Accès à l'éducation des migrant-e-s : le Collectif éducation sans frontières somme le gouvernement d’agir rapidement
Montréal, le 30 janvier 2013 — Dans une lettre ouverte (PDF) envoyée à la Première Ministre Pauline Marois ainsi qu’à la Ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport, Marie Malavoy, et à la Ministre de l’Immigration et des Communautés culturelles, Diane de Courcy, le Collectif éducation sans frontières (CESF) somme le gouvernement de mettre fin à l’injustice où sont plongés des centaines, voire des milliers d’enfants, d’adolescent-e-s et de jeunes adultes qui ne peuvent pas fréquenter les écoles du Québec en raison de leur statut migratoire, « tout simplement parce que le Québec exige une résidence légale ».
« Cette exclusion, injuste en elle-même, contribue à compliquer le parcours de ces personnes qui ne vont pas à l’école, restant à la maison, parfois seules, coupées, parfois durant plusieurs années, de conditions permettant de développer leurs talents et leurs aptitudes mentales, physiques et sociales indispensables à leur plein épanouissement et à leur vie dans la société », soutient Radney Jean-Claude du CESF. Il ajoute que « Québec dispose de tous les pouvoirs discrétionnaires pour changer maintenant la situation afin que, dès la prochaine rentrée, en août 2013, il n’y ait plus de nos concitoyens et concitoyennes hors des murs des établissements d’enseignement parce qu’ils ou elles sont dans l’impossibilité de fournir les documents exigés à l’inscription ».
Dans la lettre envoyée aux trois ministres, le CESF rappelle « le droit à l’éducation pour toute personne sans discrimination est consacré dans de nombreux instruments internationaux de protection des droits humains dont le Canada est signataire » et que de nombreux pays, États (comme le Texas ou la Californie) et provinces (dont l’Ontario) « ont des lois et des mécanismes qui protègent le droit à l’éducation des personnes, même en situation irrégulière. »
Branche du réseau de lutte et de soutien Solidarité sans frontières, le CESF travaille avec de nombreux migrants auxquels l’État ne reconnaît pas le droit d’être présents sur le territoire. Il revendique que les migrant-e-s cessent d’être exclus de l’école publique en raison de leur statut d’immigration et, plus largement, que toute personne, peu importe son statut migratoire, ait accès gratuitement à l’éducation publique, de la maternelle à l’université.