ONU Femmes est "sérieusement sous-financée", affirme la directrice exécutive adjointe de l'entité devant la troisième commission

ONU Femmes est "sérieusement sous-financée", affirme la directrice exécutive adjointe de l'entité devant la troisième commission


La Troisième Commission a entamé trois jours de débat sur la promotion de la femme.

À peine une année après son inauguration, l’Entité pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (ONU-Femmes) demeure « sérieusement sous-financée », a déploré, aujourd’hui, devant la Troisième Commission, chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles, sa Directrice exécutive adjointe, Mme Lakshmi Puri, évoquant une « période économique et financière incertaine et difficile ».

Mme Puri, qui intervenait au tout début du débat que la Troisième Commission doit consacrer pendant trois jours à la promotion de la femme, a ainsi lancé un appel urgent à contribution aux États Membres et autres parties prenantes pour soutenir l’Entité dirigée par l’ancienne Présidente du Chili, Mme Michelle Bachelet.

Outre Mme Puri, la Troisième Commission a eu aujourd’hui des dialogues avec la Rapporteure spéciale sur la violence contre les femmes, ses causes et ses conséquences, Mme Rashida Manjoo, et la Présidente du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, Mme Silvia Pimentel, qui présentaient les rapports du Secrétaire général dans leurs domaines de compétence,.

Les trois intervenantes se sont félicitées du fait que le débat général de l’Assemblée générale fût le premier dans l’histoire de l’Organisation ouvert par une femme, la Présidente du Brésil Dilma Rousseff.  Les nombreux engagements en faveur de l’égalité des sexes et du développement des femmes devaient être suivis d’un appui financier à la hauteur de l’ampleur de la tâche qu’il reste à accomplir aux niveaux national, régional et mondial, ont-elles néanmoins souligné.

Elles se sont également réjouies que le prix Nobel de la paix 2011 eût été décerné, vendredi, à trois femmes, les Libériennes Ellen Johnson Sirleaf et Leymah Gbowee, et la Yéménite Tawakkul Karman, pour leur lutte non violente en faveur de la sécurité et des droits des femmes à la pleine participation dans le travail de construction de la paix.

Pour sa part, Mme Pimentel a indiqué qu’après l’adhésion de Nauru, le 23 juin 2011, 187 États avaient ratifié la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, ou y avaient adhéré.  De ce fait, cet instrument ne nécessiterait plus que sept nouvelles ratifications pour devenir universel.

En outre, le Protocole facultatif se rapportant à cette Convention, entré en vigueur le 22 décembre 2000, a été ratifié par 102 États parties, depuis que le Cambodge, le Ghana et les Seychelles sont devenus parties.

Au cours du débat général, l’Argentine, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a, au vu du marasme financier et économique mondial actuel, exhorté au respect des engagements sur l’allégement de la dette, à l’accès aux marchés et au renforcement des capacités des pays en développement et les moins avancés, notamment dans le domaine de l’éducation des femmes.  

Le Chili, au nom du Groupe de Rio, a exprimé le vœu que l’incorporation dans ONU-Femmes du mandat de l’Institut international de recherche et de formation pour la promotion de la femme (INSTRAW), le rende plus efficace, et que les programmes de formation dont l’Institut était chargé se poursuivent depuis son siège en République dominicaine.

Le Liechtenstein et le Sénégal, en particulier, ont regretté que, près de 11 ans après l’adoption par le Conseil de sécurité de la résolution 1325 (2000), la problématique des femmes n’ait reçu que peu d’attention dans les processus de résolution des conflits.

La Suisse, quant à elle, qui a adopté à la mi-septembre une norme pénale qui reconnaît les mutilations génitales féminines comme un crime, a proposé l’établissement de normes visant la prévention et l’abolition des mutilations génitales féminines.

La Troisième Commission poursuivra son débat général sur la promotion de la femme demain, à partir de 10 heures.
 

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