Une carte de l'histoire des femmes au Nouveau-Brunswick

Une carte de l'histoire des femmes au Nouveau-Brunswick


Le Conseil consultatif sur la condition de la femme a lancé une Carte de l’histoire des femmes au Nouveau-Brunswick, une base de données sur internet indiquant les lieux importants pour l'histoire des femmes au Nouveau Brunswick.

Le site donne des détails au sujet de plus de 125 monuments, statues, résidences, usines, écoles, parcs, monuments funéraires et lieux où se trouvaient autrefois des édifices importants.

La présidente du Conseil consultatif, Elsie Hambrook, dit que le Conseil voulait inclure toute représentation physique d’endroits où des événements sont survenus en rapport avec les droits des femmes, où les femmes ont été les auteures de « premières » dans des domaines à majorité masculine, où des organisations féminines ont agi pour provoquer un changement, où des femmes en quête d'aventures et ayant un esprit créateur ont laissé leur marque, et où de nombreuses femmes courageuses et fortes ont fait l'histoire des femmes dans l'ombre, en élevant des enfants, en travaillant contre rémunération, en exploitant une entreprise et en faisant du bénévolat dans leur collectivité.

Mad. Hambrook ajoute que la Carte est le fruit de suggestions fournies en grand nombre par les gens du Nouveau-Brunswick à l’invitation du Conseil consultatif à l’été 2010 de faire connaître des lieux importants à l’histoire des femmes dans la province.

La base de données permet des recherches selon le comté, le nom d’une personne ou d’un groupe et certains mots clefs.  Le site est au www.histoirefemmesnb.ca

« Il y manque des femmes, des groupes et des événements importants parce qu’aucun lieu ne leur est relié.  Nous incitons les sociétés historiques, les instances gouvernementales et les groupes à corriger ces lacunes, » de conclure Mad. Hambrook.

EXEMPLES DU CONTENU DE LA CARTE :

Maison/Centre d’interprétation Molly Kool - À l’entrée du parc national Fundy dès l’été 2011.  Molly Kool (1916-2009) est devenue en 1939 la première femme capitaine de bateau en Amérique du Nord. Elle débute sa carrière comme première lieutenant sur le chaland de son père où elle apprend tout : réparer le moteur, prendre la mer, coudre la toile. Elle étudie aussi la navigation et réussit l’examen de certificat de capitaine, ce qui lui donne le droit de commander un navire à vapeur ou à moteur le long de la côte de l’Amérique du Nord. Molly pilote un chaland pendant cinq ans dans la baie de Fundy avant de déménager au Maine.

Cénotaphe de la Première Guerre mondiale - Devant le palais de justice de Woodstock.  Une femme fait partie de la liste des citoyens de la région qui ont perdu la vie au cours de la Première Guerre mondiale: Anna B. West (1885-1919), une infirmière née à Centreville qui sert avec la Croix Rouge américaine sur le front en Belgique en 1917-1918. Elle décède au début de la trentaine après avoir contracté une méningite, lorsqu'elle travaille comme infirmière en Allemagne avec l'armée américaine d'occupation. Sa pierre tombale se trouve au cimetière United Baptist de Centreville.

Monument des ouvriers de la filature de coton de Milltown - Boulevard Milltown, St. Stephen. La grande sculpture en bronze dévoilée en 2007 rend hommage aux femmes et aux hommes qui ont travaillé à la filature de coton St. Croix entre 1882 et 1957. Elle représente une travailleuse qui tient des fuseaux de fil et un travailleur qui soulève un rouleau de tissus. En 1950, la filature compte environ mille travailleurs, en majorité des femmes. Certains emplois considérés revenir aux femmes sont beaucoup moins bien rémunérés que les postes réservés aux hommes. Deux des premières déléguées aux réunions de la Fédération des travailleurs du N.-B. au cours des années 1920 sont des ouvrières de cette filature. Plus de 200 000 $ ont été donnés par des ouvriers à la retraite, des entreprises, des particuliers et des syndicats en vue de la réalisation de cette sculpture.

Plaque en l’honneur de Daphne Paterson - Ancien terrain d’aviation de Millidgeville.  Daphne Paterson (1905-1982) est la première femme à devenir pilote commerciale au Canada (1929), à devenir pilote de transport aérien (1937) et à pouvoir faire de l’entraînement aérien (1942). Malgré ses qualifications, les autorités aériennes refusent de l'embaucher.

Monument en hommage à Andréa Mailhot - Coin du boulevard Saint Pierre Ouest et de l’allée des Chenard, Caraquet. En 2009, les Femmes acadiennes et francophones de Caraquet (avec l'aide de la Ville de Caraquet et son Comité vert) ont créé un parc en l’honneur d’Andréa Lanteigne Mailhot (1918 2005), en reconnaissance de ses efforts dans les domaines de la santé, de l'éducation, de la culture, des œuvres religieuses et sociales.

Pays de la Sagouine – Bouctouche.  Ce parc thématique donne vie au personnage de la romancière Antonine Maillet, appelé « La Sagouine », de la pièce publiée en 1971.

Maison Whelpley - Carter’s Point, péninsule de Kingston. Eliza Cox Carter (1821-1899), médecin non autorisée, son époux John, capitaine de bateau, et leurs six enfants ont vécu dans cette maison à partir de 1854, peu après leur arrivée de l'Angleterre. Eliza avait étudié la médecine à Edinburgh, mais une femme n'a pas le droit de se présenter à l'examen final. Ses services sont en demande dans la région, où il n’y a pas de médecin sur des kilomètres. Sa réputation comme guérisseuse survit dans les histoires orales et elle a laissé des journaux personnels ainsi qu'un livre de remèdes et de recettes.

