Mesurer l’inégalité : Indice sexospécifique du développement humain (ISDH) et Indice de la participation des femmes (IPF)
Mesurer l’inégalité : Indice sexospécifique du développement humain (ISDH) et
Indice de la participation des femmes (IPF)
Le Rapport mondial sur le développement humain 1995 a introduit deux nouvelles mesures du développement humain, qui mettent l’accent sur le statut des femmes.
Le premier, l’Indice sexospécifique du développement humain (ISDH), mesure les réalisations selon les mêmes capacités de base utilisées pour le calcul de l'IDH, mais il prend en compte l'inégalité des réalisations entre les femmes et les hommes. La méthodologie utilisée inflige des sanctions en cas d´inégalités, de telle sorte que l'ISDH baisse lorsque les niveaux de réalisation des hommes et des femmes diminuent, ou lorsque l'écart des disparités entre leurs accomplissements s'accroît. Plus les disparités sexospécifiques dans les capacités de base sont grandes, plus l'ISDH d'un pays par rapport à son IDH est faible. L'ISDH est tout simplement l'IDH corrigé, ou ajusté à la baisse, en fonction des inégalités sexospécifiques.
La seconde mesure, l'Indice de la participation des femmes (IPF) sert à mesurer la capacité d'action. Il évalue les progrès effectués pour faire avancer la situation des femmes dans les instances politiques et économiques. Il examine dans quelle mesure les femmes et les hommes peuvent activement participer à la vie économique et politique et prendre part à la prise de décision. Alors que l'ISDH est centré sur l'expansion des capacités, l'IPF se focalise sur l'utilisation de ces capacités pour tirer parti des opportunités qui se profilent.
Les deux mesures ont été utilisées comme outils de sensibilisation et de suivi pour l’analyse du développement humain et la formulation de politiques sexospécifiques. Pour célébrer le 10ème anniversaire de l’introduction de l’ISDH et de l’IPF, le bureau du Rapport mondial sur le développement humain a subventionné en 2006 un atelier d’évaluation des ces indicateurs afin d’identifier les domaines qu’il serait possible d’améliorer et également prendre en compte des outils alternatifs de mesure de l’égalité des sexes en tant qu’aspect essentiel du développement humain.
Le rapport a conclu que ces indicateurs avaient été souvent mal interprétés, en particulier l’ISDH. L’ISDH ne mesure pas l’inégalité des sexes. C’est l’IDH ajusté aux écarts sexospécifiques dans ses composantes de base. Pour mesurer l’inégalité entre les sexes, il faudrait utiliser la différence ou le ratio entre deux indicateurs. Par ailleurs, la différence entre l’IDH et l’ISDH tend à être minime car celles prises en compte par les trois dimensions sont souvent insignifiantes, donnant la fausse impression que l’écart entre les sexes n’est pas pertinent. Étant donné l’aversion à la formule d’inégalité utilisée pour calculer l’ISDH, les écarts entre les sexes liés, par exemple, à l’emploi et à la qualité de l’éducation, ne sont pas rendus.
Lire la suite : Programme des Nations Unies pour le développement http://hdr.undp.org/fr/statistiques/indicateurs/isdh_ipf/