Marché du travail et qualité de l’emploi : un regard inédit sur la situation dans les régions du Québec
MONTRÉAL, le 3 sept. 2013 /CNW Telbec/ - La situation sur le marché du travail régional au Québec s'est améliorée durant la période 1997-2011. En effet, on assiste à une baisse du taux de chômage et à une croissance du taux d'emploi dans toutes les régions administratives du Québec. De plus, la scolarisation s'est accrue et des gains en matière de salaire horaire réel ont été notés dans bon nombre de régions. Également, une diminution non négligeable de la part d'emplois de qualité faible a été observée dans plusieurs régions concurremment à une hausse de la proportion d'emplois de qualité élevée dans certaines régions. Au cours de la période étudiée, les femmes ont vu leur présence sur le marché du travail régional s'accroître de manière substantielle, se rapprochant plus que jamais des hommes. Elles ont aussi fait des gains au chapitre de leur qualité de l'emploi, mais occupent encore en 2009-2011 davantage d'emplois de qualité faible que les hommes.
L'Institut de la statistique du Québec publie, pour la première fois, des données comparatives sur la qualité de l'emploi à l'échelle régionale. Les résultats couvrent les périodes 1997-1999 et 2009-2011 et portent sur les grands regroupements régionaux (grande région de Montréal, autres régions centrales, régions-ressources) ainsi que sur les 16 régions administratives.
Une plus forte participation au marché du travail
Dans l'ensemble du Québec, une plus grande participation au marché du travail s'observe alors que le taux d'emploi des 15-64 ans a augmenté de plus de 6 points de pourcentage entre 1997-1999 et 2009-2011 pour se fixer à 71,0 %. La hausse a été de plus de 8 points en moyenne dans les autres régions centrales (Capitale-Nationale, Chaudière-Appalaches, Estrie, Centre-du-Québec et Outaouais) tout comme dans les régions-ressources (Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, Bas-Saint-Laurent, Abitibi-Témiscamingue, Mauricie, Saguenay-Lac-Saint-Jean, Côte-Nord et Nord-du-Québec). La croissance chez les femmes a été importante dans les régions-ressources (+ 15 points) et dans les autres régions centrales (+ 13 points), ce qui a beaucoup réduit l'écart avec les hommes. Plus particulièrement, on constate une augmentation de 15 points ou plus chez les femmes dans au moins cinq régions, la plus élevée s'observant au Saguenay-Lac-Saint-Jean (+ 17 points). En revanche, dans la grande région de Montréal, qui comprend les régions de Montréal, de la Montérégie, de Laval, de Lanaudière et des Laurentides, le taux d'emploi des 15-64 ans (femmes et hommes) s'est accru de façon moindre, soit de 5 points.
La part d'emplois de qualité faible décroît dans plusieurs régions
Entre 1997-1999 et 2009-2011, il y a eu une baisse de la part d'emplois de qualité faible dans les trois regroupements régionaux. La diminution de ce type d'emplois a été plus prononcée dans les autres régions centrales (- 10 points) et la grande région de Montréal (- 7 points) que dans les régions-ressources (- 4 points). Ce dernier regroupement régional est d'ailleurs celui qui montre la part la plus élevée à ce chapitre en 2009-2011 (33 %). Les résultats régionaux plus détaillés indiquent que pas moins de 11 régions sur 16 ont vu leur part d'emplois de qualité faible régresser dans une fourchette allant de 5 à 13 points de pourcentage. Chez les femmes, les réductions ont été de l'ordre de 7 à 13 points. Chez les hommes, exception faite de l'Estrie qui a connu une forte baisse (- 15 points), des réductions moindres, soit de l'ordre de 3 à 10 points, ont été observées. Par contre, les femmes demeurent en 2009-2011 plus présentes dans les emplois de qualité faible, et ce, peu importe la région. Dans le regroupement des régions-ressources, un écart entre les sexes de plus de 13 points a été noté, soit presque deux fois celui de l'ensemble du Québec.
La hausse de l'emploi salarié (excluant les étudiants) s'accompagne d'une augmentation de la proportion d'emplois de qualité élevée
Au-delà de ces changements positifs survenus sur le marché du travail, soulignons l'ajout de près de 434 000 emplois salariés (+ 18 %) entre 1997-1999 et 2009-2011 dans l'économie québécoise, dont plus de 260 000 sont de qualité élevée. Cette croissance de l'emploi a été observée dans presque toutes les régions et les femmes y contribuent de façon majoritaire. Ces dernières ont vu d'ailleurs leur part d'emplois de qualité élevée augmenter dans au moins 9 régions, dont Laval, l'Estrie, l'Outaouais et les Laurentides, les hausses variant de 3 à 11 points de pourcentage. Enfin, chez les hommes, il y a eu une augmentation de la proportion de ce type d'emplois dans au moins 8 régions (de 5 à 8 points).
Définition des niveaux de qualité de l'emploi
Qualité élevée
Les emplois de qualité élevée sont ceux qui sont rémunérés 17,75 $ l'heure ou plus en dollars de 2011, stables, de qualification élevée (emplois de gestion, professionnels et techniques) et qui offrent du temps plein normal (30-40 heures/semaine) ou du temps partiel volontaire.
Qualité faible
Les emplois de qualité faible sont ceux qui sont à temps partiel involontaire, ou de qualification faible (niveaux intermédiaire et élémentaire) et moins bien rémunérés (moins de 17,75 $ l'heure en dollars de 2011) et qui peuvent être occupés ou non par des travailleurs surqualifiés ou encore des emplois temporaires ou de longue durée (41 heures ou plus par semaine) moins bien rémunérés.
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