La FCAF s’invite dans la campagne électorale fédérale et s’interroge : le Canada est-il prêt à investir durablement dans sa population adulte active ?
Communiqué
Ottawa, le 19 avril 2011 – La FCAF considère que le développement continu des savoirs et compétences au sein de la population adulte est un des investissements les plus stratégiques que les sociétés d’aujourd’hui puissent faire. Elle souhaite que les candidats à l’élection fédérale réfléchissent eux aussi aux bénéfices économiques et sociaux pour le Canada qui découleraient de cet investissement dans la société canadienne.
« Investir à long terme dans la population adulte, sa capacité d’initiative, son intelligence, voilà le chantier à développer. Normand Lévesque, directeur général de la FCAF explique que le faible taux d’alphabétisme au Canada réduit la capacité des citoyens à bien comprendre les informations qu’ils reçoivent quotidiennement, les plaçant dans des situations économiques et sociales difficiles. Au-delà des personnes, c’est également le dynamisme et la croissance du pays qui sont mis à mal ».
En 2007 déjà, l’enquête de la Banque TD du Canada intitulée ‘‘Ne négligeons pas l’analphabétisme : appel à l’action’’ faisait valoir le lien étroit qui existe entre le revenu d’une personne et son niveau de littératie. Elle mentionnait qu’une hausse du niveau de littératie de 1 % produirait une augmentation de la productivité du travail de 2,5 % et de 1,5 % de la production par habitant. En 2007, ces chiffres représentaient une croissance possible de 32 milliards de dollars du PIB.
Nombre d’études ont démontré ces dernières années qu’il existe des liens étroits entre les niveaux d’alphabétisme, l’emploi et le revenu : un niveau plus élevé d’alphabétisme favorise un meilleur accès au marché du travail et un salaire plus élevé. L’enquête internationale sur l’alphabétisation et les compétences des adultes de 2003 a également montré qu’un taux élevé d’alphabétisme est très avantageux pour la vitalité des communautés tout autant que pour les personnes touchées. Les personnes qui ont des compétences acceptables ou fortes en lecture ont des emplois moins précaires et de meilleures conditions de travail, se disent en meilleure santé, participent plus à des activités de formation ou de perfectionnement, etc.
En milieu de travail, l’alphabétisation et les compétences essentielles aident les travailleurs à évoluer dans leur emploi et à s’adapter aux changements. Cependant, précise Normand Lévesque, « il est dommage que les employeurs soient peu sensibilisés à ce concept et que les travailleurs les plus faiblement rémunérés, les moins instruits et les moins syndiqués soient ceux qui reçoivent le moins de formation. »
La question du développement de l’alphabétisation et des compétences essentielles reste une question complexe qui implique plusieurs niveaux de juridictions et plusieurs types d’acteurs. Cependant, pour Normand Lévesque, « si nous croyons que l’alphabétisation et les compétences essentielles sont les fondements de l’apprentissage de l’ensemble des autres compétences pour bien fonctionner en société, il est plus que temps d’avoir une vision et des stratégies globales dans ce pays ».
Sur le long terme, les intérêts éducatifs, sociaux et économiques du pays convergent : aux partis politiques présentement en campagne de nous faire part de leur vision et de leur politique en cette matière.