Europe - Le chômage des jeunes: l’apprentissage et les stages sont utiles, mais doivent être améliorés
Communiqué
Tragiquement élevé, le chômage des jeunes en Europe appelle une action immédiate des États membres. L’une des priorités consiste à faciliter la transition entre le monde de l’éducation et celui du travail. Deux études réalisées à la demande de la Commission européenne, sur l'apprentissage et les stages dans l’ensemble des États membres de l'Union européenne, plaident pour que ces deux systèmes répondent mieux aux exigences du marché du travail, soient davantage adaptés aux besoins des entreprises et offrent plus de garanties de qualité et de débouchés aux jeunes.
Le commissaire européen chargé de l’emploi, des affaires sociales et de l’inclusion, M. László Andor, a déclaré: «Le Conseil européen a souligné l’importance des périodes d’apprentissage et de stage pour les jeunes, notamment au vu des mesures appelées «garanties pour la jeunesse» et des nouveaux programmes de mobilité. Ces récentes études clarifient la situation et nous aideront à préparer de nouvelles initiatives visant à faciliter l’insertion professionnelle des jeunes, à la fin de leurs études. L’apprentissage et les stages sont autant de passerelles vers le monde du travail pouvant contribuer à réduire le chômage des jeunes en Europe, qui est beaucoup trop élevé. Néanmoins, les périodes d’apprentissage ou de stage doivent donner aux jeunes les meilleurs atouts possibles pour accéder à un emploi durable. Nous voulons consolider cet aspect grâce à une utilisation plus ciblée du Fonds social européen.»
Les résultats des études serviront à la préparation, d’ici à la fin de l'année, de deux initiatives de la Commission: un projet de recommandation du Conseil concernant les garanties pour la jeunesse, pour que, dans les quatre mois suivant leur sortie du système éducatif, les jeunes puissent avoir un emploi, suivre une formation ou reprendre des études, et la définition d’un cadre «Qualité» des stages.
L’étude sur l’apprentissage recommande:
- de prévoir des normes de qualité uniformes pour l’apprentissage;
- de garantir un équilibre entre les compétences propres à l’exercice d’un métier et les aptitudes et compétences générales;
- d’associer les partenaires sociaux à la conception et à l’organisation de l’apprentissage, car il s’agit là d’un facteur de succès décisif;
- de lancer des initiatives, en liaison avec les élèves, afin d’améliorer l’image générale de l’enseignement professionnel.
L’étude sur les stages montre:
- qu’une définition claire du stage est nécessaire à l’échelon de l’Union européenne;
- qu'il est préférable, dans la mesure du possible, que les stages aient lieu durant les études plutôt qu’au terme de celles-ci;
- que des efforts concertés doivent être déployés, à l’échelon de l’Union comme dans les États membres, pour accroître l’offre de stages, en particulier dans les petites et moyennes entreprises;
- qu’un soutien financier doit être proposé aux jeunes effectuant des stages, surtout lorsqu’ils viennent de milieux moins privilégiés;
- qu’il convient d’encourager des procédures ouvertes et transparentes de recrutement des stagiaires.
Cette étude complète la consultation publique sur la qualité des stages qui a été lancée dans le cadre du paquet «Emploi» présenté par la Commission en avril 2012 (voir IP/12/380,MEMO/12/256 et MEMO/12/252).
Contexte
Les deux études décrivent la situation dans tous les États membres, y compris au moyen de données chiffrées, et présentent, pour certains d’entre eux, des études de cas plus approfondies. La hausse du chômage des jeunes, combinée au déséquilibre énorme observé entre l’offre et la demande de qualifications sur le marché de l’emploi, incite les États membres de l’Union à accorder davantage d’importance à des dispositifs tels que l’apprentissage ou les stages, qui facilitent la transition entre le monde de l’enseignement et celui du travail. À l’heure actuelle, en Europe, les employeurs proposent des formations en entreprise à environ 9,4 millions de jeunes. Dans les 27 États membres, les jeunes en apprentissage représentent approximativement 40,5 % du total des élèves de l’enseignement secondaire.
L’apprentissage est défini comme un système d'enseignement et de formation initiaux «en alternance», combinant des périodes de formation en entreprise (expérience concrète sur le lieu de travail) et des périodes d’enseignement dans un établissement scolaire (enseignement théorique/pratique dispensé dans une école ou un centre de formation); au terme de son apprentissage, le jeune obtient une qualification reconnue à l’échelon national. La plupart du temps, l’apprenti est lié à l’employeur par une relation contractuelle. L’expérience montre que, dans les pays disposant d’un système d’apprentissage, les jeunes sont mieux armés pour réussir leur passage de l’école au marché du travail. De tels systèmes de formation en alternance existent dans plusieurs États membres (plus répandu en Autriche, en Allemagne et au Danemark, l’apprentissage est cependant aussi présent aux Pays-Bas, en France et en Slovénie).
Les stages sont des périodes d’expérience professionnelle limitées dans le temps qui comportent une dimension pédagogique. Leurs objectifs sont similaires à ceux de l’apprentissage: faciliter la transition entre le monde de l’éducation et celui du travail en offrant une expérience pratique, un savoir et des compétences qui complètent l'enseignement théorique reçu. Les stages peuvent faire partie intégrante des programmes de l’enseignement supérieur. Ainsi, pour certaines professions (entre autres les médecins, les juristes, les enseignants), et dans bien d'autres filières universitaires, une période de stage doit obligatoirement être effectuée durant les études. Cependant, on observe que de plus en plus de stages ont lieu après l’obtention du diplôme et lient uniquement le jeune stagiaire à son employeur, sans avoir de rapport avec un quelconque cursus ou l’obtention d’une qualification.
-> Consultez le rapport sur l’étude consacrée aux stages (PDF, en anglais)