Regard sur l'égalité entre les femmes et les hommes : Où en sommes-nous au Québec?
Journée internationale des femmes
REGARD SUR L’ÉGALITÉ ENTRE LES FEMMES ET LES HOMMES : OÙ EN SOMMES-NOUS AU QUÉBEC?
Québec, le 4 mars 2010 — À l’occasion du 8 mars, le Conseil du statut de la femme publie des portraits socioéconomiques traitant de différents aspects de la vie des femmes au Québec et dans chacune des régions. Ce regard sur l’égalité entre les femmes et les hommes constitue un tableau statistique où sept thèmes sont abordés : la démographie, l’éducation, l’économie et l’emploi, la conciliation des obligations professionnelles et personnelles, le revenu, l’intégrité physique et psychologique et, enfin, la participation des femmes au pouvoir. Rendez-vous sur le nouveau site Web du Conseil du statut de la femme pour consulter le document complet au www.placealegalite.gouv.qc.ca.
Le Conseil du statut de la femme produit depuis 25 ans ce type d’études. La meilleure façon de vérifier où perdurent les inégalités et d’informer les décideurs nationaux et régionaux est de leur fournir des données factuelles. Bien connaître sa population permet de mieux agir.
« En examinant les différents volets de la vie des femmes au Québec et dans chacune des régions, on constate des améliorations depuis 1996, mais des disparités par rapport aux hommes ressortent encore. À bien des égards, le fait d’être femme et d’habiter une région centrale ou encore une région dite ressource peut tantôt accentuer, tantôt aplanir ces inégalités », a déclaré la présidente du Conseil, Christiane Pelchat.
Démographie et familles
Au Québec, plus de la moitié de la population québécoise vivait à Montréal ou dans sa couronne en 2006. À l’opposé, le déclin de la population s’est poursuivi dans les régions périphériques entre 1996 et 2006. De plus, le vieillissement de la population québécoise s’est accentué au cours de la dernière décennie. Les régions de la Mauricie, de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, du Bas-Saint-Laurent et de la Capitale-Nationale sont particulièrement affectées alors qu’on y recense plus de personnes âgées de plus de 65 ans que de jeunes de moins de 15 ans. Les femmes sont directement touchées par les transformations démographiques. Elles forment la majorité de la population plus âgée. Beaucoup de femmes, surtout des femmes âgées, vivent seules. En outre, la proportion de familles monoparentales a augmenté de 2001 à 2006, pour atteindre 27,8 % de l’ensemble des familles au Québec. La grande majorité de ces familles, soit 77,9 %, ont une femme à leur tête.
Éducation
Au Québec, les femmes âgées de 20 à 44 ans sont désormais plus nombreuses que les hommes à détenir un diplôme, tous niveaux de scolarité confondus. Elles sont également plus nombreuses à faire des études universitaires. Toutes tranches d’âge confondues, elles demeurent toutefois légèrement moins scolarisées que les hommes. En 2006, 74,9 % détenaient un diplôme, tous niveaux de scolarité confondus, contre 75,1 % des hommes. En pourcentage, elles restent encore un peu moins nombreuses que les hommes à avoir obtenu un grade universitaire (16,4 % des femmes et 16,6 % des hommes). Pour les femmes, une scolarisation élevée est la clé de l’autonomie financière, surtout dans un contexte où les familles ne sont pas durables. Il semble que les femmes aient conscience des avantages reliés au fait de détenir un diplôme. Si leur taux d’emploi continue d’être inférieur à celui des hommes, la différence entre les deux sexes diminue selon le niveau de scolarité atteint. Un niveau de scolarité élevé favoriserait donc l’intégration des femmes au marché du travail et, par le fait même, leur accès à une plus grande autonomie économique.
