Semaine nationale d'action pour l'éducation des Premières Nations à Ottawa

Semaine nationale d'action pour l'éducation des Premières Nations à Ottawa

Communiqué

Les Premières Nations se mobilisent pour une meilleure éducation

OTTAWA, le 20 sept. /CNW Telbec/ - Bien des chefs et membres de Premières Nations du Québec prennent part à la Semaine nationale d'action pour l'éducation des Premières Nations pour dénoncer l'attitude scandaleuse du gouvernement fédéral en matière d'éducation des Premières Nations. « En conservant un système axé sur des valeurs colonisatrices, le gouvernement conservateur maintient nos enfants et nos communautés dans une situation inéquitable qui est honteuse pour la société canadienne », a déclaré le chef de l'Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador (APNQL), Ghislain Picard.

Le chef Picard et plusieurs de ses homologues du Québec, de l'Ontario et d'autres régions du Canada entreprennent une semaine remplie d'actions pour dénoncer la discrimination dont sont victimes les enfants des Premières Nations dans le domaine de l'éducation. Cette discrimination se traduit, notamment, par le sous-financement de l'éducation primaire et secondaire des écoles des Premières Nations. Les chefs dénoncent également la menace du gouvernement fédéral de mettre fin au Programme d'aide aux étudiants de niveau postsecondaire. Au Québec, des membres de différentes communautés, notamment des élèves et des parents d'élèves, entreprendront des actions, comme l'envoi de correspondances au gouvernement fédéral, la tenue d'activités de sensibilisation, la distribution de dépliants d'information, l'envoi de communiqués pour les presses régionales ainsi qu'une marche entre la communauté de Kitigan Zibi et la Parlement d'Ottawa, dans le but d'amener le gouvernement fédéral à réagir et à accorder toute l'importance nécessaire au dossier de l'éducation des Premières Nations. Enfin, pour clore cette Semaine nationale d'action pour l'éducation des Premières Nations, des communautés et des organisations des Premières Nations formeront un grand rassemblement, le 23 septembre, sur la Colline du Parlement.

Le 21 septembre, les chefs seront au Parlement afin de rencontrer des parlementaires, des sénateurs et des membres du personnel politique dans le but de leur présenter leur vision de l'éducation et de débattre des enjeux liés à l'avenir des Premières Nations. « Le temps est venu d'aller au-delà de la Loi sur les Indiens et d'établir une nouvelle relation avec le Canada qui doit être empreinte de respect mutuel plutôt que de colonialisme », précise le chef Picard.

En plus des activités qui se dérouleront à Ottawa et dans différentes communautés du Québec, on prévoit des actions semblables dans d'autres régions du Canada.

Écoles sous-financées

« Nos écoles tentent de survivre avec une formule de financement désuète et inchangée depuis vingt ans. Cela est inacceptable et intolérable », explique, pour sa part, la directrice générale du Conseil en Éducation des Premières Nations (CEPN), Lise Bastien.

Élaborée en 1988, la formule de financement des Premières Nations est discriminatoire puisqu'elle engendre un écart considérable entre le financement que le gouvernement fédéral accorde aux écoles des Premières Nations et celui que le gouvernement provincial accorde aux écoles du réseau scolaire québécois. Cette formule ignore, entre autres, les coûts suivants :

  • Les coûts associés à l'intégration de la technologie dans les écoles.
  • Les coûts associés à l'exploitation des bibliothèques dans les écoles.
  • Les coûts associés à la formation professionnelle.
  • Les coûts associés à des activités parascolaires de sports et de loisirs.
  • Les coûts associés au suivi des réformes provinciales, lesquelles ont des effets considérables sur le curriculum, les heures d'enseignement et les mesures de soutien, comme l'aide aux devoirs.

De plus, le financement des écoles des Premières Nations n'a pas été indexé depuis 1996.

Contrairement aux provinces qui investissent depuis bien des années dans des systèmes de gestion modernes pour leurs écoles, le gouvernement fédéral néglige ce besoin essentiel. Pourtant, cela ne l'empêche pas d'accuser les Premières Nations de ne pas disposer de certaines données que seuls de tels outils de gestion rendent accessibles. « En refusant aux Premières Nations les moyens d'accéder à une éducation de qualité, le gouvernement du Canada ferme volontairement les portes de leur avenir », soutient Lise Bastien.

Menaces de coupes dans l'aide postsecondaire

Enfin, le gouvernement fédéral annonçait récemment son intention de mettre fin au Programme d'aide aux étudiants de niveau postsecondaire. Cette aide permet à de nombreux jeunes des Premières Nations de faire des études collégiales et universitaires et d'améliorer ainsi leurs conditions socioéconomiques et celles de leur famille. « Cette menace repose sur une position idéologique contraire au bon jugement », s'indigne madame Bastien.

 

[Source : http://www.newswire.ca/fr/releases/archive/September2010/20/c3034.html]