Réforme du mode de scrutin - Cent organisations et un million de personnes veulent que le gouvernement agisse
Communiqué
MONTRÉAL, le 31 mai /CNW Telbec/ - Dans le cadre de la campagne Urgence démocratique, plusieurs personnalités publiques des milieux politique, syndical et citoyen se sont jointes ce matin au Mouvement pour une démocratie nouvelle (MDN) pour rappeler le gouvernement du Québec à l'ordre quant à ses engagements à réformer le mode de scrutin. Il y a déjà 4 ans, le 31 mai 2006, la Commission spéciale sur la loi électorale déposait son rapport qui aurait du être suivi par un projet de loi proposant une réforme du mode de scrutin.
Un projet de loi doit être déposé et adopté durant l'année 2010 pour que les prochaines élections se fassent avec un nouveau mode de scrutin, jusqu'à 24 mois étant nécessaires au Directeur général des élections pour procéder à la mise en place d'un nouveau système. Selon la présidente du MDN, le désintérêt et le cynisme de la population envers la politique devrait sonner l'alarme au gouvernement et aux partis politiques "Il faut poser un geste concret pour redonner confiance aux citoyennes et citoyens, il faut que leur volonté soit respectée et c'est impossible sans un mode de scrutin à finalité proportionnelle. Il n'est pas question d'attendre aux élections de 2017-2018 pour avoir droit au respect." a déclaré Mercédez Roberge.
Le co-fondateur de l'action démocratique du Québec Jean Allaire, Gérald Larose, professeur à l'École de travail social de l'UQÀM et militant syndical bien connu, Alexa Conradi présidente de la Fédération des femmes du Québec, Francis Lagacé, 2eme vice président du Conseil central Montréal-Métropolitain de la CSN ainsi que Alexandre Lavallée représentant la Table ronde des organismes volontaires d'éducation populaire de l'Estrie participaient ce matin à une conférence de presse lors de laquelle ils ont dénoncé l'inaction du gouvernement dans le dossier "Cette inaction aura des conséquences importantes pour les prochaines élections. Il y aura évidemment encore beaucoup de votes perdus par abstention, un grand nombre de citoyens ayant la conviction que leur vote ne servira à rien" a notamment affirmé Jean Allaire.
Rappelons que le MDN a envoyé une lettre, le 16 mai dernier, dans laquelle il enjoignait chacun des partis siégeant à l'Assemblée Nationale à agir afin de respecter leurs engagements à réformer le mode de scrutin québécois. Seul Québec Solidaire a répondu aux demandes du MDN par une action concrète en interpellant officiellement le ministre Dutil responsable du dossier, le 21 mai dernier à l'Assemblée Nationale, et en présentant un projet de mode de scrutin mixte compensatoire à redistribution régionale. "Nous félicitons QS pour avoir respecté ses engagements, ainsi que les vœux de ses propres membres. Ce faisant, il a respecté la population. Nous saluons son esprit d'initiative et nous l'invitons à poursuivre." a commenté Mercédez Roberge.
Aucune réponse n'a été reçue de la part du Parti Québécois et le bureau du Premier Ministre du Québec s'est contenté d'envoyer un accusé de réception. Les deux partis se sont pourtant maintes fois engagés à réformer le mode de scrutin québécois. Le Parti Québécois l'a inscrit dans ses plateformes de 1976 et 1994 et la proposition y apparaît toujours. Jean Charest s'était de son côté officiellement engagé à réformer le mode de scrutin lors de son discours du trône du 3 juin 2003 et l'a réitéré dans celui de 2006. L'ADQ a répondu par une lettre dans laquelle Gérard Deltell propose une nouvelle consultation, un "forum" sur la carte électorale, le mode de scrutin et des élections à date fixe. "Cette réponse est insatisfaisante pour le MDN, des consultations il y en a eu plusieurs depuis 1983, des propositions ont déjà été soumises et des milliers de Québécoises et de Québécois se sont déjà prononcés. Le temps est à l'action, il n'est plus à la consultation." a poursuivi la présidente du MDN.
Des dizaines d'autres personnalités publiques et une centaine d'organisations représentant plus d'un million de personnes ont également donné leur appui à cette campagne depuis décembre 2009. "Il est faux de prétendre que le Québec n'est pas prêt pour une telle réforme, les études et travaux du passé de même que les appuis recueillis actuellement le confirment" a conclu Mercédez Roberge. Alexandre Lavallée, le représentant de la TROVEP-Estrie a ajouté que contrairement à ce qui est souvent véhiculé par le gouvernement pour justifier son inaction, "Il est tout à fait possible de conserver le poids politique des régions dans un système à finalité proportionnelle. Les gens des régions sont favorables à un changement de mode de scrutin, car ils ont eux aussi, droit au respect de leurs votes." 70 organismes locaux et régionaux des quatre coins du Québec font effectivement partie des appuis reçus par le MDN dans le cadre de sa présente campagne.
Toutes les intervenantes et tous les intervenants qui participaient à cette conférence de presse partagent le sentiment d'urgence exprimé par Mme Roberge et exhortent le gouvernement à mettre ses promesses à exécution et déposer un projet de loi pour réformer notre mode de scrutin. Le MDN a également invité la population à demander par téléphone, fax ou courriel) au gouvernement de passer à l'action et de répondre à l'urgence démocratique.