La WACC lance un appel pour renforcer les radios communautaires au service des autochtones

La WACC lance un appel pour renforcer les radios communautaires au service des autochtones

En ce 9 août, qui marque la Journée internationale des peuples autochtones, la WACC lance un appel aux organisations de la société civile et aux gouvernements pour qu’ils soutiennent les radios communautaires dans le but de promouvoir la participation démocratique et la citoyenneté active des peuples autochtones.

Nombreux sont les gouvernements, organismes internationaux de développement et organisations de la société civile qui considèrent que les médias communautaires jouent un rôle clé dans le développement participatif. C’est particulièrement le cas de la radio communautaire, dont le coût abordable et la portée en font un puissant agent du changement social.

Les aspects les plus importants de la radio communautaire sont la large participation des membres de la communauté, souvent de façon bénévole, la propriété et le contrôle de la station par les personnes qui représentent réellement la communauté, et le respect de la diversité des besoins communaux. La radio communautaire requiert une organisation, une planification participative et une prise de décisions au niveau local, actions qui contribuent à l’émancipation des communautés et à l’édification d’une société démocratique.
 
La radio communautaire permet aux membres d’exprimer leurs préoccupations et de recevoir des informations qui les concernent directement. Elle peut encourager un dialogue ouvert et une transparence au niveau local, souligner les bonnes pratiques et mettre à jour la mauvaise gouvernance et la corruption. Elle est également source de divertissement pendant les longues journées de travail et elle contribue à renforcer l’estime de soi et la solidarité entre les membres de la communauté.
 
Les peuples autochtones sont confrontés au problème particulier de la survie culturelle dans un contexte où les pressions politiques, sociales et économiques, et les politiques discriminatoires les obligent à remplacer leurs langues tribales par les langues dominantes des grandes sociétés dans lesquels ils vivent. La radio communautaire peut aider à lutter contre ce phénomène en devenant la voix authentique des peuples, en préservant et revitalisant les pratiques culturelles et en rétablissant un sentiment de dignité  dans leurs vies.
 
Au début de l’année, dans le cadre de la première Journée internationale de la radio (13 février 2012), James Anaya, le Rapporteur spécial de l’ONU sur les droits des populations autochtones, a déclaré : « La radio a toujours été un média essentiel pour les peuples autochtones, pour la vitalité de leurs langues et l’exercice et la défense de leurs droits ».
 
Récemment, la WACC a travaillé avec le centre Chirapaq des cultures autochtones, à Ayacucho, au Pérou, pour former des Autochtones, femmes et hommes, aux techniques de la production radio. Le centre Chirapaq aide les personnes parlant le quechua à mieux utiliser la radio communautaire pour faire connaître leurs droits au sein de leur propre population et auprès du grand public.
 
Tarcila Rivera Zea, coordinateur du centre Chirapaq et membre récemment nommé au sein du Groupe consultatif de la société civile d’ONU Femmes, déclare: « Au cours des 30 dernières années, les femmes, les jeunes et les peuples autochtones ont acquis une expérience dans la lutte pour leurs droits individuels et collectifs. La communication en tant que dialogue est un droit qui nous permet de partager les connaissances, la technologie et la science de nos peuples. La communication doit être utilisée de façon à contribuer à ce que les femmes, les jeunes et les peuples autochtones soient reconnus comme des acteurs clés dans la prise de décisions et à démontrer que nous sommes capables de devenir des citoyens à part entière dans nos pays ».
 
Si un certain nombre de pays ont introduit des lois et des règlements soutenant les travaux des stations de radio communautaires, il reste encore beaucoup à faire. Bon nombre de pays ne reconnaissent pas la radiodiffusion communautaire, ne proposent pas de système d’octroi de permis accessible et ne fournissent pas de fréquence abordable ou de mécanisme de financement approprié pour les radios communautaires, notamment pour les peuples autochtones.
 
La WACC considère que seule la communication participative peut émanciper les individus et les communautés, défier les structures politiques, économiques et culturelles injustes, et permettre de construire un monde plus juste et plus pacifique. La radio communautaire constitue un pas dans la bonne direction.