Améliorer l'apprentissage de la lecture grâce aux mots dans les mots
Un article de Marie Lambert-Chan du Journal Forum, 25 février 2013
Phaedra Royle est passionnée par les morphèmes. Ce sont des mots dans les mots: “poli” dans “politesse”, “barbe” dans “barbier", “art” dans “artiste”, explique la professeure de l'École d'orthophonie et d'audiologie de l'Université de Montréal. Traditionnellement, les écoliers apprennent à lire en décortiquant les syllabes des mots. Mais la chercheuse croit qu'on aurait avantage à introduire les morphèmes dans la pédagogie, car les enfants auraient une habileté naturelle à les reconnaitre. Elle a d'ailleurs obtenu des résultats préliminaires qui tendent à lui donner raison chez des enfants francophones âgés de 10 à 11 ans sans difficultés de lecture.
Grâce à un oculomètre – une caméra infrarouge qui reflète la cornée –, nous suivons le mouvement des yeux des enfants lorsqu'ils lisent, dit-elle. Les sujets doivent lire trois types de phrases. Les premières comportent des morphèmes de même famille, par exemple «Il y a un poirier et une belle poire dans le champ». Les deuxièmes introduisent deux mots à l'orthographe semblable : Il y a un poireau et une belle poire dans le champ.» Et les dernières associent deux mots qui n'ont aucun lien entre eux : «Il y a une poubelle et une belle poire dans le champ.
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