Partenariat industrie-université - Un bon mariage pour la recherche ?
Un article de Martine Letarte, Le Devoir 20 février 2010
La recherche québécoise est devenue une affaire économique
La disparition de l'Agence des partenariats public-privé (PPP) a été pour plusieurs le symbole de la mise au rancart de cette démarche utilisée par le gouvernement pour la réalisation de grands projets. Or, dans les universités, le secteur privé est un partenaire important pour financer la recherche dans plusieurs domaines. Inquiétant ou intéressant?
À l'École de technologie supérieure (ÉTS), où le secteur public finance plus de la moitié de la recherche, on considère que l'industrie a certainement un rôle central à jouer. «Ce n'est pas incompatible avec notre rôle de formation. Tout le monde est gagnant à travailler en partenariat», indique d'emblée Claude Bédard, doyen de la recherche à l'ÉTS.
Sans nier le rôle important que l'industrie peut jouer dans la recherche, Cécile Sabourin, professeure en sciences du développement humain et social à l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT), s'inquiète du fait que l'industrie impose ses sujets de recherche au monde universitaire. «Actuellement, les chances de trouver du financement pour un professeur ou un étudiant chercheur sont très faibles si ses travaux n'intéressent pas directement une entreprise. Pourtant, le choix de financer ou non un projet de recherche devrait être pris en considérant son intérêt pour la population en général et pas seulement son intérêt commercial», affirme-t-elle.