Légaliser la prostitution n’est pas la solution - Un rapport sur la Suède le confirme
Un article de Julie Bindel, The Guardian, traduit par Marie Savoie
(...) Un rapport sur la situation en Suède, où l’achat de “services sexuels” est prohibé depuis 1999, (Förbud mot köp av sexuell tjänst : en utvärdering 1999-2008 Prohibition of the Purchase of a Sexual Service : an Evaluation 1999-2008)*, vient de paraître. Il évalue les retombées de la loi adoptée il y a onze ans, qui criminalise le fait de payer ou de tenter de payer pour des “services sexuels”. Ses auteur-es concluent que cette loi a eu des effets essentiellement favorables sur tous les intéressé-es (à l’exception, bien sûr, des proxénètes, des trafiquants et des clients). Espérons que cela fera taire ceux qui n’ont cessé de prétendre depuis dix ans que cette loi nuit aux personnes prostituées et à l’ensemble de la société.
Le rapport publié aujourd’hui (NDLR : 2 juillet 2010) fait suite à une évaluation approfondie de la loi suédoise, effectuée par une commission indépendante nommée par le gouvernement et présidée par le chancelier de justice (l’un des plus importants hauts fonctionnaires de l’État, en Suède). Il en ressort que la loi criminalisant la demande de “services sexuels” s’est avérée un franc succès. Le rapport conclut que, depuis l’entrée en vigueur de la loi en 1999, le nombre de prostituées de rue a diminué de moitié, alors que dans des pays voisins comme le Danemark et la Norvège, il a grimpé en flèche. De plus, rien n’indique que la prostitution exercée ailleurs que dans la rue se soit accrue. Enfin, même si la prostitution a sensiblement augmenté dans les pays voisins au cours des 10 dernières années, on ne note pas d’augmentation comparable en Suède.
Les annonces de services de prostitution sur Internet se sont multipliées en Suède comme ailleurs, ce qui, selon les auteurs du rapport, ne serait pas attribuable à la loi mais plutôt à l’évolution générale des technologies d’Internet. Là encore, on trouve beaucoup plus d’annonces publicitaires de ce genre dans les pays voisins de la Suède. La commission s’est aussi penchée sur les cas de contrainte et de mauvais traitements dans l’industrie et a conclu que, contrairement à l’avis de Schaffauser et d’autres, la criminalisation des clients ne pousse pas les femmes vers des proxénètes.
Après avoir entendu les témoignages de femmes prostituées et ex-prostituées, de travailleurs sociaux, de policiers et d’autres personnes directement concernées par la prostitution, la commission a conclu que la loi faisait obstacle à l’établissement de trafiquants et de proxénètes en Suède et qu’elle avait entraîné une diminution de la criminalité organisée.
Jouissant d’un fort appui dans la population suédoise, la loi a fait évoluer les mentalités et elle a un effet dissuasif sur les clients potentiels. D’après une étude, seulement 8 % des hommes suédois avaient payé pour des “services sexuels” en 2008, comparativement à 13,6 % avant l’entrée en vigueur de la loi. (...).
> Lire l'article intégral
[Source : Sisyphe.org, le 29 septembre 2010]
(...) Un rapport sur la situation en Suède, où l’achat de “services sexuels” est prohibé depuis 1999, (Förbud mot köp av sexuell tjänst : en utvärdering 1999-2008 Prohibition of the Purchase of a Sexual Service : an Evaluation 1999-2008)*, vient de paraître. Il évalue les retombées de la loi adoptée il y a onze ans, qui criminalise le fait de payer ou de tenter de payer pour des “services sexuels”. Ses auteur-es concluent que cette loi a eu des effets essentiellement favorables sur tous les intéressé-es (à l’exception, bien sûr, des proxénètes, des trafiquants et des clients). Espérons que cela fera taire ceux qui n’ont cessé de prétendre depuis dix ans que cette loi nuit aux personnes prostituées et à l’ensemble de la société.
Le rapport publié aujourd’hui (NDLR : 2 juillet 2010) fait suite à une évaluation approfondie de la loi suédoise, effectuée par une commission indépendante nommée par le gouvernement et présidée par le chancelier de justice (l’un des plus importants hauts fonctionnaires de l’État, en Suède). Il en ressort que la loi criminalisant la demande de “services sexuels” s’est avérée un franc succès. Le rapport conclut que, depuis l’entrée en vigueur de la loi en 1999, le nombre de prostituées de rue a diminué de moitié, alors que dans des pays voisins comme le Danemark et la Norvège, il a grimpé en flèche. De plus, rien n’indique que la prostitution exercée ailleurs que dans la rue se soit accrue. Enfin, même si la prostitution a sensiblement augmenté dans les pays voisins au cours des 10 dernières années, on ne note pas d’augmentation comparable en Suède.
Les annonces de services de prostitution sur Internet se sont multipliées en Suède comme ailleurs, ce qui, selon les auteurs du rapport, ne serait pas attribuable à la loi mais plutôt à l’évolution générale des technologies d’Internet. Là encore, on trouve beaucoup plus d’annonces publicitaires de ce genre dans les pays voisins de la Suède. La commission s’est aussi penchée sur les cas de contrainte et de mauvais traitements dans l’industrie et a conclu que, contrairement à l’avis de Schaffauser et d’autres, la criminalisation des clients ne pousse pas les femmes vers des proxénètes.
Après avoir entendu les témoignages de femmes prostituées et ex-prostituées, de travailleurs sociaux, de policiers et d’autres personnes directement concernées par la prostitution, la commission a conclu que la loi faisait obstacle à l’établissement de trafiquants et de proxénètes en Suède et qu’elle avait entraîné une diminution de la criminalité organisée.
Jouissant d’un fort appui dans la population suédoise, la loi a fait évoluer les mentalités et elle a un effet dissuasif sur les clients potentiels. D’après une étude, seulement 8 % des hommes suédois avaient payé pour des “services sexuels” en 2008, comparativement à 13,6 % avant l’entrée en vigueur de la loi. (...).
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[Source : Sisyphe.org, le 29 septembre 2010]