France - Un nouveau rapport sur l'Illettrisme et l'emploi

France - Un nouveau rapport sur l'Illettrisme et l'emploi

« Le Conseil d'orientation pour l'emploi (COE) [France] s'inquiète des conséquences sur l'emploi de l'augmentation des personnes en situation d'illettrisme et recommande de « faire de la lutte contre l'illettrisme une grande cause nationale » afin « d'accélérer » les actions en ce sens.

Dans un rapport « Illettrisme et emploi », adopté en séance plénière mardi 30 novembre 2010, le COE note que « malgré des progrès récents et une implication plus forte des acteurs du marché du travail, le nombre de personnes en situation d'illettrisme s'accroît chaque année ». Il formule dans son rapport 29 propositions pour «construire et mettre en œuvre une véritable politique nationale » contre l'illettrisme, « obstacle » à l'accès à l'emploi mais aussi à la progression professionnelle et au maintien dans l'emploi. »  [Source : http://www.coe.gouv.fr/spip.php?page=publication_detail&id_article=745, vu sur : Actualites du GREF Bretagne, n°151]

 

-> Téléchargez le rapport Illetrisme et emploi (PDF)

 

Présentation du rapport (Extraits de l'introduction) : 

[...] les situations d’illettrisme chez les adultes sont fréquentes. Et, contrairement à bien des idées
reçues, elles sont très nombreuses sur le marché du travail ou dans l’emploi. Les travaux de l’Agence
nationale de lutte contre l’illettrisme (ANLCI) ont montré l’importance du problème : selon l’enquête
Information et Vie quotidienne (IVQ) conduite par l’INSEE en 2004, 9 % des personnes âgées de 18 à
65 ans, soit 3,1 millions de personnes, sont en situation d’illettrisme. Parmi elles, 57% sont en emploi.
Et encore ces chiffres ne portent que sur l’illettrisme au sens strict, c’est-à-dire qu’ils concernent des
personnes qui ont été scolarisées en France. Ils n’incluent donc pas les personnes, pour beaucoup
immigrées, qui savent lire et écrire mais dans une autre langue que le français, ni celles qui n’ont
jamais été scolarisées.

[...]

Pourtant, l’illettrisme n’est pas synonyme d’absence de compétences : la majorité des personnes
illettrées a un emploi et les personnes illettrées peuvent démontrer de grandes compétences dans leur
métier, y compris parfois pour contourner les difficultés qu’elles rencontrent. Mais les emplois ne
requérant jamais de savoirs en lecture et en écriture se raréfient, même parmi les emplois dits « peu
qualifiés », et les exigences du marché du travail vont s’accroître.


Le Conseil d’orientation pour l’emploi a donc jugé indispensable de se saisir cette question. La
maîtrise de la lecture, de l’écriture et du calcul est une condition nécessaire au développement de
l’emploi et de l’activité économique, dans un contexte de concurrence mondiale qui contribue à
accroître les exigences de qualifications.

Dans ce rapport, le Conseil s’est tout d’abord efforcé de faire un point précis de la situation actuelle de l’illettrisme en France (partie 1).

Le Conseil a également souhaité connaître aussi complètement que possible les actions qui sont aujourd’hui menées pour lutter contre l’illettrisme, et notamment les différentes formations qui sont
accessibles aux personnes en emploi ou aux demandeurs d’emploi. Le Conseil salue au passage le
travail de l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme qui œuvre depuis dix ans pour sensibiliser les
acteurs, étendre l’accès aux formations et diffuser les bonnes pratiques (partie 2).

De ce travail de recensement de l’existant, il ressort un enseignement principal : en dépit des efforts
engagés, la lutte contre l’illettrisme n’est pas quantitativement à la hauteur du problème. Malgré des
progrès récents et une implication plus forte des acteurs du marché du travail, le nombre de personnes
en situation d’illettrisme s’accroît chaque année. C’est donc une véritable politique nationale de lutte
contre l’illettrisme que le Conseil appelle de ses vœux, une politique nationale qui mobilise tous les
acteurs susceptibles d’intervenir, qui dispose de moyens en conséquence, et qui parvienne à détecter
toutes les personnes concernées et à augmenter significativement le nombre des formations réalisées.
Le Conseil formule donc un ensemble de propositions pour construire et mettre en œuvre cette
politique nationale (partie 3).