Nouvelle initiative mondiale pour rendre les villes plus sécuritaires pour les femmes

Nouvelle initiative mondiale pour rendre les villes plus sécuritaires pour les femmes

Communiqué de presse

A une époque où les villes continuent de croître, il devient essentiel de faire cesser les menaces contre les femmes et les filles en vue d’assurer le développement et la sûreté des villes. Les villes qui sont sûres pour les femmes et les filles le sont pour tous.

> La violence constitue entre 25% à 30% des crimes urbains, et les femmes sont deux fois plus susceptibles d'être victimes d'agression que les hommes. 

> À São Paulo, au Brésil, une femme est agressée toutes les 15 secondes.

> À Lima, au Pérou, seulement 12%  des femmes interrogées ont déclaré qu'elles pouvaient se déplacer librement sans avoir peur d'une agression.


> Près de 60% des femmes interrogées à Montréal ont déclaré qu'elles avaient peur de marcher seules dans leur quartier la nuit.

Autres faits et chiffres clés (en anglais seulement)

New Delhi — L’UNIFEM (faisant partie d’ONU Femmes) lance aujourd’hui son programme novateur « Des villes sûres » (Safe Cities) dans cinq villes à travers le monde. Chacune d’entre elles mettra à l’épreuve de nouvelles stratégies pour mettre fin aux taux de violence endémiques qui frappent les femmes et les filles dans les zones urbaines.

Un nombre sans précédent de 3,4 milliards de personnes vivent aujourd’hui dans des villes de par le monde. Si les taux de criminalité sont élevés, il est fréquent que les plans municipaux en matière de sécurité et de développement ne tiennent pas compte des menaces spécifiques qui pèsent sur les femmes et les filles. « Des villes sûres » est le premier programme interrégional qui vise à rendre les villes plus sûres pour les femmes et les filles, tout en améliorant la qualité de vie de tous les habitants des villes.

« Tous les jours, les femmes et les adolescentes sont confrontées au harcèlement sexuel et à la violence dans le cadre de leur vie quotidienne — que ce soit dans les rues des villes, les bus et les trains, ou dans leurs propres quartiers » a rappelé Inés Alberdi, Directrice exécutive de l’UNIFEM. « Cela limite leur liberté et leurs droits à l’éducation, au travail, au divertissement et à la participation à la vie politique ».

Inés Alberdi a présenté le Programme « Des villes sûres » au cours de la Troisième conférence internationale sur la sûreté des femmes, qui s’est ouverte ici aujourd’hui. Elle a souligné que la violence contre les femmes dans le cercle privé, comme par exemple au sein du foyer, est de plus en plus reconnue comme une violation des droits de l’homme. Mais la violence contre les femmes dans les espaces publics demeure une question largement négligée.

Le programme « Des villes sûres » se concentrera sur les zones de bidonvilles et sur les habitants urbains les plus pauvres de Quito (Equateur), du Caire (Egypte), de New Delhi (Inde), de Port Moresby (Papouasie Nouvelle-Guinée) et de Kigali (Rwanda). Chaque ville contribuera à élaborer un modèle global pour mettre fin à diverses formes de violence contre les femmes et les filles. Le modèle sera proposé pour adaptation par d’autres villes à travers le monde.

Des lancements distincts du programme auront lieu dans chaque ville. Pour montrer dès maintenant leur soutien à l’arrêt du harcèlement sexuel et de la violence dans les espaces publics, des milliers de personnes se sont rassemblées aujourd’hui sur les cinq sites de lancement afin d’allumer des bougies symbolisant la fin de l’impunité.

Les cinq villes bénéficient d’un appui fort de la part des autorités locales, d’un engagement potentiel de grande portée de la part des groupes de la société civile ainsi que de partenariats avec les agences participant à mettre fin à la violence sexiste et à promouvoir la sécurité de la communauté, la planification et le développement urbain. Elles se sont engagées à effectuer des évaluations rigoureuses qui démontreront ce qui fonctionne le mieux.

Les mesures potentielles peuvent inclure des lois et des politiques plus fermes contre la violence dans les espaces publics ; une formation à l’intention des planificateurs urbains, des groupes de femmes locales et de la police ; des audits spéciaux pour identifier les zones non sûres ; des campagnes médiatiques sur la « tolérance zéro » à l’égard de la violence contre les femmes ; des activités visant à faire participer les communautés locales, les hommes et les adolescents des deux sexes ; et des examens budgétaires du secteur public de manière à ce que les ressources appropriées soient consacrées à rendre les lieux publics sûrs pour les femmes et les filles. Le recueil de données fiables sera un aspect important du programme « Des villes sûres », le manque actuel d’informations fiable et spécifiques sur la violence contre les femmes et les filles dans les espaces publics masquant le problème et entravant l’élaboration de solutions.

Le programme « Des villes sûres » a été inspiré par une initiative lancée avec succès par l’UNIFEM en Amérique latine, qui a débuté par un don expérimental du Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies pour mettre fin à la violence contre les femmes en 2004. Les projets lancés dans sept pays ont permis de renforcer sensiblement la sensibilisation sur la violence urbaine contre les femmes et les filles, et ont permis de transmettre des connaissances sur la manière d’y mettre fin. Cela a encouragé les municipalités à prendre des mesures telles que l’amélioration de l’éclairage dans les rues et la conception de nouveaux plans municipaux de sécurité focalisés sur les femmes et les filles.

Au niveau mondial, le programme « Des villes sûres » contribue à la campagne « Tous UNiS pour mettre fin à la violence contre les femmes » et aux objectifs du Millénaire pour le développement relatifs à l’égalité des sexes et aux droits de plus de 900 millions d’habitants des taudis.