Trente ans d'imaginaires : L'évolution du statut de la femme dans notre théâtre, sur la scène comme en coulisse
Trente ans d'imaginaires
La directrice artistique d'Espace Go revient sur l'évolution du statut de la femme dans notre théâtre, sur la scène comme en coulisse
La directrice artistique d'Espace Go revient sur l'évolution du statut de la femme dans notre théâtre, sur la scène comme en coulisse
Créé en 1978 afin de donner une voix aux femmes, Espace Go, né Théâtre expérimental des femmes, célèbre ses 30 ans... avec une pièce d'homme. Mettant en scène le questionnement existentiel d'un jeune trentenaire entouré de personnages de femmes fortes et fantasmatiques, Sextett est une comédie érotique déjantée qui fait réfléchir sur les nouvelles représentations des deux sexes. Et l'occasion rêvée d'en faire le bilan.
«Je n'aime pas trop regarder le passé, avoue Ginette Noiseux dès le début de notre entretien. Je l'ai beaucoup fait à l'occasion de nos 25 ans, alors que nous présentions un spectacle expérimental inspiré des méthodes de création de nos débuts, mais j'ai aujourd'hui d'autres préoccupations, des sujets de réflexion bien actuels.» Qu'à cela ne tienne, la directrice artistique d'Espace Go, qui rejoignait le Théâtre expérimental des femmes en 1981 et qui préside toujours aujourd'hui à la destinée de sa seconde incarnation, a accepté de revenir avec nous dans le temps, ne serait-ce que pour mieux éclairer le présent.
Une dispute
La jeune scénographe qui sortait de l'École nationale de théâtre en 1978 se sentait d'abord peu d'inclination pour le militantisme féministe. C'est une dispute avec son mentor, le costumier François Barbeau, qui l'a poussée vers Pol Pelletier et son groupe. «Comme j'en avais assez d'avoir à travailler plus fort que tout le monde pour me démarquer dans les ateliers simplement parce que j'étais une femme, François m'a lancé en boutade: "Va donc rejoindre les filles du Théâtre expérimental dans le Vieux-Montréal!"» Ce saut du théâtre institutionnel qui l'employait régulièrement vers une troupe marginale la terrifie d'abord, mais elle considère aujourd'hui cette expérience comme la meilleure des écoles.
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