Une loi pour protéger l'accès universel au système de santé appuyée par le Réseau québécois d'action pour la santé des femmes

Une loi pour protéger l'accès universel au système de santé appuyée par le Réseau québécois d'action pour la santé des femmes


Communiqué

Montréal, le 14 mai 2010 – Le Réseau québécois d’action pour la santé des femmes (RQASF) qui travaille sur les impacts de la tarification et de la privatisation du système de santé depuis de nombreuses années, appuie le projet de loi 395 Loi encadrant l’accessibilité et l’universalité des services de santé au Québec, présenté par le député de Mercier, M. Amir Khadir, le 27 avril dernier.

Dépôt du projet de loi nécessaire
Le dépôt de ce projet de loi est nécessaire. Il permettra un débat public, débat qui n’a pas eu lieu malgré le fait que 72 % des Québécoises et Québécois soient opposés au ticket modérateur¹. S’il était adopté comme loi, ce projet de loi garantirait que toute personne ait accès aux services de santé selon ses besoins et non selon sa capacité de payer.

La santé se conjugue au féminin
« Tout ce qui touche au système de santé atteint directement la santé des femmes. Ce sont deux vases communicants; lorsque l’on affaiblit l’un, on affaiblit automatiquement l’autre » mentionne Lydya Assayag, directrice du RQASF. Ce sont les femmes qui majoritairement prennent soin de la santé de leurs enfants et de leurs proches. Elles sont aussi les principales usagères des services, notamment en raison de leur santé sexuelle et reproductive. Étant aussi les plus pauvres, elles sont plus susceptibles d’être en mauvaise santé.

Taxation discriminatoire
L’instauration d’un ticket modérateur est discriminatoire envers les femmes. Elle compromet systématiquement leur accès aux soins, tant pour elles‐mêmes que pour leurs proches. De plus, s’il faut débourser des frais pour avoir accès à des services, les femmes vont prioriser la santé de leurs proches avant la leur. « Dans ces circonstances, il est raisonnable de prévoir que leur santé va se détériorer » mentionne encore Lydya Assayag.

La plus grande conscription des femmes depuis la Deuxième Guerre mondiale
Le budget gouvernemental déposé par le ministre des Finances, M. Raymond Bachand, le 30 mars 2010 constitue le dernier coup de butoir à une longue déclaration de guerre faite aux femmes. « Les différents virages dans la santé et les services sociaux auront signifié la plus grande conscription des femmes depuis la Deuxième Guerre ». Elles sont enrôlées de force comme proches aidantes, travailleuses bénévoles ou sous payées dans des organismes communautaires. « Maman providence » a remplacé l’État providence.

¹Selon un sondage réalisé auprès de 1001 répondants par Léger Marketing, publié dans l’édition du Devoir du 10 mai 2010