La vision de l’éducation de l’UNESCO pour l’après-2015
La vision de l’éducation dans l’agenda du développement post-2015 doit refléter deux principes fondamentaux, a déclaré M. Qian Tang, Sous-Directeur général de l’UNESCO pour l’éducation.
Il s’est exprimé lors de la Consultation mondiale sur l’éducation dans l’agenda du développement post-2015 qui s’est ouverte le 18 mars 2013, à Dakar, au Sénégal.
Le premier principe est que le droit à une éducation de qualité est un droit humain fondamental consacré par les cadres normatifs et intégré dans la législation de la plupart des pays.
Le second principe est que l’éducation est un bien public. L’État doit être le gardien des principes de l’éducation en tant que bien public, et accorder une attention particulière à la promotion de l’égalité.
M. Tang a également souligné que si les gouvernements doivent être au poste de commande, nous devons également prendre conscience du fait qu’offrir une éducation est une responsabilité collective qui implique les familles, les collectivités, les organisations de la société civile et les entreprises. Nous devons encore progresser et impliquer toutes ces parties prenantes afin d’améliorer la prestation des services d’éducation et leur financement, a-t-il déclaré.
Les leçons à tirer
Le Sous-Directeur général a également souligné qu’il est nécessaire d’examiner ce que les dernières décennies nous ont enseigné et de nous appuyer sur ces enseignements avant d’aller de l’avant. Il a déclaré que la première leçon est que l’Éducation pour tous est une mission qui est encore loin d’être accomplie. Trop d’enfants ne sont pas scolarisés, et l’analphabétisme des jeunes et des adultes, l’abandon scolaire et l’inadéquation des résultats d’apprentissage restent à des niveaux qui sont tout simplement inacceptables.
Un autre enseignement est que l’attention accordée à la qualité de l’apprentissage a été insuffisante. Les enseignants jouent un rôle crucial en matière de qualité de l’apprentissage, à tous les niveaux et quel que soit le contexte éducatif. Alors que le rôle des enseignants évolue, qu’ils cessent d’être des « transmetteurs de connaissances » pour devenir des « facilitateurs de l’apprentissage », leur préparation, leur statut et leurs conditions de travail doivent continuer à être une préoccupation fondamentale, a déclaré M. Tang.
Il a salué le fait que, lors de la Réunion mondiale sur l’Éducation pour tous qui a eu lieu à l’UNESCO en novembre 2012, les ministres de l’Éducation se soient engagés dans « la dernière ligne droite » avec l’intention d’intensifier leurs efforts pour atteindre les objectifs d’ici à 2015.
L’Initiative mondiale pour l’éducation avant tout récemment lancée par le Secrétaire général des Nations Unies a également réussi à mobiliser les chefs d’État et les autres leaders de la planète autour de cet agenda crucial, a-t-il déclaré.
Quatre approches de base
L’UNESCO envisage quatre approches de l’agenda post-2015 :
- Les préoccupations concernant la paix et le développement durable doivent être au cœur des efforts visant à promouvoir un développement inclusif et équitable au-delà de 2015. L’éducation au service de la citoyenneté mondiale est déjà intégrée dans les programmes scolaires de nombreux pays, mais elle doit devenir un objectif quantifiable.
- Tout cadre du développement post-2015 doit être utile partout dans le monde et mobiliser tous les pays, quelle que soit leur situation en matière de développement ; il doit s’articuler autour d’un ensemble d’objectifs communs centrés sur le développement inclusif et durable.
- Le lien entre l’éducation et les autres secteurs du développement doit être renforcé : l’éducation facilite la réalisation de l’ensemble des Objectifs du Millénaire pour le développement, mais elle dépend aussi des progrès accomplis dans d’autres domaines.
- Un cadre de l’apprentissage au 21e siècle doit être élaboré et doit promouvoir la mise en œuvre de systèmes inclusifs d’apprentissage tout au long de la vie.
La contribution de l’UNESCO
L’UNESCO contribue à la préparation de l’agenda de l’éducation post-2015 de multiples façons. Elle a récemment créé un groupe d’experts de haut niveau afin qu’ils procèdent à une nouvelle lecture de deux rapports historiques sur l’éducation – le rapport de Jacques Delors (1996) et le rapport d’Edgar Faure (1972) – et qu’ils évaluent leur pertinence en 2013. Les résultats de cet examen seront soumis à la Conférence générale de l’UNESCO, en septembre.
Suite à des demandes formulées par nos États membres, notamment en Afrique, l’UNESCO soutient également la mise en œuvre d’évaluations nationales des progrès réalisés sur la voie de l’ÉPT depuis 2000. Visant à compléter le Rapport mondial de suivi sur l’ÉPT, ces évaluations menées au niveau national enrichiront les débats engagés dans les pays sur les futurs agendas de l’éducation. Elles fourniront également des données aux conférences régionales et celles-ci alimenteront le forum mondial sur l’éducation que le gouvernement de la République de Corée a gracieusement accepté d’accueillir au printemps 2015. Ce forum fera la synthèse des réalisations depuis 2000 et définira un nouvel agenda mondial de l’éducation.