Donner aux mères la possibilité d’allaiter leur enfant au travail
Communiqué
GENÈVE (OIT News) – Autoriser l’allaitement au travail est bon pour les mères et pour leurs enfants et c’est également bénéfique pour les employeurs, affirme l’OIT.
«Le droit de poursuivre l’allaitement – à la reprise du travail après le congé maternité – est important pour la santé de la mère mais surtout pour celle de l’enfant», a déclaré Manuela Tomei, qui dirige le Département de la protection du travail au BIT.
L’allaitement maternel est la meilleure façon d’apporter aux nourrissons les nutriments dont ils ont besoin, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Elle recommande l’allaitement exclusif jusqu’aux six mois du bébé et la poursuite de l’allaitement en parallèle à l’introduction d’aliments complémentaires jusqu’à l’âge de deux ans.
«Les employeurs qui octroient aux mères le temps d’allaiter et qui délimitent un espace dans lequel elles peuvent le faire dans de bonnes conditions d’hygiène, en tirent profit en termes de gain de productivité: l’absentéisme parental est en effet réduit grâce à la bonne santé des enfants, à un taux plus élevé de reprise du travail et à un meilleur moral chez les employés», ajoute Mme Tomei.
Un rapport publié par l’OIT en 2010, intitulé « La maternité au travail : une revue de la législation nationale » indique que dans au moins 92 pays la législation prévoit des pauses pour l’allaitement, en plus des pauses habituelles, pour les mères allaitantes. Le temps octroyé est souvent d’au moins une heure, généralement réparti en deux pauses de trente minutes chacune.
Mais de nombreuses mères doivent encore choisir entre retourner au travail et mettre un terme à l’allaitement ou prendre le risque de perdre leur emploi.
A ce jour, 25 pays ont ratifié la convention (n° 183) sur la protection de la maternité de l’OIT qui prévoit, entre autres, au moins une pause quotidienne d’allaitement ou une réduction journalière de la durée du travail pour allaiter son enfant.
L’appui du milieu de travail aux mères qui allaitent leur enfant est une disposition de base de la protection de la maternité depuis l’adoption de la première convention (n° 3) sur la protection de la maternité en 1919.
La convention n° 183, adoptée lors de la conférence annuelle de l’OIT en 2000, s’imposent légalement aux pays qui l’ont ratifiée. L’OIT a également adopté une recommandation précisant que, dans la mesure du possible, des structures pour allaiter les enfants devaient être mises à disposition sur le lieu de travail ou à proximité.