Apprentissage : 40% des chefs d'entreprises français prévoient d'y recourir moins en 2012

Apprentissage : 40% des chefs d'entreprises français prévoient d'y recourir moins en 2012

Les PME ont l'intention de recruter moins d'apprentis en 2012 selon le quatrième baromètre annuel Apprentis d'Auteuil/Ipsos, rendu public, le 5 janvier. En cause : la crise, l'inadéquation des profils des candidats mais aussi l'opacité de son financement.

Par Anne Bariet pour LEntreprise.com, publié le 05/01/2012

Mauvaise nouvelle pour Nadine Morano, ministre chargée de l'Apprentissage et de la Formation professionnelle. Alors que la réforme de la taxe d'apprentissage, qui porte le relèvement du quota d'alternants à 4% de l'effectif (contre 3% en 2011), est entrée en vigueur le 1er janvier 2012, le baromètre annuel Apprentis d'Auteuil/Ipsos (1) met à mal les intentions de l'exécutif. 40% des chefs d'entreprises interrogés prévoient d'avoir moins recours à l'apprentissage cette année. Cette décrue touche plus particulièrement les formations techniques de niveau 5 (CAP et BEP).
Difficile, dans ce contexte, d'espérer passer de 600 000 à 800 000 apprentis d'ici à 2015.
La crise est passée par là et avec elle les besoins de recrutements s'estompent. Mais la conjoncture économique n'explique pas tout. 54% des employeurs pointent également " l'inadéquation des profils des candidats " qui recouvre " l'insuffisante adaptation des apprentis au monde de l'entreprise " (29%) mais aussi le manque de candidats (25%). Ils dénoncent également la lourdeur de la charge salariale (22%) et la complexité administrative (15%).

Opacité. Par ailleurs, le manque de transparence sur l'utilisation de la taxe d'apprentissage (0,5% de la masse salariale) est vivement critiqué. 71% des dirigeants ne connaissent pas très bien le fonctionnement de cet impôt qui peut pourtant être dispensé librement. Et plus d'un tiers ne sait pas à quel organisme collecteur est versée leur taxe. Pour Xavier Delattre, directeur des ressources à Apprentis d'Auteuil, " il sera sans doute nécessaire de réformer le montage de cette taxe, aujourd'hui extrêmement compliqué, pour concrétiser le lien des chefs d'entreprise avec l'apprentissage ".

(1) Baromètre réalisé par téléphone entre le 28 novembre et le 7 décembre 2011 par l'Ipsos auprès de 301 dirigeants de PME de 1 à 499 salariés.