Soyons solidaires : la Cour suprême doit juger le travail du sexe à partir des faits

Soyons solidaires : la Cour suprême doit juger le travail du sexe à partir des faits

C’est avec fierté et espoir que l’Alliance féministe solidaire pour les droits des travailleuses(rs) du sexe (AFS) envisage les délibérations du 13 juin à la Cour suprême du Canada concernant le cas Bedford vs Canada. Nous sommes confiant-es que la Cour suprême rendra sa décision sur l’unique base des faits et du principe constitutionnel d’égalité des citoyen-nes dans l’accès à leurs droits fondamentaux.

Nous sommes fières des trois courageuses femmes qui ont passé six ans à défendre leur cas. Elles l’ont fait d’abord devant la Cour supérieure et la Cour d’appel de l’Ontario et elles se présentent le 13 juin devant la Cour suprême du Canada. Ces trois femmes, Terri-Jean Bedford, Amy Lebovitch et Valerie Scott, et plusieurs intervenants alliés, incluant la coalition Pivot-PACE-SWUAV (Downtown Eastside Sex Workers United Against Violence), la coalition VIH (Réseau juridique, BC-CfE, HALCO) et l'Institut Simone de Beauvoir, représentent des milliers de travailleuses et travailleurs du sexe au Canada. D’autres groupes « par et pour » les travailleuses et travailleurs du sexe — Maggie's (Toronto), POWER (Ottawa) et Stella (Montréal) — dont la demande d’intervention a été refusée, ainsi que leurs allié-es seront présents et marcheront avec elles vers le tribunal. Joignez-vous à nous!

Nous espérons que les contributions des groupes experts travaillant dans l'industrie du sexe seront entendues. Leur expertise basée sur des faits atteste que les lois criminelles et leur application minent la santé, la sécurité et les droits humains des travailleuses et travailleurs du sexe ainsi que ceux de leurs client-es.

Les voix des travailleuses et travailleurs du sexe doivent être entendues. Leur message est simple : il faut être en mesure de communiquer librement avec les client-es. L'article 213 rend ceci impossible. Elles et ils ont besoin de s’organiser pour travailler dans des environnements sains et sécuritaire. L'article concernant la tenue d'une maison close (art. 210) interdit ce recours. L’association à d’autres personnes est essentielle pour assurer la santé et la sécurité au travail. L’article 212, qui concerne le fait de « vivre des fruits de la prostitution », prive les travailleuses et travailleurs du sexe de ce droit. Bref, ils demandent à être traités avec respect et dignité. Invalider ces trois articles de loi est un premier pas en ce sens.

Il est grand temps d'adopter une politique qui refuse d’entretenir la marginalisation et la criminalisation, et qui évite de miner la santé et la sécurité de milliers de femmes, d’hommes et de personnes trans exerçant le travail du sexe [1]. De plus, il est temps de reconnaître la diversité des travailleuses et travailleurs du sexe et de leurs client-es de même que la variété des situations auxquelles ces personnes font face, et d’adopter des législations sociales orientées vers leur bien-être et leur inclusion sociale. Finalement, il est temps de reconnaître que les travailleuses et travailleurs du sexe et leurs client-es doivent avoir accès aux mêmes droits que l’ensemble des citoyen-nes incluant le droit à la dignité. Soyons solidaires! Le travail du sexe doit être décriminalisé.

L’Alliance féministe solidaire pour les droits des travailleuses(rs) du sexe (AFS) est une coalition québécoise visant la défense des droits des personnes qui exercent un travail du sexe. L’AFS regroupe des travailleuses(rs) du sexe ainsi que leurs allié-es. Elle rassemble des femmes, des hommes et des personnes trans, provenant de divers milieux, tant communautaires, associatifs qu’universitaires.

Pour d’avantage d’informations sur la conférence de presse : alliancefeministesolidaire@gmail.com

Personnes ressources pour des entrevues :

  • Maria Nengeh Mensah, porte-parole de l’AFS et professeure à l’École de travail social de l'UQAM : 514.987.3000 poste 1723, mensah.nengeh@uqam.ca
  • Frances M. Shaver, porte-parole de l’AFS et professeure titulaire au Département de sociologie et d’anthropologie de l’Université Concordia : 514.848.2424 poste 2168, shaver@alcor.concordia.ca