La recherche pour améliorer les programmes d'alphabétisation en Afrique

La recherche pour améliorer les programmes d'alphabétisation en Afrique

L'analphabétisme désigne l’incapacité d'un individu de lire et d’écrire dans une langue donnée, faute d'avoir bénéficié d'un apprentissage, le plus souvent dispensé à l'école primaire. L'Unesco est déterminée, depuis des décennies, à mettre définitivement fin à ce fléau dont sont victime près de 150 millions de personnes en Afrique. En 2007, quelque 774 millions de personnes dans le monde dont les deux tiers sont des femmes n'ont pas accès aux compétences minimales de l'écriture et de la lecture. Dans le même temps, plus de 72,1 millions d'enfants susceptibles d'être scolarisés se retrouvent en marge du système scolaire.Si, dans les grandes villes africaines, les écoles abritent des classes pléthoriques où se bousculent, pour les classes de terminales, 120 élèves, les campagnes peinent à rassembler une demi-dizaine de bambins dans les vastes salles construites par l'État ou financées par les communautés elles-mêmes.

Devant une telle situation, plusieurs  organismes ont engagé des actions pour combattre l'analphabétisme. Le Rocare a, par exemple, mis à contribution les TIC pour aider les femmes à sortir de l'analphabétisme. L'Unesco, avec le programme Éducation Pour Tous en 2015, a cherché à réduire le nombre d'analphabètes en Afrique. D'après cette organisation, l’alphabétisation est un droit fondamental pour toutes et tous. Dans l'ouvrage récemment publié, on se demande  comment  62 % des femmes en Afrique se voient  toujours refuser le droit à l’école pour être alphabétisées. Mais surtout, comment infléchir les tendances actuelles pour éviter que près de 800 millions d’adultes parmi lesquels une forte proportion de femmes soient encore analphabètes en 2015. 

La semaine dernière, l'Institut de l´UNESCO pour l´apprentissage tout au long de la vie (UIL) a en effet annoncé la publication d'un ouvrage intitulé Genre et alphabétisation, comment renforcer les capacités de recherche en Afrique. Le choix de ce thème, lit-on dans la préface, est le fruit d’un consensus établi lors de la Biennale 2003 de l’Association pour le développement de l’éducation en Afrique ADEA qui a regroupé différents partenaires clés de l’éducation et qui avait déjà, en 2006, publié un ouvrage semblable et en ligne intitulé Éduquer plus et mieux : Programmes d'alphabétisation - Comment assurer l'efficacité des apprentissages ?

 Le rôle du développement des capacités en recherche a été mis en exergue au regard de l’absence de systématisation observée dans les politiques et programmes d’éducation. D'où le choix d'aller réaliser les objectifs de la formation dans des pays comme le Burkina Faso, la Guinée, le Mali, le Niger et le Sénégal, affichant tous des taux d’alphabétisation très faibles, en particulier parmi la population féminine.

L'ouvrage en ligne compte deux grandes parties structurées en plusieurs modules. La première est consacrée à l'Atelier de renforcement des capacités en genre et alphabétisation et la seconde à l'analyse du degré d’appropriation du genre et de l’alphabétisation par le biais de la recherche-action. Cet ouvrage est en anglais et en francais. Il ne doit toutefois pas nous faire oublier que l'alphabétisation demeure le résultat d'un choix personnel et collectif dans les familles, et que si la recherche a beaucoup à apporter pour amméliorer le rendrement des apprentissages, les acteurs de terrain ont tous à mettre la main à la pâte pour revaloriser la lecture et l'écriture.

Genre et alphabétisation : comment renforcer les capacités de recherche en Afrique. Institut de l’UNESCO pour l’apprentissage tout au long de la vie (UIL), 2011.

[Source : http://www.cursus.edu/?module=document&type=1&uid=72280&division=2]