Les responsables et États membres des Nations Unies conviennent de la nécessité d’assurer l’accès des femmes à la justice, pour réaliser l’égalité des sexes et mettre fin à la violence à leur encontre

Les responsables et États membres des Nations Unies conviennent de la nécessité d’assurer l’accès des femmes à la justice, pour réaliser l’égalité des sexes et mettre fin à la violence à leur encontre

Les responsables des Nations Unies ont appelé les pays à travailler ensemble afin de permettre aux femmes dans le monde d’accéder à la justice dont elles ont besoin mais dont elles sont le plus souvent privées. Le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon, dans sa déclaration d’ouverture de la manifestation de l’Assemblée générale co-organisée par ONU Femmes consacrée à l’accès des femmes à la justice, s’est engagé en faveur de l’égalité des sexes. Il a mis en exergue trois mesures qu’il recommande en vue d’ouvrir la voie à un cadre de justice global.

Il convient tout d’abord d’abroger toutes les lois qui sont discriminatoires envers les femmes et les filles. Deuxièmement, il faut faire participer davantage de femmes au système de justice. En troisième lieu, il est nécessaire d’investir davantage pour aider les femmes à surmonter les nombreux obstacles auxquels elles se heurtent pour obtenir justice.
 
Trop souvent, l’état de droit exclut les femmes. Les obstacles, qui empêchent l’accès des femmes à la protection juridique nécessaire pour assurer leurs droits persistent. Une telle situation conduit à la discrimination et à l’inégalité, qui sont une entrave à la capacité des femmes à vivre à l’abri de la violence et à apporter leur contribution en tant que citoyennes à part entière et sur un pied d’égalité. Ces obstacles peuvent être surmontés par le biais d’actions et de politiques ciblées.
 
« Aujourd’hui, les femmes sont toujours exclues de certains emplois et secteurs industriels dans 72 nations. Plus de 100 pays continuent d’imposer des différences juridiques entre les femmes et les hommes dans des domaines tels que la capacité des femmes à signer un contrat, à voyager à l’étranger, à gérer un bien et à interagir avec les autorités publiques et le secteur privé » a indiqué Michelle Bachelet, Directrice exécutive d’ONU Femmes.
 
Autonomiser les femmes pour qu’elles soient en mesure de connaître leurs droits et d’appuyer les capacités gouvernementales à répondre à leurs besoins par des services appropriés n’est pas seulement une question éthique, mais aussi pratique, a déclaré le Président de la Finlande, M. Sauli Niinistö. « Pouvons-nous nous permettre de ne pas utiliser aujourd’hui le plein potentiel des femmes et des filles du monde ? » s’est-il demandé.
 
Soulignant l’engagement de son pays en faveur de l’égalité des sexes et du renforcement de l’accès des femmes à la justice, M. Niinistö a précisé que la Finlande accroîtrait son appui financier actuel en faveur d’ONU Femmes, le faisant passer de 5 millions de dollars à 7,5 millions de dollars. Il a également fait part des intentions de son pays de ratifier d’ici à la fin 2013 une législation visant à promouvoir l’égalité des sexes. Il a ajouté que la Finlande appuie les programmes lancés dans d’autres pays pour régler les différends et contribuer à apporter des solutions sûres et pacifiques aux femmes qui sont autrement marginalisées.
 
Si beaucoup de progrès ont été accomplis, bien des défis demeurent à surmonter. Le Président de l’Afrique du Sud, M. Jacob Zuma, a demandé instamment aux dirigeants de traiter les situations de détresse auxquelles les femmes sont confrontées à travers le monde. À cette fin, il a souligné « le besoin de prendre des mesures concrètes pour réaliser la promesse d’un monde meilleur, exempt de violence, de pauvreté et de discrimination, pour toutes les femmes ».
 
M. Zuma a insisté sur le fait que, pendant les nombreuses années d’apartheid, les femmes et les hommes avaient énormément souffert. Mais ce sont les femmes qui continuent de subir en grande partie la discrimination dans le pays aujourd’hui. Les femmes, a-t-il indiqué, sont financièrement dépendantes des hommes, qu’ils soient maris, fils ou frères. Elles se trouvent exposées, par le biais même de cette dépendance, aux dangers de la violence et des abus sexistes.
 
M. Zuma a indiqué que son pays travaillait sans relâche pour mettre en œuvre un projet de loi sur l’égalité des sexes, afin que l’équilibre entre les sexes soit instauré au niveau de la main-d’œuvre, dans les secteurs privés et publics. Il a expliqué que toutes les organisations seraient requises de respecter ce quota. Il a révélé que le ministère de la Justice était sur le point de faire une annonce au sujet d’un projet de loi sur la violence domestique, et que des travaux étaient en train d’être menés à bien pour promouvoir les droits des femmes et des filles.
 
D’autres gouvernements ont également témoigné de leur appui à la justice pour les femmes lors de cette manifestation. Beaucoup, tels que les Maldives, le Bangladesh et le Danemark, ont appuyé les stratégies visant à promouvoir un accès égal à la justice. Les États-Unis sont attachés à assurer l’égalité par le biais du système juridique, ainsi que par la transparence des politiques et du droit à l’aide juridique. Ils appuient également l’accès à la justice au niveau mondial. La Slovaquie, l’Indonésie et l’Union européenne ont tous appuyé des mesures concrètes pour que les femmes puissent obtenir justice.