Le RéQEF dénonce le sexisme des initiations et appelle les établissements d’enseignement postsecondaire à offrir des cours obligatoires d’introduction à la pensée féministe
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Montréal, le 9 septembre 2013 - Alors que certains discours et pratiques réunis sous le label « initiations » défraient la chronique, les membres du Réseau québécois en études féministes (RéQEF) souhaitent rappeler que les activités de début d’année académique participent trop souvent de la banalisation de la prostitution et qu’elles n’ont certainement pas leur place dans les universités. Malgré la forte présence féminine dans plusieurs disciplines et champs d’étude, des valeurs machistes, des stéréotypes sexuels et sexistes sont fortement mobilisés durant ces festivités.
Derniers événements du genre, les séances d’initiation organisées à l'UQAM par les étudiants et les étudiantes de la Faculté de communication ont soulevé un tollé d’indignation auquel nous nous joignons. Elles ont pris la forme de jeux d’équipes appelées à relever des défis imposés par les « putes-zèbres » et leurs « chefs », les « pimps-zèbres » (sic). Le rituel en question impliquait une mascotte : Gary, une poupée gonflable masculinisée. Plusieurs observatrices ont dénoncé des propos et des « défis » associés à ces « jeux » qui mettaient en scène des « personnes aspirantes putes » qui devaient passer entre les jambes des « pimps » armés d’un bâton de baseball. La ritualisation de l’obscénité, l’humiliation de nouvelles étudiantes et, plus généralement, le traitement différencié selon le sexe, sont des constantes des initiations.
C’est pourquoi nous suggérons fortement aux établissements d’enseignement postsecondaire de mieux encadrer de telles activités et d’aménager un cours obligatoire d’introduction à la pensée féministe dans tous les programmes et disciplines afin de transmettre des notions sur l’égalité entre les sexes et, plus largement, sur les inégalités sociales. Un tel enseignement favoriserait le développement d’une pensée critique et d’un cadre conceptuel qui pourraient amener les étudiantes et les étudiants à exercer leur créativité en dehors des schèmes sexistes ou misogynes dans la planification et l'exécution des rituels d’initiation.