4e phase de la campagne de sensibilisation gouvernementale en matière d’agressions sexuelles
Communiqué
Le message de cette campagne : diriger les victimes vers un système judiciaire débordé !
Le Regroupement québécois des Centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (RQCALACS) s’inquiète du message véhiculé lors de la quatrième phase de la campagne de sensibilisation gouvernementale sur les agressions sexuelles. Le RQCALACS craint que la solution proposée aux victimes n’en soit pas une, en réalité.
« Le processus judiciaire comporte de nombreux obstacles pour les femmes qui choisissent cette voie. Au niveau des services de police, premièrement : les policiers, qui manquent de formation sur les agressions sexuelles, exposent malgré eux les victimes à leurs préjugés. Un autre obstacle - et tout le Québec est au courant - ce sont des procureurs de la Couronne débordés, incapables de consacrer le temps adéquat aux victimes », explique Rosa Pires, porte-parole du RQCALACS. « De plus, nous sommes préoccupées par la baisse significative du taux de rétention des plaintes, qui est passé de 43% en 1999 à 35% en 2008. Le système de justice manque de ressources, et les délais interminables, qui dépassent facilement trois ans, sont un facteur d’abandon important pour les victimes », ajoute Rosa Pires. Il est irresponsable de la part du gouvernement du Québec de promouvoir la dénonciation à la police tout acabit, alors que le système de justice est mal adapté pour répondre aux besoins des victimes d’agression sexuelle, faute de ressources et de formation des policiers, entre autres.
« Nous sommes indignées par le message que l’on véhicule par le biais de la publicité télé de cette campagne », affirme Karine Tremblay, également porte-parole du Regroupement. « Faut-il rappeler que près de 8 victimes sur 10 connaissent leur agresseur. Dans ce contexte, comment porter plainte contre son propre père, son beau-père ou son conjoint? Ce n’est pas facile. Briser le silence est toutefois essentiel pour les victimes d’agression sexuelle, et il est important qu’elles puissent dévoiler leur secret en toute confiance, sans craindre d’être exposée à la police si elles ne l’ont pas choisi», renchérit Karine Tremblay.
Le Regroupement réitère que diverses formes d’aide doivent être offertes et promues, puisque la dénonciation, bien qu’elle demeure une voie à privilégier, ne représente pas la seule option. Le processus judiciaire engendre aussi de grands risques de revictimisation, liés par exemple à l’attitude des différents intervenants. Si jusqu’à 90% des cas d’agression sexuelle ne sont pas déclarés à la police, c’est parce que les obstacles, tout comme les préjugés, demeurent nombreux et ce, tant au sein des corps policiers que dans tout le système judiciaire. Les victimes ne sont pas toujours crues, au contraire. Les agressions à caractère sexuel sont des crimes graves, mais surtout des actes de contrôle et de domination, et ces actes sont malheureusement encore trop souvent banalisés.
Le RQCALACS favorise une approche préventive en matière de violence sexuelle, et croit qu’une réelle concertation entre les organismes et les ministères impliqués est nécessaire pour lutter efficacement contre cette problématique sociale. Si les campagnes de sensibilisation gouvernementales visent vraiment le même objectif, elles ne devraient surtout pas engager les victimes d’agression sexuelle dans la voie de la revictimisation et les priver de liberté de choix.
[Source : http://rqcalacs.qc.ca/public/nouvelles/4_e_phase_de_la_campagne_de_sensibilisation_gouvernementale_en_matiere_d_agressions_sexuelles]
Le message de cette campagne : diriger les victimes vers un système judiciaire débordé !
Le Regroupement québécois des Centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (RQCALACS) s’inquiète du message véhiculé lors de la quatrième phase de la campagne de sensibilisation gouvernementale sur les agressions sexuelles. Le RQCALACS craint que la solution proposée aux victimes n’en soit pas une, en réalité.
« Le processus judiciaire comporte de nombreux obstacles pour les femmes qui choisissent cette voie. Au niveau des services de police, premièrement : les policiers, qui manquent de formation sur les agressions sexuelles, exposent malgré eux les victimes à leurs préjugés. Un autre obstacle - et tout le Québec est au courant - ce sont des procureurs de la Couronne débordés, incapables de consacrer le temps adéquat aux victimes », explique Rosa Pires, porte-parole du RQCALACS. « De plus, nous sommes préoccupées par la baisse significative du taux de rétention des plaintes, qui est passé de 43% en 1999 à 35% en 2008. Le système de justice manque de ressources, et les délais interminables, qui dépassent facilement trois ans, sont un facteur d’abandon important pour les victimes », ajoute Rosa Pires. Il est irresponsable de la part du gouvernement du Québec de promouvoir la dénonciation à la police tout acabit, alors que le système de justice est mal adapté pour répondre aux besoins des victimes d’agression sexuelle, faute de ressources et de formation des policiers, entre autres.
« Nous sommes indignées par le message que l’on véhicule par le biais de la publicité télé de cette campagne », affirme Karine Tremblay, également porte-parole du Regroupement. « Faut-il rappeler que près de 8 victimes sur 10 connaissent leur agresseur. Dans ce contexte, comment porter plainte contre son propre père, son beau-père ou son conjoint? Ce n’est pas facile. Briser le silence est toutefois essentiel pour les victimes d’agression sexuelle, et il est important qu’elles puissent dévoiler leur secret en toute confiance, sans craindre d’être exposée à la police si elles ne l’ont pas choisi», renchérit Karine Tremblay.
Le Regroupement réitère que diverses formes d’aide doivent être offertes et promues, puisque la dénonciation, bien qu’elle demeure une voie à privilégier, ne représente pas la seule option. Le processus judiciaire engendre aussi de grands risques de revictimisation, liés par exemple à l’attitude des différents intervenants. Si jusqu’à 90% des cas d’agression sexuelle ne sont pas déclarés à la police, c’est parce que les obstacles, tout comme les préjugés, demeurent nombreux et ce, tant au sein des corps policiers que dans tout le système judiciaire. Les victimes ne sont pas toujours crues, au contraire. Les agressions à caractère sexuel sont des crimes graves, mais surtout des actes de contrôle et de domination, et ces actes sont malheureusement encore trop souvent banalisés.
Le RQCALACS favorise une approche préventive en matière de violence sexuelle, et croit qu’une réelle concertation entre les organismes et les ministères impliqués est nécessaire pour lutter efficacement contre cette problématique sociale. Si les campagnes de sensibilisation gouvernementales visent vraiment le même objectif, elles ne devraient surtout pas engager les victimes d’agression sexuelle dans la voie de la revictimisation et les priver de liberté de choix.
[Source : http://rqcalacs.qc.ca/public/nouvelles/4_e_phase_de_la_campagne_de_sensibilisation_gouvernementale_en_matiere_d_agressions_sexuelles]