Un programme de littératie financière pour aider à surveiller ses dépenses

Un programme de littératie financière pour aider à surveiller ses dépenses

Communiqué

KITCHENER — Fawzeya Abdlmgeed est la première à admettre qu’elle était « dépensière ».
 
Lorsqu’elle allait magasiner, elle « ne pouvait s’empêcher de dépenser », a-t-elle avoué d’un air embarrassé lors du programme de littératie financière offert à Kitchener cette semaine.
 
Abdlmgeed a passé deux journées de la semaine à en apprendre plus sur les taux d’intérêt élevés des cartes de crédit et sur la nécessité de faire un budget et de mettre de l’argent de côté plutôt que de dépenser autant pour acheter des vêtements et autres effets personnels.
 
« J’apprends comment diviser mon argent », indique Abdlmgeed, qui a immigré d’Érythrée il y a plus de sept ans. « Je n’achèterai rien. Je commence cet après-midi ».
 
Abdlmgeed faisait partie d’un groupe de six personnes qui prenait part à un programme pilote de littératie financière intitulé Question d’argent, offert dans les locaux du Groupe d’alphabétisation de la région de Waterloo.
 
Ce programme est dispensé en collaboration avec Ressources humaines et Développement des compétences Canada par ABC Alpha pour la vie Canada, un organisme à but non lucratif qui aide les Canadiens à améliorer leurs aptitudes en alphabétisation. L’objectif du programme est d’améliorer les habiletés financières et en mathématiques des adultes du pays.
 
Le programme a aussi été évalué cette semaine à Hamilton ainsi qu’à deux centres à Toronto.
 
« Le niveau d’endettement des Canadiens, qui a atteint un sommet record… et une économie dont la stabilité est affectée par la situation économique d‘autres pays sont autant d’éléments qui favorisent la formation de la dépression parfaite… », a affirmé Nadia Flaim, directrice intérimaire des communications pour ABC Alpha pour la vie, soulignant la nécessité de mettre en œuvre un tel programme.
 
« Il y a clairement un besoin d’augmenter les notions de base en numératie, en mathématiques et en finances », a-t-elle indiqué.
 
Les Canadiens n’ont pas la confiance nécessaire en leur capacité à gérer leur argent, a dit Mme Flaim. De plus en plus de gens payent les dépenses de la vie courante, comme l’épicerie, avec leurs cartes de crédit.
 
Ces personnes ne prennent pas en compte le taux d’intérêt de 18 % qu’ils paient sur le solde de leurs cartes de crédit.
 
Le programme pilote a été dispensé à des étudiants adultes déjà inscrits à un programme d’alphabétisation. Les étudiants prenant part au cours offert à Kitchener ont appris les bases de la gestion financière personnelle, qui leur ont été enseignées par des tuteurs bénévoles du Groupe Banque TD.
 
Surveillez et notez vos dépenses, leur a-t-on expliqué. Calculez le montant total de vos achats à la fin de chaque semaine ou à la fin du mois.
 
Modifiez vos habitudes si vous dépensez trop d’argent pour certaines choses.
 
Patricia Brant, mère célibataire de deux adolescents, a indiqué une façon de réduire ses dépenses.
 
« Achetez moins de tasses de café », a-t-elle dit en riant.
 
Préparez un lunch plutôt que de manger au restaurant.
 
« Faire une liste des articles à acheter avant d’aller à l’épicerie », a suggéré Abdlmgeed.
 
Jessica Bal, leur tutrice bénévole de la Banque TD, leur a montré comment faire de l’argent en accumulant des intérêts, et en souscrivant à un régime enregistré d’épargne-études pour l’éducation de leurs enfants. 
 
Carol Risidore, directrice générale du Groupe d’alphabétisation de la région de Waterloo, a indiqué que le programme permettait aux participants d’acquérir une compréhension pratique de l’argent et du fonctionnement de la finance.
 
Sans ces connaissances élémentaires, les gens ne planifient pas leur avenir financier adéquatement et ne sont pas en mesure de transmettre à leurs enfants les aptitudes requises pour une gestion financière saine, a-t-elle dit.
 
De nombreuses personnes sont analphabètes en finances parce qu’elles « éprouvent des difficultés à comprendre les chiffres à la base », a-t-elle renchéri.
 
Les personnes qui ne comprennent pas les pourcentages ne sont pas à même de saisir que les promotions qui ne promettent aucun intérêt ou aucun acompte peuvent en fait leur coûter 29 pour cent en intérêts après deux ans, a-t-elle dit.
 
Les ménages ayant un faible revenu doivent d’abord déterminer leurs dépenses les plus importantes, comme le loyer, la nourriture et les factures. Ils peuvent ensuite prévoir un montant d’épargne.
 
« C’est l’un des défis principaux – comment puis-je mettre assez d’argent de côté pour acheter des vêtements ou épargner pour l’éducation de mes enfants lorsque je dois composer avec un budget si serré? », a demandé Risidore.
 
C’est réalisable, a dit Bal. Tout le monde devrait mettre 10 % de leur revenu net de côté, a-t-elle informé les étudiants.
 
« Payez-vous d’abord », a-t-elle dit. Prenez ensuite ce 10 %, avant même de payer vos factures. Si vous ne pouvez pas vous le permettre, réduisez certaines dépenses.
 
Samuel Rodriguez, âgé de 28, est retourné à l’école afin de décrocher son diplôme secondaire. Il veut devenir mécanicien agréé.
 
« Ce que j’apprends aujourd’hui, j’en aurai besoin lorsque j’aurai des enfants », a-t-il indiqué.
 
Il était particulièrement intéressé d’en savoir plus à propos du Bon d’études canadien pour les familles à faible revenu. Ces dernières peuvent recevoir 500 $ pour commencer, puis 100 $ par année par enfant jusqu’à ce dernier atteigne l’âge de 15 ans.
 
Earl Dawes, âge de 56 ans, a déménagé à Kitchener il y a sept mois. Originaire de la Jamaïque et père de quatre enfants, il ignorait comment se servir d’une carte de crédit.
 
Lorsqu’on lui a demandé ce qu’il avait préféré sur le cours, il a répondu : « les renseignements sur les cartes de crédit… les divers frais et taux d’intérêt ».
 
Le programme Question d’argent sera offert à l’échelle nationale dès l’automne prochain, a indiqué Mme Flaim.
 
“Je suis content d’y avoir participé. Ce cours m’a éclairé sur de nombreuses choses que je ne savais pas », a dit Brant.
 
« Ça m’a ouvert les yeux. J’étais dépensière. Maintenant je vois ce que je faisais qui n’allait pas. Je peux maintenant repartir du bon pied.