Tante Blanche - Pierre tombale dans le Cimetière Saint-Basile ; Musée sur la rue Main, Madawaska, Maine (autrefois faisant partie du N.-B.).  Marguerite-Blanche Thibodeau (1732-1810), dite Tante Blanche, est connue pour sa contribution exceptionnelle auprès des pionniers acadiens de la région de Madawaska dans l’année de famine, 1797. La tradition orale raconte ses exploits, allant de porte en porte demander aux mieux nantis de donner aux plus pauvres et soignant les malades.

Couvent des Filles de Marie de l'Assomption - 10, Place de l’Église, Saint Quentin. Ce lieu historique local marque le rôle important des religieuses de la Congrégation des Filles de Marie de l'Assomption dans le développement de Saint Quentin. Arrivées à Saint Quentin en 1924, elles dirigent les écoles de Saint Quentin jusqu'en 1965. Le couvent sert de résidence aux religieuses de 1952 à 1972.

Pierre tombale et diplôme d’Elizabeth Secord - Pierre tombale dans le cimetière de Blissville Baptist Church ; diplôme médical dans le Musée Currie House, Fredericton Junction.  La première femme médecin autorisée à pratiquer au Nouveau-Brunswick a grandi dans le comté de Sunbury et y a établi son premier bureau. Elizabeth C. Secord (1841-1916) est née Elizabeth Smith dans une famille de neuf enfants. Elle fait connaissance de son futur mari, John Secord, alors qu’elle était enseignante à Norton.  Lorsqu’elle devint veuve au début de la trentaine, cette mère d’un jeune fils décide de devenir médecin. Les écoles de médecine du Canada n’admettent pas les femmes. Elle obtient son diplôme du collège Keokuk à Iowa en 1881 et fait des études au Woman's Hospital Medical College de Chicago et à l’University of Dublin.  Elle fait face à une résistance forte en s’inscrivant à la profession au Nouveau-Brunswick en 1883.

Statue de Malabeam – au bord de la route, Grand-Sault.  Selon la légende, Malabeam ou Malobiannah, une Malécite, est la fille d'un chasseur ayant vécu au cours du XIVe siècle au fort, à Meductic, dans la vallée supérieure du fleuve Saint Jean. Capturée par les éclaireurs d'une expédition guerrière Mohawk, elle sauve le village en conduisant les guerriers dans les eaux meurtrières des chutes.

Œuvre d’art Fais moi une place -  Centre des arts et de la culture, Dieppe. Commandée par le Comité du Nouveau Brunswick pour commémorer la Marche mondiale des femmes 2000, qui a rassemblé à New York et aux Nations Unies des femmes de partout au monde – incluant 139 Néo Brunswickoises – qui veulent faire entendre leur voix contre la violence et la pauvreté. Les femmes du Nouveau Brunswick se rassemblent également devant l'Assemblée législative où elles présentent leurs demandes, ce qui suscite des plans d'action du gouvernement sur la violence à l'égard des femmes et sur l'écart salarial.

Ferme Connell - 47, chemin Nowlanville, Miramichi. La ferme a été construite par Thomas Gorman vers 1860. À la fin de la décennie 1870, Mme Gorman, veuve, y accueilli un refuge pour les pauvres et agit comme sage femme auprès de la communauté, tout en s’occupant de la ferme. Le Répertoire des lieux patrimoniaux du Nouveau Brunswick dit « Elle était un exemple de la force que dégageaient les nombreuses femmes qui devenaient veuves dans les régions rurales du Nouveau Brunswick. » La ferme est également reconnue pour son association avec Frank Dolan et son épouse, Ellen Dolan, une enseignante qui a écrit des articles exposant le point de vue de la femme dans la publication à grande diffusion appelée le United Farmers Guide.

Salle du Codys Women’s Institute - 1, allée Codys, Codys.  L'édifice est désigné lieu du patrimoine provincial pour son architecture d'immeuble communautaire typique de la fin du XIXe siècle et pour son association avec le Women’s Institute.  La salle est construite en 1870 et est utilisé par le Women’s Institute de la région depuis 1927.

Ancien bureau du New Brunswick Native Indian Women’s Council - 65, rue Brunswick, Fredericton.  Le New Brunswick Native Indian Women`s Council a été formé en 1981 lors d'une assemblée générale qui a réunit plus de 200 femmes autochtones. Leur souhait: la création d’un organisme provincial qui pourrait représenter leurs besoins.  Au début des années 1980, grâce largement au financement du Secrétariat d'État, le Conseil a ouvert un bureau dans l'ancien Centre de santé Victoria sur la rue Brunswick à Fredericton et a embauché une conseillère professionnelle en matière d'emploi pour offrir des services aux femmes autochtones. Le Conseil a fait pression pour divers changements, dont l'abrogation de certains articles discriminatoire de la Loi sur les Indiens et la création de la maison de transition Gignoo, pour les femmes Autochtones victimes de violence et leurs enfants.  L’organisme se dissout vers la fin des années 1990 et est remplacée en 2000 par le New Brunswick Aboriginal Women’s Council inc., qui manque toujours de financement stable.