horizons se sont rétrécis.

En même temps, le fossé entre la grande richesse et la misère s’est réduit, mais récemment, il s’est agrandi à nouveau, souvent de manière dramatique, à l’intérieur de chaque pays et entre les différents pays, et le rôle décisif et essentiel de l’apprentissage des adultes, qui s’occupe de cette inégalité, avec ses coûts personnels, sociaux et économiques, a été repoussé.

De nos jours, loin d’être vue comme une opportunité, la nouvelle crise fiscale et économique qui a accablé le monde dans les mois précédents, n'a fait qu'exacerber cette situation. L’intérêt politique dans l’éducation des adultes continue de se réduire à un agenda de formation et de compétences professionnelles. Il ignore largement les fondements essentiels requis de prospérité et de bonne santé socioéconomique.

L’éducation des adultes en tant que besoin social urgent souffre le même sort que le mouvement environnemental dans sa réaction par rapport au désastre écologique imminent : il y a une reconnaissance rhétorique et un investissement symbolique quand le moment est plus favorable, mais il est repoussé plutôt qu’accepté en termes politiques comme un investissement qu’il faut récupérer lorsqu'une crise apparaît.


Notre réaction

Quant à nous, nous sommes peut-être trop facilement intimidés pour être reconnaissants pour quelque miette pour l’éducation des adultes qui tombe des tables des riches, dans ou dehors le gouvernement, plutôt que de demander les droits des apprenants dépossédés. Nous sommes trop facilement tentés d'être d'accord avec une aide trop modeste du secteur public dans le système de partenariat du troisième secteur public-privé déséquilibré et inégal d’aujourd’hui.

D’autre part, en dépit du mouvement vers la droite en Europe dans les élections ce mois (juin 2009), il semble probable que l’excès extrême de néolibéralisme à l’échelle mondiale ait atteint sa limite. Il est tout à fait possible que la place correcte de l’État soit reconnue et appréciée encore une fois.

Avant d’être trop modestes dans nos demandes – avant d’être trop enthousiastes simplement de reprendre ce qui a été dit il y a 12 et 25 ans dans les premières grandes conférences CONFINTEA de l’UNESCO – demandons quel a été le coût de subventionner une banque importante ou une autre entreprise en Europe ou aux Etats- Unis. Maintenant comparons cela avec ce que nous devrions demander comme des subventions publiques adéquates pour donner du poids, par exemple, aux objectifs trois et quatre de l’EPT (Éducation pour Tous). Puis, peut-être, nous pourrons être plus intrépides et sûrs de nous quand la communauté mondiale pour l’éducation des adultes se réunira à nouveau à Belém.

 
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