La Fédération des cégeps veut élargir l'accès des adultes au collégial

La Fédération des cégeps veut élargir l'accès des adultes au collégial

Parmi les dossiers prioritaires de la Fédération des cégeps pour la prochaine année, on retrouve celui de "l'offre de formation collégiale aux besoins du Québec en main-d'œuvre qualifiée". La Fédération considère que le taux de participation de la main-d'œuvre québécoise à des activités de formation liées à l'emploi est encore trop peu élevé - 28,2 % des personnes de 25 à 64 ans au Québec alors que la moyenne canadienne s'élève à 36 %.

Selon les données de la Fédération pour 2008, environ 23 618 adultes étaient inscrits au secteur de la formation continue au cégep, soit 12 762 à temps plein et 10 856 à temps partiel.

Communiqués :

> La Fédération des cégeps présente ses priorités pour 2010-2011
> Nouvelle hausse du nombre d'étudiants au cégep

 

Communiqué

LA FÉDÉRATION DES CÉGEPS PRÉSENTE SES PRIORITÉS POUR 2010-2011

MONTRÉAL, le 25 août /CNW Telbec/ - Alors que les cours débutent cette semaine dans la grande majorité des collèges, la Fédération des cégeps a présenté ses priorités pour 2010-2011. La rentrée collégiale est marquée cette année par l'arrivée des premiers élèves issus du renouveau pédagogique au secondaire, dont les cégeps attendent qu'ils soient mieux préparés aux études supérieures. Les collèges suivront donc avec attention le cheminement scolaire de cette première cohorte en 2010-2011, et des suivantes au cours des prochaines années.

Par ailleurs, une nouvelle ministre, Mme Line Beauchamp, vient tout juste d'être nommée à la tête du ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport, et la Fédération des cégeps voudra la rencontrer d'ici la rentrée parlementaire en vue d'échanger avec elle sur les dossiers prioritaires du réseau collégial.

Retarder l'adoption du projet de loi sur la gouvernance des cégeps

Parmi ces dossiers de toute première importance pour la Fédération figure le projet de loi 44 sur la gouvernance des cégeps, qui a été déposé à l'Assemblée nationale en 2009 en même temps que le projet de loi 38 sur la gouvernance des universités. Rappelons que ces deux projets de loi sont issus de la volonté gouvernementale de resserrer les règles à la suite de la perte financière de près de 400 M$ à l'UQÀM.

Or la Fédération constate avec inquiétude que le cheminement législatif du projet de loi sur la gouvernance des cégeps est déjà fort avancé, alors que le projet de loi sur la gouvernance des universités n'a même pas encore franchi l'étape préalable de l'adoption du principe.

« Il serait aberrant de se trouver dans la situation où les cégeps seraient soumis à une loi sur la gouvernance tandis que les universités en seraient dispensées, alors même que les nouvelles mesures législatives ont été déclenchées par une perte financière importante dans un établissement universitaire, soulignée par le Vérificateur général du Québec », a affirmé M. Gaëtan Boucher, président-directeur général de la Fédération des cégeps. Les deux projets de loi doivent impérativement être adoptés en même temps - un engagement que la précédente ministre avait d'ailleurs formulé à deux occasions. La Fédération demande par conséquent à la nouvelle ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport de retarder l'adoption du projet de loi sur la gouvernance des cégeps jusqu'à ce que le projet de loi sur la gouvernance des universités soit parvenu à la même étape législative.

Élargir l'accès des adultes au collégial

Lors de la Rencontre des partenaires de l'éducation, dont l'annonce a été faite par le gouvernement dans son dernier budget et qui doit avoir lieu cet automne, la Fédération des cégeps mettra de l'avant des pistes d'action pour mieux arrimer l'offre de formation collégiale aux besoins du Québec en main-d'œuvre qualifiée. Elle proposera notamment des solutions pour exploiter davantage le potentiel de la formation continue collégiale, dont l'accès est encore trop souvent entravé. Quelque 23 000 adultes fréquentent les collèges québécois alors qu'en Ontario, par exemple, près de 290 000 adultes suivent une formation collégiale.

Devant le taux de participation encore trop peu élevé de la main-d'œuvre québécoise à des activités de formation liées à l'emploi - 28,2 % des personnes de 25 à 64 ans au Québec alors que la moyenne canadienne s'élève à 36 % -, les directions de la formation continue et des services aux entreprises des 48 cégeps, réunies au sein de la Fédération, se sont mobilisées pour lancer au printemps dernier la campagne de promotion Mon retour au cégep. Cette initiative, qui vise principalement à informer les Québécois et les Québécoises que le cégep, c'est aussi pour les adultes, se poursuivra tout au long de l'année.

Non à l'application de la loi 101 au cégep

Par ailleurs, en vue du débat sur l'application de la loi 101 au cégep qui aura cours au Parti Québécois d'ici son congrès national du printemps prochain, la Fédération des cégeps voudra réaffirmer sa vive opposition à cette hypothèse. La proportion d'allophones et de francophones qui fréquentent le collège anglophone, stable depuis 10 ans, représente environ 8 % de la population étudiante collégiale, soit moins de 14 500 personnes en 2008. Vouloir changer la loi sur la base de ces données apparaît pour le moins excessif. En outre, une telle mesure est contraire à la nature même de l'enseignement supérieur et à la liberté de choix qui doit prévaloir à un niveau d'études postobligatoires.

Revoir le modèle d'assurance qualité

Au cours de l'automne, la Fédération présentera à la nouvelle ministre les conclusions de ses travaux sur les modèles d'assurance qualité en enseignement supérieur qui sont mis en œuvre en Amérique du Nord et en Europe. Les cégeps sont d'accord avec la reddition de comptes et l'imputabilité mais ils estiment que le moment est venu de faire le point en profondeur sur leur modèle d'assurance qualité. Cette mise au point est d'autant plus nécessaire que les dispositions du projet de loi 44 sur la gouvernance des cégeps viennent renforcer encore la reddition de comptes et que certaines d'entre elles dédoublent des obligations déjà imposées aux cégeps par la Commission d'évaluation de l'enseignement collégial (CEEC). De plus, le changement imminent à la présidence de cet organisme offre une occasion privilégiée de revoir son mandat et ses modèles d'intervention.