Petites subventions, grands changements pour les femmes rurales

Petites subventions, grands changements pour les femmes rurales

À partir de l'article de Jennifer Radloff pour l'Association pour le progrès des communications (APC

L’accès aux nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC) touche autant les hommes que les femmes qui vivent dans des régions éloignées. [...] Mais pour les femmes qui vivent en milieu rural, l’accès aux TIC permet de surmonter les nombreux obstacles liés non seulement à l’endroit où elles habitent mais également à des facteurs sexospécifiques.

Parmi les obstacles:
  • Les femmes jouent un rôle essentiel dans l’économie agricole, les longues heures de travail laissent peu de temps pour se familiariser avec les nouvelles technologies.
  • Les femmes ne peuvent pas migrer aussi facilement que les hommes vers les villes où la formation aux nouvelles technologies est plus facile à obtenir.
  • Les filles et les femmes ont généralement un niveau d’instruction inférieur et ne sont pas encouragées à faire des études, en particulier dans les domaines techniques.
  • Les différents éléments des TIC – logiciels, claviers, information en ligne et ressources de formation – n’existent pas dans les langues locales.
  • Même la radio (et de plus en plus le téléphone mobile), sans doute un des moyens de communication les plus présents dans de nombreuses régions rurales, est souvent inaccessible aux femmes.
Tout cela finit par créer des obstacles nombreux et considérables qui limitent la capacité des femmes rurales à exploiter les nouvelles technologies dans leur vie quotidienne et à consulter des informations vitales diffusées par les TIC : des informations susceptibles d’influer sur la production agricole, la fluctuation des prix, les pensions et les allocations familiales, l’accès aux nouvelles sur les changements politiques pouvant les toucher directement, ainsi que les services de santé et de soutien. [...]

Les responsables des programmes de développement qui visent la sécurité agricole et alimentaire se sont rendu compte il y a déjà longtemps que la centralisation des TIC offre un potentiel énorme d’amélioration des modes de subsistance ruraux. Ils se sont également rendu compte que leur succès repose sur une conception et une mise en oeuvre des projets sensibles au genre. [...]

Le programme de petites subventions pour le Genre, l’agriculture, le développement rural et la société de l’information (GenARDIS) a été lancé en 2002 pour participer à la prise en charge des questions de genre liées à l’application des technologies de l’information et de la communication pour le développement agricole et rural dans les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique. [...]

Parmi les succès
  • Les récipiendaires ont aidé des femmes sourdes en Éthiopie à produire leur propre revenu grâce à la photographie numérique et a permis à des mères rurales d’apporter un revenu supplémentaire à leur famille parce qu’elles peuvent vendre à des acheteurs en dehors de leur village.
  • Dans certains régions, les petites productrices ne sont plus exploitées par les intermédiaires car elles peuvent obtenir un juste prix pour leurs produits en envoyant un simple SMS.
  • Des productrices du Cameroun ont pu acheter de nouveaux outils mieux adaptés grâce à une hausse de leurs revenus et la capacité d’appeler en ville pour commander les produits. 
  • Et compte tenu du problème endémique de la violence faite aux femmes et aux filles, le recours aux TIC pour combattre ce fléau avantage les femmes et finalement les familles et les communautés.

« Dans tous les projets financés par le programme GenARDIS, les TIC ne sont qu’un moyen — encore qu’il s’agisse d’un moyen fort puissant — justifié par la fin, et non une fin en soi. L’accès à l’information est l’outil qui permet aux femmes d’envisager de faire de petits progrès dans la vie de tous les jours et des pas de géant au fil du temps. »

[Source : http://genardis.apcwomen.org/fr/node/157/ ]