Marche Amun : des femmes marchent 500 km pour dénoncer les injustices de la Loi sur les Indiens

Marche Amun : des femmes marchent 500 km pour dénoncer les injustices de la Loi sur les Indiens


Communiqué

WENDAKE, QC, le 4 mai /CNW Telbec/ – Wendake est aujourd’hui le point de rassemblement du coup d’envoi de la Marche AMUN (500 km de Wendake à la colline parlementaire à Ottawa) visant à poursuivre la lutte entreprise par Sharon McIvor d’interpeller le gouvernement canadien pour qu’il corrige toutes formes de discrimination incluses à la Loi sur les Indiens. Rappelons que le gouvernement du Canada a présenté le projet de loi C-3 visant à renforcer l’équité des sexes dans les dispositions de la Loi sur les Indiens. Ce projet de loi n’envisage qu’une correction partielle des aspects discriminatoires des règles d’inscription au registre des Indiens.

De nombreux marcheurs et marcheuses autochtones, notamment les instigatrices Michèle Audette et Viviane Michel, ont amorcé le périple qui prendra fin par un grand rassemblement devant le Parlement canadien le 1er juin prochain. Le message sera livré au premier ministre Harper ainsi qu’au ministre des Affaires Indiennes, Chuck Strahl, de mettre fin, une fois pour toutes, aux injustices inacceptables dont sont victimes des milliers de familles autochtones.

Le Grand Chef de la Nation huronne-wendat, M. Konrad Sioui est fier de constater la mobilisation positive entourant l’initiative des deux marcheuses. « Après 133 ans de la Loi, il est aberrant de constater qu’en 2010, nous devons nous battre pour faire valoir au gouvernement canadien qu’il discrimine littéralement nos mères, nos sœurs et nos familles. Il faut que la discrimination, sous toutes ses formes, soit chose du passé. »

La Marche reçoit l’appui de plusieurs organisations sans but lucratif dont Femmes Autochtones du Québec, la Fédération des Femmes du Québec, Aministie internationale Canada francophone, l’Association des femmes autochtones du Canada et la Maison communautaire Missinak, une maison d’hébergement pour les femmes autochtones en difficulté. « Dès le départ il a été clair que Missinak appuierait un tel projet, car nous travaillons déjà avec une approche de sensibilisation de la population allochtone sur les conséquences néfastes de la Loi sur les Indiens dans nos populations. La Marche Amun donnera une voix à toutes celles que l’Histoire a ignorées jusqu’ici et nous sommes très fières de soutenir les efforts pour la justice » indique la responsable pour la liaison des groupes de la Marche, Mme Caroline Tremblay.

Notons que les femmes autochtones continuent de subir de la discrimination dans des domaines tels que le partage des biens matrimoniaux, l’obligation de divulguer le nom du père à la naissance d’un enfant, le droit d’appartenance à une bande, ainsi que le droit au statut indien pour elles et leurs enfants. Mme Michèle Audette précise que : « Rien n’empêche le Parlement canadien de corriger complètement les aspects discriminatoires des règles d’inscription au registre des Indiens. Nous marcherons pour sensibiliser et éduquer le peuple québécois et le reste du Canada sur ces injustices qui nous stigmatisent depuis près d’un siècle et demi ».

Plusieurs villes et groupes accueilleront le passage des marcheurs et des marcheuses. Des arrêts sont prévus notamment à Donnaconna, Trois-Rivières et Montréal ainsi qu’au bureau du Ministère des Affaires Indiennes à Gatineau. Il faut consulter la page Facebook de la Marche AMUN pour connaître l’horaire, l’itinéraire et le mode d’inscription.

[Source : http://www.amnistie.ca/content/view/14448/254/]