Emploi et revenu
Avec la plus forte scolarisation des femmes, la différence entre leur taux d’emploi et celui des hommes s’est atténuée, sans toutefois disparaître, et ce, dans toutes les régions du Québec. Selon le dernier recensement, le revenu moyen d’emploi des femmes au Québec correspondait à 68,6 % de celui des hommes. Cet écart se répercute sur l’ensemble des sources de revenu, dont les revenus de placements et de retraite. Leur précarité est d’autant plus grande lorsque les femmes vivent seules, sont monoparentales ou encore se séparent. Le nombre de femmes âgées sous le seuil de faible revenu est d’ailleurs particulièrement élevé.
Accouchement et avortement
Quant aux pratiques médicales entourant l’accouchement, on enregistre au Québec en moyenne un taux de césarienne de 21,4 pour 100 accouchements et un taux d’épisiotomie de 26,3 pour 100 accouchements par voie vaginale. Quant au taux d’avortement par 100 grossesses, il atteint 27,6 au Québec, dont presque 40 % dans la région de Montréal. Chez les adolescentes de 14 à 17 ans, le taux d’avortements provoqués par grossesse atteint 75,1 pour 100 accouchements et, chez celles de 18-19 ans, 61,6.
Violence
Plus de femmes que d’hommes sont victimes d’actes criminels. On constate malheureusement que la violence conjugale constitue la principale menace des femmes. Au Québec, 54 % de toutes les femmes adultes victimes d’actes criminels le sont dans un contexte conjugal. En 2006, 14 923 femmes et 2 920 hommes ont signalé avoir été victimes de violence conjugale au Québec, ce qui correspond à un taux de victimisation de 437,7 femmes et de 88,8 hommes pour 100 000 habitants. Les jeunes filles de moins de 18 ans, quant à elles, sont très touchées par les agressions sexuelles. Elles représentent en effet 79,7 % des femmes victimes de ces actes.
Conciliation des obligations professionnelles et personnelles
Dans toutes les régions du Québec, les femmes assument très majoritairement les soins des personnes aînées, de même que ceux des enfants et les tâches ménagères. La création de services de garde à coût réduit, du congé parental ainsi que de congés de paternité réservés aux pères semble avoir favorisé l’augmentation du taux de natalité. Depuis 2005, le taux de natalité a augmenté plutôt régulièrement au Québec, donnant à croire que le partage des responsabilités semble donc jouer un rôle dans la décision ou non d’avoir un enfant.
Politique
Dans la sphère politique, la présence des femmes dans les lieux décisionnels s’est accrue au cours de la dernière décennie. Toutefois, les femmes demeurent souvent minoritaires dans les différents paliers de gouvernement. Par exemple, au municipal, en 2009, 175 femmes sont mairesses dans les 1 100 municipalités du Québec, ce qui représente 15,9 % des maires. De même, 2 009 femmes siègent comme conseillères municipales (28,9 %) sur les 6 952 postes à travers le Québec.
« Force est de constater que l’égalité n’est pas atteinte pour les femmes au Québec, a déclaré Mme Pelchat. Les disparités ne se corrigent que lentement et les efforts doivent être poursuivis. Les instances régionales, au cœur du développement, doivent prendre en compte la réalité des femmes et des hommes. Des outils tels que l’analyse différenciée selon les sexes s’avèrent essentiels à la compréhension des facteurs d’inégalité et à la mise en place de solutions appropriées. »
Vous pouvez consulter le portrait statistique national complet ainsi que les 19 portraits régionaux sur le nouveau site Internet du Conseil au www.placealegalite.gouv.qc.ca.
Pour information : Béatrice Farand
Attachée de presse
Conseil du statut de la femme
Téléphone : 418 643-4326, poste 245
Profil d’organisation
Le Conseil du statut de la femme est un organisme gouvernemental de consultation et d’études qui veille, depuis 1973, à promouvoir et à défendre les droits et les intérêts des Québécoises.
Dans un objectif d’atteinte de l’égalité entre les femmes et les hommes, le Conseil du statut de la femme :
• Conseille la ministre et le gouvernement du Québec sur tout sujet lié à l’égalité et au respect des droits et du statut de la femme.
• Fournit de l’information pertinente aux femmes et au public.
Le Conseil est présidé par Mme Christiane Pelchat qui est appuyée par dix-sept autres membres représentatives de divers milieux de la société québécoise.
