Analyse : un difficile retour à la vie civile pour les filles soldates

Analyse : un difficile retour à la vie civile pour les filles soldates

Un article d'IRIN, nouvelles et analyses humanitaires, 13 février 2013

JOHANNESBOURG, 13 février 2013 (IRIN) - Les filles soldats sont souvent considérées comme de simples « esclaves sexuelles », un terme qui occulte le rôle complexe joué par bon nombre d’entre elles au sein des groupes armés ou de certaines armées nationales. Ce mode de pensée contribue à les rendre invisibles dans les processus de démobilisation – en réalité, la réhabilitation des filles soldats est particulièrement difficile. 

La catégorisation des filles soldats comme victimes de violences sexuelles masque le fait qu’elles sont souvent très appréciées d’un point de vue militaire. Les violences sexuelles semblent être généralisées, mais la vulnérabilité des filles varie, car l’attitude des hommes à l’égard des femmes diffère profondément d’une milice à l’autre : en Colombie, les groupes marxistes-léninistes, comme les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) et l’Armée de libération nationale (ELN), considèrent les femmes soldats comme les égales des hommes, alors que les groupes paramilitaires de droite sont connus pour employer des stéréotypes de genre. 

Selon certaines personnes, les programmes de désarmement, de démobilisation et de réintégration (DDR) ne sont pas conçus pour répondre aux besoins des filles. La DDR a été mise en place pour aider les combattants d’âge adulte et, au fil des ans, elle a pris en compte les combattantes, les garçons soldats et enfin les filles soldats. 

Un document rendu public en janvier 2013 par la Banque mondiale, intitulé « Children in Emergency and Crisis Situations », indique : « L’utilisation des filles [par les forces armées] a été confirmée en Colombie, en RDC [République démocratique du Congo], au Timor-Oriental, au Pakistan, au Sri Lanka, en Ouganda et en Afrique de l’Ouest. La RDC en compte environ 12 500. Cependant, les filles sont en général moins visibles et, jusqu’à présent, elles ont peu bénéficié des programmes de démobilisation et de réintégration destinés aux enfants soldats ».

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