Le Groupe de haut niveau appelle les Etats à redoubler d’efforts pour parvenir à l’Education pour tous
Cette année, la neuvième réunion du Groupe de haut niveau est conjointement accueillie par l’UNESCO, le gouvernement éthiopien et l’Union africaine, s'est tenue à Addis-Abeba, en Éthiopie, du 23 au 25 février 2010. Les principaux thèmes de la réunion étaient la Marginalisation et l’Impact de la crise financière sur l’éducation
Communqué
Le Groupe de haut niveau appelle les Etats à redoubler d’efforts pour parvenir à l’Education pour tous
04-03-2010 - La Directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova, a appelé Etats et donateurs à redoubler d’efforts pour pérenniser les progrès atteints en matière d’éducation lors de la décennie écoulée et qui sont, selon elle, menacés par la crise économique mondiale.
La Directrice générale, qui s’exprimait dans le cadre de la neuvième réunion du Groupe de haut niveau sur l’Education pour tous (EPT) à Addis Abeba (Ethiopie), s’est félicitée des réalisations de la campagne EPT qui a vu notamment la scolarisation supplémentaire de 42 millions d’enfants africains depuis 2000. Mais, a-t-elle constaté, la récession a contraint certains Etats à effectuer des coupes dans les budgets de l’éducation.
Le communiqué final du sommet signé par plusieurs ministres de l’Education de pays africains, par des pédagogues du monde entier ainsi que par Irina Bokova souligne que les Etats doivent résister à la tentation de pratiquer de telles coupes.
« A l’inverse, les gouvernements nationaux et les donateurs doivent redoubler d’efforts dans le contexte mondial actuel afin de sauvegarder les progrès obtenus de haute lutte en matière d’éducation lors de la dernière décennie et contrebalancer les baisses du revenu national dans les pays les plus pauvres du monde », ont-ils affirmé.
Le Groupe de haut niveau, qui s’est réuni du 23 au 25 février, a averti : « A moins que la communauté internationale n’entreprenne une action déterminée et ciblée pour atteindre les marginalisés, il y aura 56 millions d’enfants non scolarisés en 2015, selon les estimations ».
Le Premier ministre éthiopien, Meles Zenawi, et Jean Ping, Président de la Commission de l’Union africaine, ont dirigé l’essentiel des débats qui se sont concentrés sur l’impact de la récession mondiale.
Organisé par l’UNESCO en partenariat avec l’Union africaine et le gouvernement éthiopien, le neuvième sommet du Groupe de haut niveau sur l’EPT s’est appuyé sur les conclusions du Rapport mondial de suivi de l’EPT 2010 intitulé « Atteindre les marginalisés ».
Ce document prévient que les contrecoups de la crise financière internationale menacent de priver d’instruction des millions d’enfants dans les pays les plus pauvres du monde. Conséquence directe de la crise, les dépenses publiques dans l’éducation en Afrique subsaharienne risquent de se voir réduites de 4,6 milliards de dollars en 2010. Avec 72 millions d’enfants qui ne sont toujours pas scolarisés, la combinaison du ralentissement de la croissance, de l’augmentation de la pauvreté et des pressions budgétaires risquent de laminer les progrès de la dernière décennie.
Dans son discours d’ouverture, Irina Bokova a félicité les pays africains pour les progrès accomplis tout en soulignant qu’il ne fallait pas y porter atteinte.
« Sur l’ensemble du continent, des gouvernements ont montré l’exemple en supprimant les droits d’inscription scolaires, en construisant des classes, en formant et en fidélisant des enseignants, en introduisant des enseignements dans les langues maternelles, et en mobilisant des dirigeants locaux et religieux sur la valeur de l’éducation », a déclaré la Directrice générale. « Ces réalisations ne doivent pas être sous-estimées. Elles sont dues en grande partie à un engagement politique fort ainsi qu’aux bons choix faits en matière de choix politiques. Elles nous ont montré la voie du succès. La communauté internationale doit être présente pour les soutenir ».
En conclusion, Irina Bokova a souligné l’existence de problèmes limitant l’accès à l’éducation pour de grandes parties de la population.
Elle a rappelé que des « disparités multiples » affectaient plus particulièrement les filles. « De manière inacceptable, les chances des filles d’aller à l’école et d’achever leur cursus demeurent faibles », a-t-elle constaté. « Je prévois de lancer une grande initiative à cet égard et je compte sur le soutien de tous les partenaires de l’EPT pour comprendre et s’atteler à répondre aux besoins des adolescentes en matière éducative ».
Créé pour assurer le suivi du Forum mondial sur l’éducation organisé en 2000 à Dakar (Sénégal), le sommet du Groupe de haut niveau sur l’Éducation pour tous est un événement annuel convoqué par la Directrice générale de l’UNESCO. Son rôle consiste à créer une dynamique politique et à mobiliser les soutiens financiers, techniques et politiques permettant d’atteindre les objectifs de l’EPT et les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) liés à l’éducation.
Les participants à la réunion de cette année ont demandé à la Directrice générale de l’UNESCO de présenter la Déclaration d’Addis Abeba au prochain sommet du G8, qui se tiendra au Canada les 25 et 26 juillet, et au sommet du G20 qui aura lieu en République de Corée les 11 et 12 novembre afin de s’assurer que l’éducation soit une priorité de l’ordre du jour politique international. Ils ont aussi exigé que l’UNESCO propose des mesures concrètes au Sommet prévu en septembre sur les OMD, ceci afin d’affirmer l’efficacité du Groupe de haut niveau.
Le gouvernement thaïlandais accueillera la prochaine réunion du Groupe de haut niveau sur l’EPT en 2011.
Lien associé :
Discours de Mme Irina Bokova,Directrice générale de l'UNESCO (en anglais)
[Source : http://tinyurl.com/ybxfk8k]
Rappel :