REGARD SUR L’ÉGALITÉ ENTRE LES FEMMES ET LES HOMMES : OÙ EN SOMMES-NOUS AU QUÉBEC?
Québec, le 4 mars 2010 — À l’occasion du 8 mars, le Conseil du statut de la femme publie des portraits socioéconomiques traitant de différents aspects de la vie des femmes au Québec et dans chacune des régions. Ce regard sur l’égalité entre les femmes et les hommes constitue un tableau statistique où sept thèmes sont abordés : la démographie, l’éducation, l’économie et l’emploi, la conciliation des obligations professionnelles et personnelles, le revenu, l’intégrité physique et psychologique et, enfin, la participation des femmes au pouvoir. Rendez-vous sur le nouveau site Web du Conseil du statut de la femme pour consulter le document complet au www.placealegalite.gouv.qc.ca.
Le Conseil du statut de la femme produit depuis 25 ans ce type d’études. La meilleure façon de vérifier où perdurent les inégalités et d’informer les décideurs nationaux et régionaux est de leur fournir des données factuelles. Bien connaître sa population permet de mieux agir.
« En examinant les différents volets de la vie des femmes au Québec et dans chacune des régions, on constate des améliorations depuis 1996, mais des disparités par rapport aux hommes ressortent encore. À bien des égards, le fait d’être femme et d’habiter une région centrale ou encore une région dite ressource peut tantôt accentuer, tantôt aplanir ces inégalités », a déclaré la présidente du Conseil, Christiane Pelchat.
Démographie et familles
Au Québec, plus de la moitié de la population québécoise vivait à Montréal ou dans sa couronne en 2006. À l’opposé, le déclin de la population s’est poursuivi dans les régions périphériques entre 1996 et 2006. De plus, le vieillissement de la population québécoise s’est accentué au cours de la dernière décennie. Les régions de la Mauricie, de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, du Bas-Saint-Laurent et de la Capitale-Nationale sont particulièrement affectées alors qu’on y recense plus de personnes âgées de plus de 65 ans que de jeunes de moins de 15 ans. Les femmes sont directement touchées par les transformations démographiques. Elles forment la majorité de la population plus âgée. Beaucoup de femmes, surtout des femmes âgées, vivent seules. En outre, la proportion de familles monoparentales a augmenté de 2001 à 2006, pour atteindre 27,8 % de l’ensemble des familles au Québec. La grande majorité de ces familles, soit 77,9 %, ont une femme à leur tête.
Éducation
Au Québec, les femmes âgées de 20 à 44 ans sont désormais plus nombreuses que les hommes à détenir un diplôme, tous niveaux de scolarité confondus. Elles sont également plus nombreuses à faire des études universitaires. Toutes tranches d’âge confondues, elles demeurent toutefois légèrement moins scolarisées que les hommes. En 2006, 74,9 % détenaient un diplôme, tous niveaux de scolarité confondus, contre 75,1 % des hommes. En pourcentage, elles restent encore un peu moins nombreuses que les hommes à avoir obtenu un grade universitaire (16,4 % des femmes et 16,6 % des hommes). Pour les femmes, une scolarisation élevée est la clé de l’autonomie financière, surtout dans un contexte où les familles ne sont pas durables. Il semble que les femmes aient conscience des avantages reliés au fait de détenir un diplôme. Si leur taux d’emploi continue d’être inférieur à celui des hommes, la différence entre les deux sexes diminue selon le niveau de scolarité atteint. Un niveau de scolarité élevé favoriserait donc l’intégration des femmes au marché du travail et, par le fait même, leur accès à une plus grande autonomie économique.
Emploi et revenu
Avec la plus forte scolarisation des femmes, la différence entre leur taux d’emploi et celui des hommes s’est atténuée, sans toutefois disparaître, et ce, dans toutes les régions du Québec. Selon le dernier recensement, le revenu moyen d’emploi des femmes au Québec correspondait à 68,6 % de celui des hommes. Cet écart se répercute sur l’ensemble des sources de revenu, dont les revenus de placements et de retraite. Leur précarité est d’autant plus grande lorsque les femmes vivent seules, sont monoparentales ou encore se séparent. Le nombre de femmes âgées sous le seuil de faible revenu est d’ailleurs particulièrement élevé.
