Conseil canadien sur l'apprentissage : Le Canada régresse sur le plan de l'apprentissage

Conseil canadien sur l'apprentissage : Le Canada régresse sur le plan de l'apprentissage

 

Le 11 octobre 2011 – Le Canada poursuit sa régression sur le plan de l’apprentissage. En effet, selon un nouveau rapport rendu public par le Conseil canadien sur l’apprentissage (CCA), le Canada se voit à maints égards distancé par la concurrence internationale, aussi bien sur ce plan que sur celui de l’éducation.

« Malgré ses atouts actuels au chapitre de l’éducation, le Canada ne prend pas les mesures qui s’imposent afin de préparer l’avenir, selon M. Paul Cappon, le président-directeur général du CCA. Cette situation, inacceptable et profondément troublante, tient principalement au fait que les gouvernements du pays n’ont pas su œuvrer de concert à l’élaboration de politiques garantes, demain, d’un meilleur apprentissage pour les Canadiens de tous âges. »

En vue de remédier à cette situation, le CCA recommande la création d’un Conseil des ministres responsables de l’apprentissage – un organisme mixte, à la fois fédéral, provincial et territorial, qui serait chargé de coordonner l’apprentissage tout au long de la vie à l’échelle du pays. Le rapport recommande également l’établissement d’objectifs pancanadiens à la fois clairs et mesurables associés à chacune des étapes de l’apprentissage, ainsi que la mise en place d’un suivi indépendant destiné à évaluer la progression du Canada vers ces objectifs.

Dans ce qui restera son ultime rapport, le CCA fait en outre état du rendement du Canada associé à chacune des étapes de l’apprentissage, de la petite enfance jusqu'au troisième âge. Intitulé Quel est le futur de l’apprentissage au Canada?, le rapport en question met en lumière des progrès positifs dans divers domaines, mais également des tendances troublantes. Il comporte une série de recommandations destinées à redresser la situation.

Le rapport est disponible sur le site Web du CCA.

Parmi les principaux constats du rapport du CCA figurent les suivants :

  • L’éducation et l’apprentissage au cours de la petite enfance influent à la fois sur la santé, le bien-être et l’acquisition de compétences; selon les études, 25 % des enfants canadiens entrent à l’école dépourvus des bases nécessaires à l’apprentissage de la littératie et de la numératie.
  • Par le passé, les élèves du secondaire canadiens affichaient une longueur d’avance sur ceux d’ailleurs, obtenant systématiquement des notes supérieures à la moyenne des pays de l’OCDE dans le cadre des examens internationaux normalisés. Malheureusement, le Canada est en voie de perdre son statut de chef de file et se voit devancé par d’autres pays.
  • Bien qu’il possède d’excellents établissements d’enseignement postsecondaire, le Canada ne dispose pas de réseau national d’enseignement postsecondaire. Il perd du terrain dans les domaines de la recherche et de l’innovation, ainsi que sur le plan de la productivité.
  • Le Canada ne progresse nullement au chapitre de l’apprentissage chez les adultes ou en milieu de travail. Conséquence : sa productivité reste faible, le taux de littératie de sa population adulte demeure bas, et les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie qu’il offre à ses citoyens restent limitées.

Au cours des prochains mois, M. Cappon ira à la rencontre de groupes répartis dans tout le pays afin de leur exposer les constats du rapport du CCA, d’en discuter avec eux et de recueillir leurs recommandations. Après quoi, au printemps 2012, le CCA mettra définitivement fin à ses activités.

« Par son tout dernier rapport et par l’organisation des rencontres à venir à l’échelle du pays, le CCA entend informer les Canadiens des mécanismes qui, d’après lui, doivent absolument être mis en place afin de garantir demain un meilleur apprentissage aux Canadiens de tous âges », conclut M. Cappon.

« Depuis sa création en 2004, le CCA a constitué un important vecteur d’amélioration des conditions d’apprentissage tout au long de la vie partout au pays, précise Robert Giroux, président du conseil d’administration de l’organisme. Malheureusement, privé de tout financement fédéral depuis le 31 mars 2010, le Conseil canadien de l’apprentissage se voit contraint de mettre fin à ses activités dès le printemps 2012. »