12e forum de l’Association pour les droits de la femme et le développement

12e forum de l’Association pour les droits de la femme et le développement

Les thèmes du Forum

Emploi et travail
Militarisme, violences et conflits
Le rôle de l’État
La sexualité
La planète et la santé écologique
Les flux financiers
L’accès aux ressources et leur contrôle
Le secteur privé et le pouvoir des entreprises
Cultures et religions
La gouvernance mondiale

À propos du Forum

Transformer le pouvoir économique … êtes-vous prêtes à relever le défi ?

Témoignages du participant(e)s

Voir aussi

Bulletin Mai 2012 - Istanbul : féministes sur la route de (la) « soi »

Section spéciale du site Web Égalité

Section spéciale du site Web Genre en action

Rapports du Forum international 2012 de l’AWID (EUMC)

Les femmes à l’assaut de l’économie !

Réflexions sur la marchandisation des connaissances à l’AWID (UNITERRA)

Adequate funding for women suffering under climate change falls short (Women News Network)

Women’s Solidarity: Speaking With One Voice for Equality (Gender across borders)

Discours de Michelle Bachelet Directrice exécutive d’ONU Femmes pour le 12ème Forum de l’Association internationale des femmes pour le développement sur les droits des femmes et le développement

Bonjour ! C’est un plaisir de vous rejoindre aujourd’hui, pour ce 12ème Forum de l’Association internationale des femmes pour le développement (International Association of Women in Development) sur les droits des femmes et le développement.

Je vous transmets les salutations de notre équipe de New York, et de tous mes collègues d’ONU Femmes à travers le monde.

Je vous remercie de m’avoir invitée dans le cadre de cette table-ronde sur « Le pouvoir économique : pourquoi est-il important et comment le comprendre dans le contexte mondial actuel ».

J’estime que le pouvoir économique est absolument fondamental pour l’autonomisation des femmes et l’égalité des sexes. Et cela est particulièrement vrai aujourd’hui, en ces temps de tensions et d’insécurité financières. C’est la raison pour laquelle je mets un accent particulier cette année sur la promotion de la participation politique et de l’autonomisation économique des femmes.

Je sais, par ma propre expérience de militante et de dirigeante politique, que mon propre pouvoir économique a forgé ma vision politique.

J’ai travaillé avec acharnement pour devenir doctoresse, ministre de la Santé et ministre de la Défense. Et je sais que si je n’avais pas été ministre de la Défense, et si on ne m’avait pas perçue comme une dirigeante solide et résolue dans le secteur militaire et de la défense, je n’aurais probablement pas été élue Présidente de mon pays.

Nous devons toujours lutter contre les stéréotypes et les définitions et perceptions désuètes du pouvoir. Nous devons toujours lutter contre les notions profondément enracinées de la virilité et du sexisme, et avancer vers une égalité réelle.

Voilà pourquoi l’égalité des droits et de la protection sociale a été au cœur de mon action gouvernementale au Chili entre 2006 et 2010. De nombreuses réformes ont été mises en œuvre et d’énormes investissements effectués pour améliorer l’accès à la santé, aux pensions de retraite, à l’éducation, au logement, à l’eau et à l’assainissement, et notamment pour promouvoir le développement de l’enfant et l’égalité des sexes.

On me demande souvent : que faut-il pour que l’économie apporte des changements aux femmes ?

Cela exige des lois, des politiques et des programmes qui assurent la promotion des droits des femmes ainsi que de l’égalité des chances et de l’accès.

Les femmes doivent se voir accorder un accès égal à un travail décent, aux ressources, aux actifs, aux marchés, aux services sociaux et à la protection sociale et juridique.

Cela exige de se focaliser sur l’inclusion, les droits de l’homme et l’égalité. Cela exige que les hommes partagent leurs responsabilités avec les femmes au niveau des travaux ménagers et des soins des enfants.

Et cela exigera une volonté politique. Cela signifie qu’il faut prendre le temps de forger des coalitions et des alliances. Lorsque je me suis portée candidate à la présidence du Chili, je me suis adressée aux syndicats et à la société civile.

Surtout, et cela ne vous surprendra pas : cela exigera l’action des femmes elles-mêmes !

Pour provoquer des changements économiques, les femmes doivent revendiquer et réclamer leurs droits – du Programme d’action de Beijing jusqu’à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, en passant par les conventions de l’OIT, y compris la nouvelle consacrée aux travailleurs domestiques, et autres traités.

Tout autour du monde, des changements se produisent dans la vie des femmes – dans de nombreux pays, les femmes découvrent de nouvelles libertés, explorant de nouveaux horizons et brisant les anciens modèles, stéréotypes et limites.

Dans ce processus, elles doivent souvent faire face à des oppositions et à l’exploitation, et elles sont confrontées à de nouvelles formes d’oppression.

Un nouveau rapport réalisé par Pathway montre que les projets, programmes et politiques qui ont réussi à faire changer les choses ont reconnu le pouvoir des relations, et l’importance de lutter contre les stéréotypes réducteurs et d’institutionnaliser de nouvelles normes.

Ces changements ont été possibles grâce aux organisations et mouvements de femmes, à des femmes dirigeantes visionnaires et engagées, et à l’action collective de femmes comme vous-mêmes.

Deux enseignements sont à tirer. D’abord, pour instaurer l’égalité, il convient de s’attaquer énergiquement aux causes structurelles profondes de l’inégalité entre les sexes et de la discrimination. Des changements structurels sont nécessaires. Aucun d’entre nous ne veut voir des femmes recrutées et contraintes à travailler pour maintenir un statut quo qui est injuste, et dans le cadre duquel elles sont exploitées.

En deuxième lieu, l’action collective est la base d’une autonomisation durable. ONU Femmes considère que ces deux conclusions constituent des orientations valables pour son travail.

Je me réjouis de travailler avec vous tous, réunis ici pour la conférence de l’AWID, en faveur des droits, de l’autonomisation et de l’égalité des femmes.

J’ai le plaisir de vous annoncer que je suis dans la phase finale d’établissement d’un groupe mondial consultatif de la société civile chargé de me conseiller. J’annoncerai la composition de ce groupe prochainement. Je me suis attachée à assurer que le groupe est basé sur les recommandations de la société civile, et comprend des personnalités diverses et éminentes qui y participeront par roulement.

Des groupes consultatifs aux niveaux du pays et régional sont en train d’être mis en place, et certains d’entre vous sont peut-être déjà au courant de ces processus. C’est une étape très importante pour ONU Femmes, et je me réjouis à l’avance de cette collaboration renforcée.

Au fur et à mesure que nous avançons, nous progresserons en faisant preuve de sagesse et de courage, en ne baissant jamais les bras et en restant unis en faveur de notre cause commune des droits de la femme et de la justice !

Je vous remercie et vous adresse tous mes vœux de succès !

-> Voir Message de solidarité du Forum d’AWID à Istanbul - Femmes du Mali