Accouchement et avortement
Quant aux pratiques médicales entourant l’accouchement, on enregistre au Québec en moyenne un taux de césarienne de 21,4 pour 100 accouchements et un taux d’épisiotomie de 26,3 pour 100 accouchements par voie vaginale. Quant au taux d’avortement par 100 grossesses, il atteint 27,6 au Québec, dont presque 40 % dans la région de Montréal. Chez les adolescentes de 14 à 17 ans, le taux d’avortements provoqués par grossesse atteint 75,1 pour 100 accouchements et, chez celles de 18-19 ans, 61,6.
Violence
Plus de femmes que d’hommes sont victimes d’actes criminels. On constate malheureusement que la violence conjugale constitue la principale menace des femmes. Au Québec, 54 % de toutes les femmes adultes victimes d’actes criminels le sont dans un contexte conjugal. En 2006, 14 923 femmes et 2 920 hommes ont signalé avoir été victimes de violence conjugale au Québec, ce qui correspond à un taux de victimisation de 437,7 femmes et de 88,8 hommes pour 100 000 habitants. Les jeunes filles de moins de 18 ans, quant à elles, sont très touchées par les agressions sexuelles. Elles représentent en effet 79,7 % des femmes victimes de ces actes.
Conciliation des obligations professionnelles et personnelles
Dans toutes les régions du Québec, les femmes assument très majoritairement les soins des personnes aînées, de même que ceux des enfants et les tâches ménagères. La création de services de garde à coût réduit, du congé parental ainsi que de congés de paternité réservés aux pères semble avoir favorisé l’augmentation du taux de natalité. Depuis 2005, le taux de natalité a augmenté plutôt régulièrement au Québec, donnant à croire que le partage des responsabilités semble donc jouer un rôle dans la décision ou non d’avoir un enfant.
Politique
Dans la sphère politique, la présence des femmes dans les lieux décisionnels s’est accrue au cours de la dernière décennie. Toutefois, les femmes demeurent souvent minoritaires dans les différents paliers de gouvernement. Par exemple, au municipal, en 2009, 175 femmes sont mairesses dans les 1 100 municipalités du Québec, ce qui représente 15,9 % des maires. De même, 2 009 femmes siègent comme conseillères municipales (28,9 %) sur les 6 952 postes à travers le Québec.
« Force est de constater que l’égalité n’est pas atteinte pour les femmes au Québec, a déclaré Mme Pelchat. Les disparités ne se corrigent que lentement et les efforts doivent être poursuivis. Les instances régionales, au cœur du développement, doivent prendre en compte la réalité des femmes et des hommes. Des outils tels que l’analyse différenciée selon les sexes s’avèrent essentiels à la compréhension des facteurs d’inégalité et à la mise en place de solutions appropriées. »
Vous pouvez consulter le portrait statistique national complet ainsi que les 19 portraits régionaux sur le nouveau site Internet du Conseil au www.placealegalite.gouv.qc.ca.
Pour information : Béatrice Farand
Attachée de presse
Conseil du statut de la femme
Téléphone : 418 643-4326, poste 245
Profil d’organisation
Le Conseil du statut de la femme est un organisme gouvernemental de consultation et d’études qui veille, depuis 1973, à promouvoir et à défendre les droits et les intérêts des Québécoises.
Dans un objectif d’atteinte de l’égalité entre les femmes et les hommes, le Conseil du statut de la femme :
• Conseille la ministre et le gouvernement du Québec sur tout sujet lié à l’égalité et au respect des droits et du statut de la femme.
• Fournit de l’information pertinente aux femmes et au public.
Le Conseil est présidé par Mme Christiane Pelchat qui est appuyée par dix-sept autres membres représentatives de divers milieux de la société québécoise.